Accueil Chronique de concert Les Tambours du Bronx
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Chronique de Concert

Les Tambours du Bronx

Les Tambours du Bronx en concert

L'Usine - Istres 19 Mai 2012

Critique écrite le par

Un public plutôt jeune à L'Usine ce soir et même extrêmement jeune pour certains, week-end et même Pont de l'Ascension oblige ... Ambiance bon enfant donc, mais une salle pas encore remplie pour assister à ce concert de ces incroyables 17 barjos qui composent la troupe Les Tambours Du Bronx.



Le noir se fait et instantanément nos corps se mettent à vibrer sous l'effet du son de tonnerre que produisent leurs bidons de métal soumis aux coups de leurs pilons en bois. La mise en scène est brute est très saisissante : Tous en noir, ceinture à boucle d'argent et chacun ayant pris place derrière son instrument. Ambiance street art, avec d'énormes tags rouges qui apparaissent dans une lumière clignotante. Ils se sont positionnés en cercle ouvert, semblant s'observer du coin de l'œil et hyper impressionnants quand ils lèvent tous en même temps leurs bâtons, avant de les abattre sur le métal sonore.



Au centre, le Maître de cérémonie s'active au dessus de sa machine pour lancer les samples qui vont donner la ligne mélodique, entouré de deux joueurs de tubes de part et d'autre de la scène. Le côté incroyablement physique de le spectacle frappe tout de suite l'esprit et la présence d'un écran géant en fond de scène, qui diffuse des images d'explosion de particules, augmente encore cette sensation.

Après l'intro, ils nous font une annonce tonitruante en hurlant et reprennent leur musique sur un train d'enfer, mené sur leurs bidons déglingués. C'est d'une sobriété absolue. Des noirs brisés par intermittence par des lumières néon qui défilent ... Presque un petit côté Messe Noire, avec certains de leurs visages qui semblent au bord de la transe (dont un qui, sans déconner, ressemble à Jésus !)



Entre les morceaux, ils changent de place puis recommence à taper, entre tonnerre et éclairs. Une première chemise est déjà tombée (et ce n'est qu'un début !) et ils se mettent à frapper en rafale, se regardant face à face, allant chercher très haut et très loin leurs gestes. Un dernier rugissement en tendant leurs bras vers le ciel et ils terminent en croisant leurs bâtons dans un grand claquement de bois brut.

L'un d'entre eux se place au centre et commence à chanter quelques mots, puis il s'arrête pour frapper le métal à poings nus. Il hurle. Se frappe la poitrine et vient haranguer les autres. Le public hurle à son tour aux moments de rupture de la musique. Puis le calme revient, au son des coups qui semblent rythmer le battement d'un pouls. Le micro tendu vers la salle fait à nouveau crier le public. La frappe monte jusqu'à la transe et dégage une énergie phénoménale. On n'entend même pas le bruit d'un bidon qui tombe à terre ... C'est dire !!

"On va pas se dépêcher ... On est pas à l'usine !" Cette remarque au combien pertinente vaut à notre chanteur que tous les autres se foutent de sa gueule ;) !! Sans qu'on s'en rende compte, il y a de plus en plus de torses nus et je ne vous raconte même pas la taille des biceps du beau gosse blond qui se trouve juste devant moi ! La température monte. Y'a des bouts de bois qui volent dans tous les sens et, tout devant, je manque de peu de me faire éborgner par un bâton brisé (que je vais garder amoureusement en souvenir de ce concert mémorable !). C'est vraiment super captivant. Festif et envoutant à la fois. Avec ces espèce de battles qu'ils nous jouent à chaque fois et qui font encore plus monter la tension.

"On va tout casser !! ... Celui là, c'est cadeau !" Ces mecs sont vraiment des fous furieux, avec leur espèce de musique de fin du monde aux accents tribaux. Sans oublier un synchronisme de folie, qui rend tout cela presque irréel. Bon, il faut dire aussi qu'il n'y a bientôt plus que MC d'habillé !

On passe maintenant à une sorte de flamenco du tambour, avec une danse entre amour et haine avec l'instrument au centre du cercle, qui se retrouve balancé en l'air à la fin de la joute. Il faut que le public crie et ils savent comment y parvenir, ce qui fait que lorsqu'on pense avoir touché au plus fort de la fureur, ils réussissent à nous en donner encore. On se retrouve avec un de ces colosses qui tient un bidon à bout de bras, pendant qu'un autre frappe dessus, puis ils en prennent un chacun pour les cogner l'un contre l'autre, façon choc des titans.



