Avis et critique du concert de Ted Leo and the Pharmacists + DC Snipers + Tokyo Police Club (River to River Festival) le 25 aout 2006, Sout Street Seaport

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Chronique de Concert

Ted Leo and the Pharmacists + DC Snipers + Tokyo Police Club (River to River Festival)

Sout Street Seaport - New York 25 aout 2006

Critique écrite le 27 août 2006 par Pirlouiiiit

Non vraiment y a des fois ... rien a faire de la journée au ou presque et je me débrouille pour partir a la bourre de chez moi et du coup rater le premier groupe. En effet je pars du Upper east side vers 18h10, soit 10 min après le coup d'envoi officiel de cette avant dernière soirée de concert gratuit a south street seaport. Il a plu abondamment pendant la journée mais ça a l'air de s'être calmé. J'arrive là-bas le dos plus ou moins trempé, accroche mon vélo en vitesse et me dirige vers la foule massée entre Pier 16 et 17. Il y a plus de monde que pour Clap You Hands Say Yeah l'année dernière mais on peut encore circuler et se faufiler jusqu'au pied des baffles ou sans bouchons je n'aurai pas tenu plus de 5 minutes.

Sur scène les Tokyo Police Club viennent d'attaquer ce qui sera leur dernier morceau de la soirée. Péchu, frais mais pas d'une originalité évidente, ... ils ont l'air assez jeunes, viennent du Canada ... plus d'info (et de son) ici. Pendant 10 minutes ça s'active sur scène ... le temps pour moi de regarder les gens dans l'espace VIP sur le cote dont nous sommes séparés par une barrière. C'est amusant comme ici j'ai l'impression que l'espace VIP est toujours visible du peuple. Bref, j'y reconnais un Ted Leo décontracté, ainsi que ses Pharmacists, mais aussi la bassiste des Little Killers.

Puis l'animateur après avoir fait la pub pour le concert de la semaine prochaine ou joueront notamment les Dirty on Purpose, nous présente le deuxième groupe : DC Snipers. Comme leur nom ne l'indique pas il sont du coin. De l'autre cote de la rivière (New Jersey), autant dire de la campagne pour la plupart des new yorkais ; c'est un peu la banlieue pour les parisiens intra-muros, ou la province pour les gens d'île de France. Ici on dit "bridge and tunnel".

Bref ils sont 6 : un clavier, un guitariste, un chanteur, un batteur, un bassiste et un autre guitariste. Au début je trouverai ça un peu basique / approximatif et puis progressivement je rentrerai dedans. Du bon punk sans prétention mais fait avec cœur et sincérité. J'ai pensé au Ramones, aux Hatepinks, Neurotic Swingers and co. Des chansons plutôt courtes dont certaines avec très peu de paroles. Je crois que dans Soviet union c'est tout ce qu'ils disent par exemple.

Le chanteur pas très grand et buvant un petit coup de bière entre chaque morceau a l'air plutôt sympathique et rempli très bien son rôle lorsqu'il s'agit de scander des textes dans le micro. Le guitariste à sa droite (celui avec le t-shirt "get kaddafi") est beaucoup plus extraverti (et n'a plus besoin de boire visiblement). Caché derrière ses lunettes noir et un chapeau qu'il perdra assez vite, il harangue le public, en rajoute à chaque fois que le chanteur dis quelque chose et surtout chante sur la plupart des morceaux. A un moment il descendra même dans la fosse.

Les autres sont plus discrets, assurent aussi des choeurs et donnent du volume à tout ça. A noter la présence d'un clavier qui apportent des petites touches Curesques au son de certains morceaux, sans leur faire perdre leur hargne ou leur cote brut. Entre les morceaux ils ont beaucoup insisté sur le fait qu'ils étaient du NJ ; visiblement ils étaient ravis de cette invitation de Ted Leo qu'ils avaient l'air de beaucoup apprécier et respecter.

