Accueil Chronique de concert Sufjan Stevens + Dm Stith
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Chronique de Concert

Sufjan Stevens + Dm Stith

Sufjan Stevens + Dm Stith en concert

Olympia, Paris 9 mai 2011

Critique écrite le par



Une comète scénique ultra spectaculaire, tout en étant humaine et émouvante...

Spectacle totalement fou (10 musiciens, choristes et danseuses, mise en scène fantasmagorique avec projections, déguisements, ballons et confettis... ) proposé à l'Olympia de Paris par Sufjan Stevens, l'ex star de la folk pop orchestrale fragile devenue une sorte de créature électro pop venue de l'espace avec son dernier album en date. Après une excellente et courte première partie assurée par l'ami Dm Stith (qui fait partie intégrante de la troupe de Mr Stevens sur scène), l'album The Age of Adz, plus quelques admirables "vieilleries", est présenté en grande pompe pendant 2h30, où le sublime, le génial, le presque trop grandiloquent et le franchement kitsch se côtoient. Pour un résultat final où les défauts passent au second plan, laissant une impression époustouflante de plénitude après avoir vu passer une comète scénique ultra spectaculaire, tout en étant humaine et émouvante.



Un choc Bowiesque digne de Ziggy Stardust et des Dix Commandements.

Le set de Dm Stith présenté en ouverture n'est qu'un court apéritif avant le plat de résistance Sufjan Stevens, mais ces chansons présentées à la guitare sèche avec une voix superbe sont vraiment admirables, et parfois agrémentées de cuivres et d'une section rythmique. C'est la classe, c'est parfait pour une introduction mais cela ne laisse en rien présager ce qui va suivre : un choc Bowiesque digne de Ziggy Stardust and The Spiders From Mars et des Dix Commandements (l'auteur de The Age Of Adz étant très croyant) ! Dès le début de son concert, le dénommé Sufjan propose en effet une stratosphérique version de son titre Seven Swans en étant affublé d'un accoutrement que n'aurait pas renié Starman, s'il avait été fan de Johnny Clegg & Savuka. Pour couronner le tout, le chef d'orchestre de cette troupe bariolée de fluo cachant une entreprise de réhabilitation du rock catho (une ignominie, mais là ça passe grâce au génie du Monsieur) arbore le plus naturellement du monde de gigantesques ailes d'anges... L'effet est assez réussi pour une entrée en matière !



Symphonies électronico organiques idéales pour se plonger dans la voie lactée.

Et la musique ? C'est une longue montée électro pop folk symphonique avec cuivres, chœurs et tout le toutim. Un morceau de bravoure renversant suivi par de nombreux extraits des albums The Age Of Adz et du EP All Delighted People. Si le folk singer se matérialise deux au trois fois pour de courts interludes à la guitare sèche, nous sommes plutôt en présence ici d'un chanteur à la voix d'ange (justement) s'attachant à créer de saisissantes symphonies électronico organiques idéales pour se plonger dans la voie lactée. On pense à une jam session se déroulant au paradis entre Dylan, Neil Young, Jeff Buckley, Brian Wilson, des sirènes très en voix pour les chants de Noël élégiaques, quelques anges zélés, et un orchestre symphonique très fan de hip hop et d'électro.



Un supplément d'âme et d'humanité.

La plupart du temps, c'est simplement magique (Age Of Adz, I Walked, Too Much, Heirlroom, Enchanting Ghost, I Want To be Well), et l'on se laisse emporter, comme la plupart du public de l'Olympia d'ailleurs. Cerise sur la gâteau (chargé mais savoureux), Sufjan Stevens est très à l'aise pour parler de son virage musical, de sa jeunesse, des présences d'extra terrestres, de l'artiste schizophrène qui a inspiré ce projet - Royal Robertson -, ce qui donne un supplément d'âme et d'humanité à ce spectacle qui pourrait sans cela tomber dans le ridicule.



Autotune R'n'B.

Parfois, les discours sont un peu longs mais au moins on ne pourra pas reprocher à cet artiste de vouloir rester hermétique dans sa démarche ! Là où le bât blesse, c'est vers la fin de la première partie du show (avant les sublimes rappels), quand la voix magistrale de la star du jour est trafiquée avec un vocoder effet autotune R'n'B pour faire ressentir sa condition de robot (le déguisement vaut le détour !) dans certaines chansons. Quelle horreur ! La véritable faute de goût arrive avec le morceau Impossible soul, 25 minutes dérapant rapidement en riff de synthés clinquants à la Final Countdown des infects Europe, solos de guitare pyrotechniques, autotune et autre chantilly de songwriting prétentieux. L'on se dit que c'est bien dommage de finir sur cette mauvaise note... après avoir fréquenté de telles cimes avant.



Sur un petit nuage...

Et puis, après une longue pause pour enlever le déguisement et se changer, pause pendant laquelle l'assistance réclame un "encore" à grand renfort de cris, Sufjan revient en solo interpréter les géniaux et bouleversants Concerning the UFO Sighting Near Highland, Illinois (au piano) et John Wayne Gacy, Jr. (à la guitare) puis Chicago avec ses dix musiciens, un "Finale" avec lâché de confettis et ballons, qui permet de regagner la sortie en étant sur un petit nuage...



Liens : www.facebook.com/pages/Sufjan-Stevens, www.sufjan.com, www.myspace.com/sufjanstevens, https://asthmatickitty.com, www.myspace.com/dmstith, www.dmstith.com...



Photos prises à Berlin par Anne-Hélène Lebrun https://frall-photo.com, https://lecargo.org








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