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Chronique de concert Stromae
Dimanche 22 décembre 2024 : 6839 concerts, 27254 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Merci à Luciiiie pour son regard tout frais sur Stromae ! Pour ma part je le voyais pour la 3e fois (un cadeau de Noël !) donc pas trop destabilisé, mais quand même agréablement surpris - depuis 2014 qu'on s'était pas revus, j'avais eu le temps de l'oublier un peu !
Je me souvenais bien d'un show très coloré et carré, et là encore ça le fut. Décor splendide et animé (15 panneaux articulés, tout de même), des amusants et beaux dessins animés de lui, en plus de délicats jeux de lumière et de scène. Et 4 pupitres du plus bel effet, un peu façon Kraftwerk, pour ses 4 vrais instrumentistes. Y'a du fric sur scène certes, mais on y sent une vision esthétique précise (qui va jusqu'aux costumes identiques des musiciens et des ingésons !)
Les chansons les plus connues restent manifestement celles du premier album, qui cartonnent davantage sur le public (très grosse ambiance sur Papaoutai par exemple !). J'ai repensé avec amusement à mon fils il y a presque 10 ans, un soir de retour de crèche où il parlait encore à peine, qui babillait dans son Ergobaby des "Papaouté ! papaouté !", parce qu'il avait du l'entendre à la radio (star) de ses tatas...
Au rayon mieux qu'avant, Stromae a par ailleurs pris un peu plus d'épaisseur depuis, aussi bien physiquement (il n'est certes plus filiforme) que depuis sa longue pause - le tout semble un peu plus incarné que le côté un peu poupée de cire qui l'habitait dans sa première carrière scénique (cf une chronique précédente de Pirlouiiiit).
L'enfer debriefe et raconte sans fard les difficultés auxquelles il a manifestement du faire face avant de revenir sur le devant de la scène... Après tout il a eu ses 27 ans à lui, pile au moment de son premier pic de célébrité, et dans le monde voisin du rock, l'histoire du "Club des 27" nous a bien enseigné que beaucoup de jeunes artistes surdoués et trop tôt devenus stars, y ont laissé leur peau !
Et puis s'il y'a quand même une truc particulièrement appréciable chez Stromae, c'est le cynisme intelligent de ses textes (Cancer, comme son nom l'indique, ou C'est que du bonheur sur les joies variables d'être jeune papa), et leur humour grinçant (Ta Fête, modèle du genre, ou même Papaoutai finalement).
Sans oublier le côté social, toujours présent, et cette envie aussi (un peu) naïve que (quand même) touchante de chanter pour des gens pour qui personne ne chante habituellement - c'est souvent percutant, en l'occurrence : Fils de Joie que je découvrais, ou Santé qui a bien tourné à la radio l'an passé.
Enfin, ce garçon a une très belle voix, faut quand même le rappeler, même s'il n'est pas tout à fait Jacques Brel et que beaucoup de ses orchestrations sont un peu trop tape-à-l'oreille pour moi. Formidable est, et restera une putain de chanson néanmoins... Alors oui, quand il ressort pour finir au rappel, son premier tube, alors on est comme tout le Dome : Alors, on danse ! Irrésistible.
Et la dernière chanson, a capella parmi tous ses musiciens (curieusement tous de la même taille et en l'occurrence d'une tête de moins que lui - on aurait dit Willy Wonka et ses Oompa-Loompas !), était très amusante aussi. Donc oui, même quand on l'écoute pas à la maison, il reste tout à fait recommandable de le (re)voir sur scène, où il offre un spectacle de haute qualité !
Setlist :
Invaincu
Fils de joie
Tous les mêmes
Te quiero
La solassitude
Quand c'est ?
Mauvaise journée
Bonne journée
Papaoutai
Ta fête
Déclaration
Formidable
Riez
L'enfer
C'est que du bonheur
Santé
Encore:
Alors on danse
Mon amour
Critique écrite le 13 mars 2023 par Philippe