Chronique de Concert
Sun Kil Moon (This Is Not A Love Song Festival 2015)
Grand moment (avec la prestation de Giant Sand) de la journée du 30 mai au This Is Not A Love Song Festival, le concert de Sun Kil Moon dans la grande salle de Paloma fait partie de ceux qui te happent en quelques secondes, pour te transporter pendant toute sa durée, avant de rester dans un coin de la tête pour longtemps. Les chansons de ce mec, certes pas très aimable et pas forcément agréable à regarder, sont ultra marquantes, sa voix dégage un truc de dingue et ses arrangements live près de l'os et très rugueux (trois guitares électriques souvent distordues) sont un véritable bonheur pour tout fan de rock indé menaçant.
Cerise sur la gâteau, le jamais souriant et auteur de l'immense War On Drugs: Suck My Cock Mark Kozelek prend soin d'être " exécrable " avec le public, en déclarant qu'il est content d' " être à Paris, heu... pardon à Nîmes ", et avec ses musiciens, le batteur ayant droit à quelques remontrances circonstanciées. C'est bon pour la légende, et puis quand on écrit des morceaux aussi forts (Richard Ramirez Died Today of Natural Causes, ce tube toxique !) et des textes aussi tranchants, on peut parfois se permettre deux ou trois trucs interdits aux gros mauvais et autres suceurs de roue. Sun Kil Moon évolue à des altitudes si élevées que l'on pourrait comparer le gars à une sorte de Johnny Cash des années 2000 et indie rock 'n roll, voire à un Bonnie " Prince " Billy encore plus remonté. Avec Kozelek, que la tonalité soit intimiste (quand il prend une guitare sèche), ou qu'il lâche les chevaux fous à la gratte électrifiée en compagnie de ses deux acolytes officiant au même instrument et de son solide batteur, le résultat est le même : l'intensité de la musique est assez insurpassable, et après avoir vu ça sur scène, pas mal de choses paraissent d'une fadeur désespérante. Signalons pour conclure que les très puissantes chansons du nouvel album, à paraître très vite, ne vont rien changer à l'affaire, Sun Kil Moon est appelé à torturer jouissivement nos oreilles pour un bon bout de temps.
Liens : thisisnotalovesong.fr/2015, www.facebook.com/thisisnotalovesongfestival, twitter.com/TINALS_festival, instagram.com/tinals_nimes/, www.youtube.com/channel/UC3ktlSJP5K2VPODiLjbZuVg...
Critique écrite le 02 juin 2015 par Pierre Andrieu
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