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Chronique de Concert

Syd Matters

Syd Matters en concert

Poste à Galène - Marseille 13 octobre 2010

Critique écrite le par

"If You're Going To... Cocorico !"
(Because Sounds Matters...)


Comme cela fait déjà 15mn, que je "bloque" en silence sur la ligne "mollet + cuisse" d'une accorte de milieu de salle, je finis par me rendre compte que la gent féminine fait nombre - mais pas autorité, faut pas déconner, quand même, le rock, c'est que d'la testostérone en plaques... De chocolat ! - et surtout pas tache, céans, ce soir. Pourtant, vu le côté "no look !" des membres du groupe Syd Matters proposé à la douceur de la ville, et du PAG, cela pourrait légitimement surprendre. Bon, c'est tout de même pas les Grandaddy ou les Band of Horses, les gus de Paname en visite bleutée de Méditerranée, non, mais c'est pas du glamour pur sucre étoilé non plus, ni même du tendron qui fait poisser sous jupes, ou jeans. De plus, la dernière fois que j'ai vu les Grandaddy précités, j'avais l'impression de devoir me soumettre au rituel des douches entre garçons, alors, ce soir, j'vas pas me plaindre de pouvoir doucement balader entre ces galeries de minois, tailles fines, ou jambes longues, longues, longues, qui s'étendent sur des kilomètres avant de toucher finalement le sol sous talons ou pointes ; du reste, y'a pas mieux pour se poser ou se relaxer la rétine entre les morceaux, et c'est d'autant plus important, voire crucial, encore, lorsque la "mayo" ne prend pas ou que les bâillements sollicitent le mandibule à qui mieux, mieux.
Voilà que ça commence encore et toujours par cette vieille même attente indexée sur incompréhension, car, vu de l'endroit d'où je jette mes voyelles et consones, j'ai une vue imprenable sur les membres du groupe - tranquillement attablés en coulisses, occupés à deviser, verres en pognes sous sourires crispés d'avant entrée en scène - tandis que la salle, pleine comme l'œuf de légende, ou pas loin, s'impatiente, bat de la paluche, et descend bière sur bière... Le droit de "retrait" du personnel de la RTM étant actuellement en surchauffe, je ne vois pas d'entrave majeure à ce perpétuel différé de scène, et ne pense même pas à incriminer les tenants et paralysants des divers dépôts de raffineries adjacentes. Mais, alors, putain, bordel, mais qu'est-ce qui... Ha, tiens, les voilà !



Comme attendu, les tenants des gels ultra fixateurs, et autres pathétiques tyrans du milieu de la mode, de type Anna "Cruella" Wintour, ne sont pas invités à la fête du planant et du bruissant qui débute. Ici, y'a du poil qui déborde du col, du cheveu qui frise (ou manque) de la basket en fin de vie, du T-shirt estampillé Clignancourt (ses puces, ses dimanches matins hivernaux enfiévrés de givre) de l'informe, aussi, parfois, et du "rayé" en surnombre, qui l'emporte finalement sur un petit 3 à 2 !
Trois ou quatre minutes, plus loin, le son, non, le "brouillibrouhaha" initial, se mue d'un coup en une reconnaissance vocale de clarté rapprochée, acceptable, et nos pavillons se soulagent le conduit, tandis qu'un "confrère" armé d'une DV sur pied, décroche l'un des rideaux de scène, puis décarre dans la foulée en laissant derrière lui une poignée de spectateurs payants aveugles de fait. Fort opportunément, le second effort (High Life) a le mérite de déclencher illico de la paume sur sèche. Normal, "ça" part tranquillou, mais "ça" finit néanmoins par vous brinqueballer gentiment le plexus jusqu'à risquer de le "rétroverser", tandis que les mains avisées de Clément Carle(batterie) tissent de la soie à même la peau. Dès les accords de Cloud Flake, c'est tout un pan de background boisé, estampillé 60's et 70's, qui s'en vient pousser de la molécule jusqu'à envahir la quasi totalité de l'espace, sans avoir l'air d'y toucher, boosté par un quarteron de vocaux impeccables, par quelques notes de clavier qui chassent du son sur les terres de l'orgue Farsifa de légende.



