Chronique de Concert
La Souris Déglinguée - Warrior Kids - Sham 69 - Charge 69 (Week-end sauvage)
Secret Place / Saint-Jean-de-Vedas (34) 9 décembre 2107
Critique écrite le 13 décembre 2017 par Lb Photographie
Un " Week-end sauvage " c'est toujours l'assurance d'un retour vers le futur improbable et de qualité. Il suffit pour s'en convaincre de jeter un coup d'il dans le rétro. Si l'on n'en revient qu'aux deux précédentes éditions : Dagoba, Aqme, Warum Joe, Olivensteins... déjà.
Il fallait donc frapper fort, une nouvelle fois pour cette 10ème édition. Ainsi fut fait avec la participation de La Souris Déglinguée. LSD, pour les plus jeunes ou les moins attentifs, auteur il y a près de 30 ans (oui, oui...) du fameux " Week-end sauvage " qui a donc inspiré la création de ce festival. LSD qui ne se privera pas de le rappeler, entre dédicaces familiales et nouveaux morceaux, mais on y reviendra.
Un we qui promettait donc déjà d'être mémorable, sans faire injure aux autres groupes présents ce soir-là - on ne parlera ici que de la soirée de samedi - : Warrior Kids, Charge 69 et autre " Sham 69 "... les guillemets s'expliquant par l'absence de Jimmy Pursey et la difficulté à débrouiller qui est qui désormais dans ce qui reste du line-up originel d'un groupe pourtant légendaire (cf. le nombre de Sham 69 sur FB, tous s'affichant plus official l'un que l'autre...).
Pour ce qui est de la qualité du lieu, plutôt bien foutu et bien pensé avec ses bars intérieurs et extérieurs, stand de bouffe et de merchandising des groupes du jour, baby et flipper, on se reportera utilement à tout le bien déjà dit dans une précédente chronique (ici). Que rajouter donc si ce n'est souligner que la salle est bienveillante avec le photographe dans une ambiance plutôt... sauvage, comme le technicien du son qui, lorsque je finis par me faire éjecter des crashbar, me permet de shooter quelques instants depuis la console. Merci donc et un coup de chapeau aux changements de plateau super bien rodés (le timing est presque respecté à la minute... mais il est vrai que le boss est là pour le rappeler à chacun:)), avec un son toujours propre. Dommage pour la partie photo que les lights ne soient pas la priorité du show. On aurait aussi bien aimé un peu plus de fumi, seulement et timidement lâchés pour Sham 69 (un souhait des groupes ?).
Mais venons-en au fait. 5 groupes au départ, 4 à l'arrivée, Shoot The Dogs ayant dû déclarer forfait pour raison de santé. Ce n'est pas pour rien qu'on fête les 40 ans du punk cette année. Et autant dire que la moyenne d'âge du plateau qui arrive n'est pas là pour arranger l'affaire, même si la valeur n'attend point le reste des années... Warrior Kids, formé en 1982, Charge 69 dix ans plus tard, Sham 69 en 75, tandis que Thai Luc rappelle au public qu'il a commencé par reprendre du Velvet en... 1977 !
Mais l'essentiel c'est l'énergie, et de l'énergie il va y en avoir. La foule répond présent à Marc, bassiste des Warrior Kids qui me confiait avant le concert craindre que les gens n'arrivent que beaucoup plus tard, Sham 69 et LSD étant programmés à 22h25 et 23h40 tandis qu'eux ouvraient à 20h25. Ce sera même un peu plus long puisque l'absence du premier groupe leur permet de faire un set de près d'une heure. Ce qui convient beaucoup plus à Marc qui n'oubliera pas de dédier le set à Shoot The Dogs.
Les marseillais enchaînent les morceaux, la majorité en français, en référence très claire aux années passées du côté de la canebière dans la fin des années 80 (" Les kids d'estrangin " !). Du rock, de la oi, du reggae, tout y passe dans une alternance de titres et de styles qui s'enchaînent bien. Si les textes font référence à une autre époque, certains titres résonnent étrangement d'actualité après toutes ces années. C'est bien foutu, souvent drôle et parfois ado. Mais ça le fait comme on disait justement chez les jeunes, à une certaine époque ! Bon, jusqu'au fameux " allez tous vous faire enculer " introduit (si l'on peut dire...) non sans une certaine pointe d'humour par un bassiste chanteur imperturbable.
Des connaisseurs sont dans la salle, qui reprennent les paroles, hurlent les refrains. Quelques reprises (" Bikini girls with machine gun "), une ligne de basse qui ravit les rude boys fans de Rudie, et la salle qui finit en feu sur l'incontournable " Les forces de l'ordre ". Que du bon pour cette première salve.
Charge 69 enchaîne quelques minutes plus tard, profitant d'une ambiance surchauffée et surfant sur la vague brûlante. Ici encore du classique serait-on tenté de dire, même si les titres sont plus énervés. Un set dont je ne profiterai qu'en partie... appel de la pression et désaltération oblige.
La salle se remplit encore atteignant sans doute facilement sa jauge de 300 (mais combien sont dehors ?). Et sham 69 entre en piste.
Voir Sham 69 se produire sans Jimmy Pursey paraît hautement improbable. Au moins autant que, au hasard, New Order sans Peter Hook. Mais il faut s'y résoudre, ce sont des choses qui arrivent. Bref c'est avec un peu d'appréhension que j'attends l'arrivée des anglais de l'étape. Fake ou pas ? Au final on s'en tape un peu. On n'était pas à Londres en 75 alors on se contentera d'un Tim V tatoué Millwall sur l'avant-bras, comme il se doit... et des morceaux qui claquent comme les originaux.
Public déchaîné, chanteur qui cabotine, branchant ostensiblement la skinhead girl présente au premier rang, premiers slams... no regrets. Pas de doute les Hersham boys savent faire monter la sauce jusqu'à finir par l'incontournable trio " Cockney Kids ", " Hersham boys " donc et l'hymne " If the kids are united ", morceau entendu mille fois, jusque dans une pub Mc Do (!!), mais tellement bon en live...
Il est tard mais le public se presse maintenant pour ceux qu'ils sont visiblement venus voir. Difficile de bouger un orteil désormais. LSD est dans la place.
Tai-Luc débarque avec sa formation, guitares impeccables, basse et batterie. Le bonhomme noue son écharpe autour du front comme on va au combat. Pas vraiment un coolie malgré la ressemblance. Certes les années ont passé et il est loin le lycée où le groupe grattait " Walk on the wild side " pour faire ses premières armes. Certes le rythme a parfois ralenti. Mais ces morceaux... C'est un vrai best of qui s'enchaine sans temps morts, comme si LSD voulait tout donner avant d'en finir. " Jaurès Stalingrad ", " Week end sauvage ", " Tendance négative ", " Les jeunes cons ", " Salue les copains ", " Jeunesse de France ", " Bangkok "... tout y passe. Et les images avec, de Paris au Vietnam, du périph à Saïgon. Un moment épique de pur bonheur.
Pas de set list pour LSD mais un Tai-Luc qui lance Cambouis sans temps mort. Alors on oublie forcément tous les morceaux joués ce soir, mais rassurez-vous ils étaient tous là !
Il est presque deux heures quand tout ça se termine et les paroles de " Jeune seigneur " vont encore résonner pendant ce qu'il reste d'un week-end sauvage. On n'a pas besoin de maître lorsqu'on est un jeune seigneur...
Plus de photos sur www.laurentbruguerolle.zenfolio.com
Bonus 1 : setlist des Warrior Kids
Bonus 2 setlist de Sham 69
Critique écrite le 13 décembre 2017 par Lb Photographie
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