Chronique de Concert
Stella Pire + Farouche Zoe & Electric Boys
Habitué à ce que les concerts à la Machine à Coudre commencent plutôt tard, j'ai pris mon temps à la sortie du très sympathique concert de Sages comme des sauvages à La Meson, du coup lorsque je suis arrivé Stella Pire était déjà sur la fin de son set. La dernière fois que je l'avais vue c'était il y a 7 ans !!! (ça me paraissait moins vieux - je viens donc relire ma chronique de l'époque). Je ne verrai que la fin de ce set là (5-6 morceaux si j'ai bien compté) mais quel spectacle !!
Car oui Stella Pire plus qu'un concert c'est un spectacle ; et interactif d'ailleurs sinon en tout cas participatif. Lorsque j'arrive le public est en train de l'accompagné au chant en finissant les paroles de ses chansons en suivant les pancartes "Bal" "Bil" "Boule" "Bul" ... qu'elle brandit. Celui d'après elle nous (maintenant j'en fait partie) fait répondre "poil au" à la fin de chacune de ses phrases ... ça peut paraitre un peu idiot comme ça, mais c'est parce que vous n'y étiez pas. Inutile de préciser (vous voyez les photos) que Stella est une vraie bigoudenne (au moins en apparence) : de la robe à la coiffe traditionnelle en passant par les sabots.
Et comme si ça ne suffisait pas son clavier est décoré de disques à la gloire de la Bretagne. Le morceau suivant sans trop savoir comment nous en sommes arrivés là nous serons tous en train de crier "fécondation fuck you !" avec elle. Je ne sais pas si son morceau "méditation" est arrivé après ou un peu plus tard mais toujours est il que c'est je crois la façon la plus originale de faire la pub de son disque. Notons aussi qu'elle fera monter sur sur scène deux personnes du public pour l'accompagner par des chorographies faciales. En tout cas le climax (du peu que j'ai vu) sera le morceau La ménopause (ce n'est pas une maladie) !
Moitié rappé de façon caricaturale juste ce qu'il faut le morceau est déjà super entrainant, mais alors au niveau des textes c'est tout simplement bluffant. A la fois vrai et très drôle sur un sujet qui ne l'est pas forcement. Le genre de morceau qui aurait tout à fait sa place dans une concert de David Lafore ou Massy Inc (si il avaient été des femmes). Elle a parlé d'enregistrer un clip (maintes fois repoussé) cet été. Franchement si elle le fait, et qu'elle arrive à le diffuser ça pourrait faire un tabac (ou "devenir viral" comme on dit maintenant).
Après un morceau sur Les jeunes elle tirera sa révérence pour laisser la place à Farouche Zoé qui attaquera avant que tout le monde ne soit remonté. Pour être honnête je me dis que ça va être dur de passer après elle. Et puis Farouche Zoé que je vois à intervalles irréguliers depuis 2001 (ce soir n'est que la 9ème fois) je ne les ai plus vus depuis 2006, une époque où le Molotov s'appelait encore le Balthazar ! Je ne compte en effet pas le morceau et demi que j'ai chopé l'année dernière à l'Intermédiaire.
Bref quoi de neuf du côté des Farouche Zoé en dehors d'une tentative de changement de nom (Hugo milite pour "& The Distroy Okapi", mais ce soir le public à voté pour "& the Electic Boys" une nouvelle fois) ? La présence de Yves à la batterie (électronique), de quelques nouveaux joujous pour Momo, d'une paire de lunettes pour Hugo et surtout de tout pleins de nouveaux morceaux (je n'en reconnaitrai qu'une demi douzaine), qui se soir me toucheront encore plus que d'habitude.
Des morceaux en anglais, en italien (bien sûr) et en français avec des textes parfois un peu naïfs au premier abord mais qui prennent une tout autre dimension lorsqu'on comprend de quoi ils parlent. Ainsi ce soir J'avais en ma possession qui arrivera assez tôt dans le set me fera littéralement fondre. De même ce L'amour et son refrain si simple mais si vrai ("j'aime bien l'amour") me fera partir dans une autre dimension
A partir de là, les yeux fermés près de l'air légèrement vicié sortant du fumoir je me suis mis à penser au sens, sinon en tout cas à la beauté de la vie. Je regarde de temps en temps le groupe ou le public peut être un peu moins dense que tout à l'heure mais tellement plus dansant. Dedans il y a ce père qui danse à côté de sa fille (à fond elle aussi) et je pense aux miennes (beaucoup plus jeunes) en essayant de m'imaginer (beaucoup plus tard, mais ça viendra vite) à leur place.
Un peu plus tard (une autre de mes notes sur mon téléphone) me voila une épaule contre le mur au fond, une bière à la main à regarder le public qui danse, tous et toutes ou presque pendant que Hugo chante "ça nous intéresse pas" (une chanson sur les people!). Ça sautille, ça oscille, ça ondule et dans tous les cas ça sourit. Moi aussi je souris mais comme à chaque fois où je viens seul je suis là plus en témoin / observateur. J'en profite et me régale, même si je ne bouge pas. C'est comme si mon corps lui n'avait le "droit" de s'amuser que lorsque je ne viens pas seul.
Dans un des deux derniers morceaux de la Setlist il glisseront un bout de "j'aime regarder les filles", et en profiteront pour dire leur amour pour la plupart des gens présent (touché) avant de nous dire au revoir, "faites vous du bien" ou encore "J'aime stella donnez lui de l'argent !". Bien sûr ils reviendront pour un interminable Cindy un de leur morceaux historique et un Bruno Bronson dédié à la famille Azuelos (dont je parlais plus haut).
Je suis reparti de là crevé mais sur un petit nuage. Vive la Machine à Coudre, vive Farouche Zoé qui m'accompagnent depuis plus de 20 ans et avec qui je (ne me rends pas compte que je) grandis (vieillis).
Setlist : Fais con... / All the sky is blue / J'avais en ma possession / La queue / Don Cicco pesc... / Paul / O Saracine / You're welcome / L'amour / (valse ajacienne) / Feelin numb / (velvet rai) / (c'est farouche zoe) / tu vo fare l'americano / My baby take the train / Ca ne nous interesse pas / Sektretarin / Jockey Rappel : Cindy / Bruno Bronson
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Critique écrite le 26 mai 2017 par Pirlouiiiit
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