Pour un début de tournée, l'ensemble "sonne" déjà pas mal en place : encadré d'un trio rythmique "basse/batterie/grosse caisse", qui mène la remontée par paliers, et paliers et paliers, et, plus... si public affilié ! Plus "neutre", sans pour autant ennuyer limiter ou glacer de l'ambiance par portées, Hadrian's Wall ne parvient à captiver qu'à l'aide d'un break "basse/Piano/batterie", réussi, musclé, limite incongru. On pense alors aux Grizzly Bears, à Espers, à Greg Weeks, ou bien aux ineffables Johnny Goes To Solliès-Pont : groupe de jeunesse un brin barré sous "herbe" et écharpes mauves, de mon adolescence varoise. Un groupe de tendrons "psyché-prog" ayant vaguement percé dans les environs de Toulon et sa région, avant que d'opérer un déstabilisant virage à 180° "Punk", qui les mit rapidement au banc de la société locale, et dans le viseur expert des forces de l'ordre...

Tandis qu'une épaisse couche de lasagnes vocales enveloppe I Might Float de simili transe, je me fais un aller-retour express vers les fleurs fanées de San Francisco, déambule, aux trois-quarts nu, en ses rues bigarrées (sous engeance "buvard") serre la pince de Timothy Leary en pensant aux Moody Blues, à l'Accord Perdu de légende, pousse même jusqu'à Woodstock, en ressort exsangue : sans me souvenir de quoi que ce soit de concret, ou presque, trip excepté en mode distorsion du réel, témoin absent, perdu, d'une redescente incontrôlée, d'un mythique voyage laissé à la postérité sous coffret DVD...
Nappé des mêmes assises de cordes (vocales, vocales, vocales, vocales, et... Vocales !)Lost souffre néanmoins un rien de la comparaison d'avec sa devancière, et me "bâillonne" même un court instant le maxillaire : à des années lumière des cimes déneigées précédemment, donc.
Si les accords répétitifs - délivrés de bout en bout par les doigts lestes de Olivier Marguerit(claviers/guitare/voix/percussions sur structures, rideaux et murs !) - n'arrivent point à plonger l'assistance au plus proche de la catatonie rêvée, survolée : ils me permettent tout de même de réaliser à quel point la scène rend hommage au quintet d'esthètes en grande quête. Sur disque, hormis l'initial A Whisper and A Sigh(2003), j'avoue que les suivants m'avaient gentiment effleurés d'un pale assentiment, juste poli - relancé par le dernier et très recommandé : Brotherocean - tandis que, là, ben... Ça fonctionne à "donf", sans conteste aucun.
C'est d'ailleurs le moment choisi par Jonathan Morali(auteur, chanteur, guitare, claviers) pour se lancer dans les rondes arpèges de Obstacle - nimbées d'une suite de blanches et noires soutirées prestement à une traversière... Flûte ! Et me voici de nouveau sur le départ : prêt à survoler les paisibles étendues Océanes pour côtoyer de lévitation les rivages de la sérénité acquise sous toge, tonsure, sari, turban, kipa, ou bien Pomerol, juste. Sur icelle, le groupe tout entier semble soudé comme jamais : bien décidé à gravir les marches qui mènent au temple doré ou nuées, puis à l'"autre" - quelles que soient ses appellations, scansions, centres d'appels, gares de triage de l'âme, ou simple découverte/rencontre du "soi" interne, posté à quelques encablures à peine, du 3e Œil du gars Rampa (Lobsang). It's A NickName vient d'ailleurs à point nommé pour évoquer les douces fragrances du premier Vampire WeekEnd : tout de sauvagerie rentrée, de mélodies à tomber, de rythmiques "bancales", sur un pied (danser...) de gimmicks de claviers à 6 ou 7 notes, et quelques, le tout augmenté d'un balancier qui chauffe, là-bas, si, si, là-bas, au fond de la rhumerie, à droite ; ou bien à gauche, tiens, autant rester en conformité d'avec ses convictions profondes, en cette période de "retraite" à se serrer le flambeau jusqu'à la peau de chagrin tant de fois tannée au cours des luttes, des siècles, des avancées, des reculades poussées jusqu'à la case "départ", sans cesse reculée. Puisque l'on en parle, tiens, ceux qui taxent le genre de "musique de vieux !", devraient se suer un peu plus souvent l'organisme en rythme à leur contact, au son de l'énergique Anytime Now, pour mieux saisir l'absurdité de la chose lancée.



