Chronique de Concert
Tech N9ne
La Bellevilloise accueillait, en ce samedi 1er décembre, l'immense Techn9ne, qui a élu Paname pour clore sa tournée européenne. Peu connu en France mais adulé par une fanbase dévouée, c'est une énorme star aux Etats-Unis ; une star de l'underground. S'il n'a pas la notoriété d'un Lil Wayne ou de feu 2 Pac, il est archirespecté par tous les poids lourds de la scène Hip Hop ricaine. Les deux précités ont d'ailleurs collaboré avec lui, ainsi que Hopsin et des dizaines d'autres tous aussi célèbres. Une carrière donc rondement menée qui l'a amené à vendre un million d'albums en indépendant (exploit notable) et surtout à durer (quasi-miracle dans l'industrie d'aujourd'hui).
Grimé comme à son habitude, le Tech rentre en scène à l'heure avec la ferme intention de transformer cette cave parisienne en sauna suédois. Accompagné de son side kick attitré : Kriz Kalliko (une sorte de Robin, en plus gros, plus noir aussi... et moins gay, donc pas du tout Robin en fait... mais c'est un sidekick), il arrivera à son compte en moins de deux minutes. Ça jump, ça chante, en gros ça transpire. La salle n'est remplie qu'aux deux tiers mais la sélection naturelle a fait son taf ; c'est tout le monde qui se sent concerné ce soir, et ça se sent (dans tous les sens du terme).
La set-list se concentrera au premier abord sur le dernier album de l'homme au flow mitraillette. Mais la soirée va assez vite devenir une célébration de la carrière du maître de cérémonie. Un concert best-of marathon qui visitera tous les recoins de la carrière de ce touche-à-tout. Un peu de beatbox, beaucoup d'acapella, des vannes, des impros, des seins à l'air, le public en a clairement pour son argent.
L'amour c'est mieux à deux c'est connu, mais à 450 c'est pas mal aussi, bien que salissant. On retiendra du concert : les chants de la foule, la joie palpable des deux MCs de voir un public, certes restreint, s'époumoner comme jamais pour faire de cette soirée un des concerts de rap les plus chauds de l'année. Pour autant, on ne doit pas confondre tournée best-of avec fin de carrière, l'influence de Tech n9ne est plus que jamais palpable dans le game et beaucoup de petits nouveaux rêvent de s'acoquiner avec lui ; son empreinte n'est pas prête de s'estomper et on a déjà hâte de le revoir sur la capitale. En espérant que si à l'avenir les salles l'accueillant venaient à s'agrandir, les 400 timbrés de ce soir-là occupent les premiers rangs !
Critique écrite le 12 décembre 2012 par Monsieur Burnain
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