Chronique de Concert
les Statonells + La Ligne Claire + Elviro & Leos Ator
Ce samedi soir étant seul je m'étais fait un planning audacieux mais qui me paraissait jouable. Tout d'abord le Roll'Studio avec le duo Emile Atsas - Veronique Mula (début 18h30), puis l'Asile 404 (annoncé 21h30) avant de finir à la Machine à Coudre où jouaient No Country, les Garces Kelly et Sicilian Disasters, quitte à monter et descendre la rue d'Aubagne d'un coup de vélo entre chaque groupe ... Je sors du Roll'Studio un peu avant 21h et du coup j'arrive devant l'Asile 404 un peu avant l'heure. Il y a déjà quelques personnes mais je doute que ça attaque pile à l'heure. Je vais faire un tour pour me trouver un sandwich ... je tourne je vire, j'hésite sachant que j'ai des trucs à finir chez moi, et finis pas revenir à l'Asile 404 le ventre tout aussi creux.
Je rentre, mets des sous dans la caisse "prix libre" et me cale contre le mur. Le lieu me paraît encore plus brut de décoffrage que lors de ma dernière visite. Je suis surtout venu pour les Statonells que j'avais découvert à feu-l'Enthropy puis re appréciés au feu-No, mais je suis assez curieux des de découvrir cette Ligne Claire dont le mini piano traine juste à côté de moi ou ce troisième groupe au nom curieux.
C'est lorsque Elviro & Leos Ator s'installent que je me rappelle qui est Leos Ator (en fait Elviro je me suis embrouillé). Leos Ator joue d'un espèce de violon africain (instrument à deux cordes frottées qui se joue avec un archet - en fait c'est violon chinois : erhu), Elviro de la guitare. Ils s'assoiront et commenceront peu de temps après l'heure prévue. Et c'est devant une bonne partie du public assis par terre (eux même jouant assis) qu'ils feront une bonne petite demi-heure de set. Au début j'ai eu un peu peur car c'était extrêmement lent et qu'ils n'étaient pas hyper communicatif. Guitare minimaliste sinon en tout cas délicate et "violon" au contraire plutôt répétitif et à la limite du crispant.
Finalement je rentrerai dedans assez vite. Après leur set j'ai entendu quelqu'un parler de "art rock" ... je dirais plutôt "art folk" dans ce cas. Sans jamais lever les yeux de leurs instruments ils parviendront à captiver l'ensemble du public, dont l'attention était d'autant plus exemplaire que le lieu faisait punk. Même le chien qui est rentré et sorti à quelques reprises n'a pas déranger nos deux musiciens.Lorsqu'ils finiront l'asile sera bien plein et à la pause je réaliserai que j'aurais du manger. Etant donné le monde je me suis dit que si je partais il y avait peu de chance que j'ai le courage de revenir alors je suis resté calé contre mon mur.
Lorsque La Ligne Claire sera en piste je ne pourrai de toute facon plus bouger car il y aura devant moi plusieurs ragées de gens assis. Le groupe est composé de 3 musiciens : un bassiste, une batteuse chanteuse (cachée derrière) et une guitariste cachée derrière le mini piano (dont finalement elle ne jouera pas je crois ou très peu). Le concert commencera en douceur, au bout du 2-3ème morceau ils inviteront Patrick des Statonells avec eux à la guitare. A vrai dire c'était tellement calme au début que je serai surpris quand la chanteuse nous invitera à nous lever pour danser. Mais effectivement deux morceaux plus tard les choses sérieuses commenceront.
Après un début folk on glissera vers quelque chose de plus tribal / syncopé qui me fera penser à la Akron/family par moments. Certains morceaux seront carrément dansants presques funk avec la basse bien en avant). Par contre là où j'ai eu un peu plus de mal c'était avec le chant que j'aurais imaginé plus assuré, moins en retrait ou tout simplement plus mélodieux. Mais j'imagine que c'est un parti pris. En tout cas malgré la faim qui commencait à me tirailler et quauel était venu s'ajouter un début de mal au dos je passerai un bon moment.
Je tiendrai quand même bon tout le temps de la pause, faisant du même coup une croix sur la soirée à la Machine (à laquelle ce concert a du faire un peu de tort - en terme d'affluence). Je retrouve avec plaisir les Statonells groupe a géometrie legerement variable autour de Thierry Cheyrol accroupis sur ses percus quand il ne joue pas du berimbau , Freddy Duriès qui donne l'impression qu'il va se décrocher les bras a force de frapper sur son cajon, Patrick Lombe en train de bidouiller hors de mon champ de vision ...
Aujourd'hui ils sont accompagnés d'un joueur de "violon africain" / tam-tam et d'un guitariste immense. Leur drole de mélange percus berimbau guitare aux cordes matraitées harpe ... qu'ils qualifient de "traditionnel experimental" sur leur site ... est irresistible. On se laisse lentement mais surement emporter dans une douce transe oscillante des plus plaisantes. Plus vraiment en étant pour en profiter pleinement en cette heure tardive je finirai par m‘extraire de la foule, fourbu mais bien content de cette soirée ...
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Bonus video :
et une petite de Elviro & Leos Ator ici
et une petite de La Ligne Claire là
Critique écrite le 04 décembre 2014 par Pirlouiiiit
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