Petit problème avec l'électro ... "Je savais qu'on aurait pas dû faire de balance !" Alors pour meubler, on nous propose une happy hour avec vente de DVD ! (j'adore leur humour décalé). Puis c'est reparti de plus belle. Tous torses nus et sur un rythme de folie. Venant se défier chacun leur tour au centre et balançant les bidons après. Ils s'interrompent. Font crier le public et ne reprennent que quand ils sont satisfaits du bruit qu'on fait. Les bâtons volent de plus belle (ça devient un métier à risque chroniqueuse !), ils courent en récupérer un autre et reprennent leur place aussitôt. "Merci de votre indulgence. On va continuer, mais dans l'incertitude la plus totale !" Franchement, perso, je ne vois pas la différence. C'est toujours aussi bien. Ils lèvent et font retomber leurs bras en même temps, avec la même puissance et les deux du fond frappent leurs tuyaux de métal comme des joueurs de gong.



Dans une lumière de fin du monde, celui qui s'est érigé en chef d'orchestre les fait tour à tour frapper le bois ou le métal. Ils sont en eau. Une immense horloge tourne en fond et eux continuent à marteler le temps encore et encore. Tout s'accélère pour entrer dans une allure folle. Ils attrapent des bouteilles pour boire l'eau ou se la balancer sur la tête. Une musique plus orientale monte à présent, toujours collée à la course des aiguilles. La fumée monte. Cela devient entêtant, étourdissant même ... Ces garçons sont vraiment envoutants. La force de leur frappe en fait même un écho, puis le rythme s'emballe encore une fois. Ils s'éloignent pour frapper plus fort et se rapproche en donnant des coups de pied dans le métal des futs.

Quand commence Pneumothorax, les bidons volent autant que les bâtons de bois. Leurs coups nous entrent dans le corps. Les vibrations montent et les moments chantés sont très hard core. Un peu plus d'électro. Ils sautent sur place et frappent encore plus fort. Des lumières bleues lézardent les tambours et ils terminent avec leurs bidons penchés vers l'avant, dans une dernière cognée.



Ils nous propose ensuite un peu de rock n'roll ... "Welcome to the Bronx fever !" Il y a effectivement du Iggy Pop là dedans ! Et quand l'un deux descend sur un caisson de l'entre scène, on ressent la chaleur qu'il dégage et on voit qu'il dégouline de sueur. L'engagement de leurs corps dans cette musique est fabuleux. Ils sautent sur place. Repoussent leur tambour du pied. Agitent leur tête. S'arc-boutent ... C'est aussi impressionnant à voir qu'à entendre.

En fin de set, un autre chanteur à pris son tour et se met en condition. Il joue du micro comme d'un instrument. Puis se tait. La frappe est furieuse. Il se met les bâtons en cornes sur le front. Frappe à mains nues ... Ça devient franchement apocalyptique !

Ils nous font un signe d'au revoir ... Et puis non. On se retrouve avec un chef de tribu au centre qui engage entièrement son corps dans une sorte de capoeira. Il envoie balader ses bâtons et entame une danse de possédé. Des morceaux de bois jonchent le sol de la scène. Morceau pas très long, mais sacrément intense. Et à la fin de la fin, ils balancent tous leurs bâtons en l'air dans un dernier cri.



Mais le problème c'est que ... Ben non ! On ne veut par rentrer chez nous !! Reste 10 minutes, qui vont être très très intenses. En plus des fragments de bois, on se prend la sueur de leurs cheveux. C'est vraiment fort comme participation ! Le chanteur saute sur deux bidons et hurle dans son micro.

"Aller, encore 5 minutes ! On va en refaire un qui était pourri tout à l'heure sans l'électro, quand on étais dans la merde !" C'était la fameuse battle en fait. Ça balance dans tous les sens, pour le plus grand plaisir du public. Et puis le battement ce cœur ralenti. La lumière descend. Un dernier sursaut et ils envoient tous bidons et bois au milieu de la scène. Quel spectacle mes aïeux, quel spectacle !!



Aux Bidons & à l'électro ...

Cécé
Dédé
Nono
Francky
Romi
Sid
Dom
Chris
Luc
Thierry
Julien
Kouskous
Poz
Babass
Yann
Zio
Ben

Setlist
1 - Contraste
2 - A L'ombre
3 - Extreme
4 - Crash
5 - Requiem
6 - Speed Machine
7 - Cargo
8 - Nostalgic
9 - Sahara
10 - Tempete
11 - Pneumothorax
12 - So Fresh
13 - Fever
14 - Experience
15 - Acid Train
16 - Double Devils
17 - Mixture
18 - No Control
19 - Delirium
20 - Noki
-----------------------
21 - Psychose
22 - Aktiv
23 - Big Hands

Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte

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