Coup de bol, le "chauffe Marseille !" lancé à la fin par le (re)bondissantJonathan (Morali), n'arrive même pas à me déquiller de mon lointain nuage, c'est dire si les "couleurs" donnent au mieux, ce soir. Middle Class Men permet essentiellement aux lambdas de reprendre leur souffle, aux plexus de donner un zeste de la bande, avant qu'une subite accélération ne vienne tirer et pousser, pousser, étirer, poussées (de fièvre) et traits tirés, d'après... Jusqu'à l'harmonique de fin lancé sur un fil en feedback d'ampli... Oh, oui ! Avant que Halal Cillag ne vienne briser de rythme, hors cadence, conclu d'une suite de percussions sur toms ou cordes (basse de Jean-Yves Lozach et maillets de Rémi Alexandre portés en proue...) qui n'annonce rien moins que leur... départ ! Un rappel inauguré d'une ballade "classique", à tiroirs, située au carrefour de Tim Hardin, Pentangle, Brian Wilson, ou ... Simon ! ; du velours de vocaux tissés, des accords en suite qui se pickent de rebondir d'envie à satiété (ouais, ça m'plaît, comme ça, là ! C'est même dommage qu'ils en attaquent une autre, j'aurais aimé finir là-dessus, pour pouvoir franchir de nouveau l'Atlantique, direction "Summer of Love" et m'y perdre en suivant en ses senteurs de musc, encens, ou herbe... À consumer d'interdit, d'aimable compagnie !







Je comptais en rester là, mais la montée endiablée, par paliers, de Me and My Horses, m'a momentanément poussé à tout lâcher - carnet, mots, stylo et poignets - pour taper en cadence et me laisser happer par le vide de l'envie, du manque, de l'"après", par une paire de baguettes en état de grâce, menée par un Clément Carle concentré comme jamais. Un To All Of You, plus loin - accompagné des sourires et vocalises des "galbes" honorés au début... - et la belle ouvrage était achevée sans trembler ; et les humains de se diriger lentement vers les rues adjacentes, afin que d'y déambuler lentement de plaisirs et tourments apaisés, sens en fête, étrangers en la cité, invisibles de fait, fantômes ravis en la nuit qui s'installe et noircit, sans bruit...

> Réponse le 26 octobre 2010, par Duboulon

De retour dans cette superbe salle du Poste à Galene après avoir vu Manu (ex chanteuse du groupe Dolly) ou etre allé aux "fameuses soirées année 80" ou on se marre toujours autant j'ai donc vu hier Syd Matters, groupe que j'aime bien, assez planant. Ayant un peu peur du coté trop doux, je n'ai pas été decu hier soir. De nombreuses variantes de leurs chansons, en plus péchus pour certaines, les voix du chanteur se mélangeant aux 4 autres du groupes, des petis arpeges sympatoches en guitares acoustiques aux sons plus électriques, mélange de batterie et percu et tambours, et le piano classique comme plutot électro. Bref un super concert, pas excessif comme à chaque fois au Poste à Galene. Que du bonheur, je vous le conseille fortement !!!! A noter leur grosse demi heure de...  La suite | Réagir


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