Chronique de Concert
Ten Years After + The Dood's
Un public à la tignasse longue, une pluie abondante à faire friser ces mêmes chevelures... Les comparaisons avec le Woodstock de 69, où s'était produit Ten Years After, s'arrêtent là. Délestée d'Alvin Lee, la formation devenait bien moins alléchante au risque de n'être plus que l'ombre d'elle même. Force est de constater qu'à 20 heures pétantes, la nostalgie d'un côté, la soif de découverte de l'autre avaient pris le pas sur les appréhensions en comblant le Ninkasi Kao.
Histoire de boire une bière, ou mais aussi de patienter, c'est The Dood's qui s'occupe de chauffer la salle. Une bande de potes de la région lyonnaise donnant dans le rock pour le plaisir et, qui, en l'occurrence semblent en prendre au passage. Le groupe nous sert du rock and roll à basse de bourbon. Simple mais pas simpliste où chacun des membres est libre de briller à son tour. A défaut d'électriser les foules, le quatuor qui partage un tiers de scène (le reste étant occupé par le matos de Ten Years After) aura le mérite de les avoir réveillées à grand renfort de reprises dont le célébrissime "Personal Jesus " de Depeche Mode. Une mise en bouche sympathique marquée par le manque de connivence avec le public. Dood'smage...
Le changement de plateau laisse juste assez de temps pour partager analyses, slips ou encore élucubrations de haut vol dont celle ci de ma propre composition :
"Ca doit être l'éclate dans le tour bus ! Entre les " vieillards" et le petit jeune, paye ton grand écart dans les distractions. Pendant que le chanteur ramène, enivre et perverti trois ou quatre groupies (pas plus hein on parle de Ten Years After pas Led Zepp) oscillant entre la MILF presque périmée et l'adolescente post acné tout juste mure (la fille pas l'acné). De l'autre côté le trio aux artères bouchées tourneraient à la soupe à la tomate en sachet devant un scrabble sans aucune métaphore sexuelle. Amusant n'est ce pas ? "
Assez, jusqu'au moment où le groupe débarque sur scène. En quelques morceaux les vétérans de Bethel coupent court aux idées reçues. Même dans le public " on ne pete pas autant la forme ". Du trio originel, c'est Leo Lyons, multi instrumentaliste mais uniquement bassiste pour la soirée qui donne le ton. Comme à la belle époque, sa basse n'est que le prolongement naturel de son corps. Acharné, sur vitaminé, chaque coup de médiator semble le rajeunir. Rapidement les rides, les cheveux blancs ne sont plus. Un second souffle pour ceux qui jadis partageaient la scène avec Cocker et autres Crosby Still & Nash.
Mais l'attention générale se concentre sur Joe Gooch, guitariste chanteur, remplaçant attitré d'Alvin Lee. Une tache loin d'être aisée. Si les autres membres n'ont qu'à prouver que les relents de drogues et l'arthrite n'ont pas bouffé le talent d'antan. Pour Joe c'est une toute autre histoire. Arrivera t'il a retransmettre la passion sexuelle dans chaque bout de phrase d'Alvin prononçait ? Ses solos seront ils à la hauteur ? N'est ce pas le revival de trop ? Un groupe sans son leader naturel peut il toujours exister ?
Côté guitare rien n'a redire tant le public s'y tromperait. C'est au niveau de la voix que la copie n'égale pas la version originale. Bien loin du chant sensuel de Lee, Joe réinvente Ten Years à sa sauce. Volontaire ou non, le résultat est loin d'être mauvais. Toujours aussi Rock And Roll fucking baby, le groupe aligne les titres. La set list fait penser au live de Frankfurt de 73 avec ses même titres emblématiques entamés après un long solo des caisses de Rick Lee.
Sans déambulateur aucun, le batteur martèle les toms, titille ses cymbales et s'offre même le luxe d'entreprendre le rythme allégorique du Brazil "tu tu tu tu tu tutu". A un ou deux ratés prêt, rien n'a redire. Les choses sérieuses commencent enfin. Remonté, le quatuor se déchaine et enchaine "I'm going home", "rock and roll music to the world" et le très attendu " Look like a man". Petit bémol, le piano de Chick Churchill aurait mérité quelques DB supplémentaires. Mais qu'importe, la nostalgie s'empare finalement d'un public long à enflammer. Le feu aux poudres, s'il en est, s'allume avec un medley de reprises. Led Zepp, Hendrix, Aerosmith ou encore Deed Purple, le groupe ne fait l'impasse sur aucun des classiques qui les ont accompagnés jusqu'aux sommets.
Après plus deux heures de spectacle. Des dizaines de solos plus monstrueux les uns que les autres. Des souvenirs en pagaille... Les vétérans et le "jeunot" se retirent. Non sans profiter pleinement de la satisfaction d'un public au moins autant comblé que ses principaux acteurs.
Critique écrite le 07 avril 2011 par Boby
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