Impossible de me souvenir du nom des morceaux ; en dehors de celui citer ci dessus et de un qui devait s'appeler Stay qu'ils ont introduit par (le chanteur) "kids / stay in school !" et (juste après le guitariste) "stay off drugs !", avec une certaine ironie. Il est vrai que le public m'a paru assez jeune, du moins dans les premiers rangs. La plupart des morceaux sont entraînants avec leurs choeurs genre "oho oh". Au bout de 45 minutes ils quitteront la scène sous des applaudissements conquis et bien mérités.

Apres 10 nouvelles minutes pendant lesquels Ted Leo et les siens ont installé leur matériel eux même, ils ont enchaîné direct. Apparemment c'est leur 5eme passage à ce festival. Moi je les avais déjà vu en plein air, dans un festival gratuit, mais c'était celui de East River Music au East River Park, en compagnie notamment des feu-Sea Ray. Ted s'était changé tout en blanc (avec un pantalon légèrement trop court), Dave a la basse a les cheveux qui ont pas mal poussé (genre Led Zep) quant a Chris a la batterie sa barbe est toujours aussi impressionnement fournie.

Le public venu pour lui a répondu présent tout de suite (en fait les appareils photos avaient déjà commencé a crépiter pendant qu'ils installaient). Il faut dire que ici Ted Leo est vraiment une star. Tout le monde a l'air de le connaître, et surtout de l'apprécier, louant son écriture engage et ses mélodies aussi accrocheuses que péchus. La première fois que je l'avais vu c'était comme invité au concert des Radio4 au Bowery Ballroom.

C'est vrai que ce gars la a l'air intègre. Il suffit de se balader sur son site (qu'il met a jour régulièrement) pour se faire une bonne idée du personnage. Il parle beaucoup au public, il le sait, s'efforcera de ne pas trop le faire ce soir en raison de la longue liste de chansons prévues (dont pas mal de nouvelles). Cette fois j'ai essayé de me concentrer un peu plus sur les paroles, mais il chante tellement vite que cela n'est pas toujours évident.

Cela dit les quelques unes ou j'ai réussi a suivre je me suis rendu compte qu'on était loin des thèmes classiques abordés par les chansons de tous ces groupes (anglais notamment) tous juste sortis de leur puberté. La conscience politique de Ted Leo se sent dans les thèmes abordés sur les quelques chansons qu'il présentera : "the shitty state of health care in this country", mais aussi sur les interventions qu'il fait comme lorsqu'il se fera l'écho de cette marche "number the dead" dont on lui a donne le flyer sur sa route vers la scène.

Il fait cela sans démagogie, sans formule toute faite, parfois il cherche ses mots, c'est touchant et rassurant. Il est aussi assez drôle lorsqu'il est pris a témoin par le public. Demandant a un gars qu'il avait remarqué dans le public ce qu'il voulait entendre, il se verra répondre James Brown ... surpris il essaiera quelques notes avant de dire qu'il ne chanterait pas ne voulant pas manquer de respect a la mémoire de James Brown avant de se reprendre mi confus, mi amusé d'avoir parler de ce dernier comme si il était mort.

Les deux autres musiciens sont assez discrets, voire effacés. Le bassiste donne parfois un peu l'impression de poser avec ses cheveux dans el vent et ses souliers vernis, par contre le batteur n'a pas beaucoup de répit et sue tant qu'il peut derrière ses fûts. Je reconnaîtrai pas mal de morceaux de Hearts of Oak et de Tell Balgeary, Balgury is Dead et apprécierai les nouveaux.

Au niveau chant c'est un mélange de ballade anglaises a la Posies (qui raconte des petites histoires) mais en ultra speed, de punk, de reggae, ... avec des passages ou il n'hésite pas a répéter le même bout de phrase (genre "it's all right") si longtemps qu'on se demande comment il fait pour ne pas se tromper, ou bien a revenir plusieurs fois vers le micro juste pour hurler dedans. Quand il est loin du micro c'est pour sauter avec sa guitare en s'enroulant dans on câble de guitare.

Apres une bonne heure de concert je m'éclipserai en direction de 23rd et East River ou était projeté (grâce a un projecteur a énergie solaire) le très bon documentaire Gimme Shelter sur les Rolling Stones et le tragique concert a Altamont, avant de rejoindre Quentin et ses potes au Coyote Ugly puis au , mais cela n'est pas très intéressant n'est ce pas ?