Accueil Chronique de concert Les terribles, The Spits
Jeudi 26 décembre 2024 : 6828 concerts, 27255 chroniques de concert, 5421 critiques d'album.

Chronique de Concert

Les terribles, The Spits

Excalibur, Reims 8 novembre 2006

Critique écrite le par

Où peut mener la vie provinciale ? Au fond du lit avec une cuite carabinée. Avant, à Paris, j'allais incognito aux concerts. Personne ne me connaissait et je prenais grand soin d'adresser la parole à personne. Mais maintenant que je vis à Reims depuis un an, je ne peux plus me cacher. On me reconnaît, on me salue et, horreur on m'offre à boire. N'oublions pas non plus l'influence néfaste des marionnettes de l'Excalibur. Je l'affirme, ces pantins envoient des messages subliminaux qui poussent à la consommation. Whisky, Ricard, vin rouge, bière et me voici entre la vie et la mort, les doigts tremblants de ma soûlographie.

Il y avait beaucoup de monde à l'Excalibur ce soir, bien plus que les trois précédents concerts de rock garage organisé en ce même lieu. Le noyau dur de cette foule était constitué de membres du forum de Reimspunknroll, un site consacré la vie musicale, culturelle et politique de Reims: Buko, Den, Monsieur de Fursac, Jean-Claude, Butch, Jyuri, Telegramme de Landerneau, Modfather, Kox, Demolition grrrl, Buch... Il y en avait probablement d'autres, mais je débute dans cette société, il y en a encore toute une tripotée à découvrir et à identifier.
Et donc voilà, je serre des mains, je fais des sourires, sans trop me forcer puisque cette faune est des plus charmantes, je vide des verres et je fais des mélanges. Je sais, ma défunte grand-mère me l'a dit mille fois, il ne faut jamais faire des mélanges. Mais j'aime ça, les mélanges, la variété, le changement. Vive le camarade Lev Davidovitch Bronstein, vive Trotsky et vive la révolution permanente !

Ce soir, comme par hasard, deux formations très différentes l'une de l'autre. Tout ce que j'aime. Les Terribles, un groupe yéyé, français, donc. The Spits, groupe de cancres, éternels redoublants de la Rock'n'roll High School, Ramonesque à souhait, donc.





Il y a quelques jours, je vous avais parlé des Lionceaux, un groupe des années 60, à l'occasion d'un concert de reformation. C'était bien, rafraîchissant, mais cela rockait autant que peut rocker un groupe qui compte deux membres de la majorité municipale en son sein (à Reims c'est l'UMP). Les Terribles ne sont pas précisément des revenants des sixties. Leur boisson totem, ce n'est pas le lait fraise, mais le Ricard tomate. Le Ricard tomate... Vous imaginez tout l'éventail de possibilités que permet un Ricard tomate.




Les Terribles rockent du feu de dieu. Le batteur est terrible, le bassiste est terrible, le guitariste est terrible, la chanteuse est terrible et le clavier, vous savez quoi, il est terrible ! Ils sont très bons et leur musique donne envie de danser le jerk, le madison ou le watusi. Leur répertoire se compose de reprises, d'adaptations et de compositions originales qui semblent échappées du coffret Nuggets qui compile la vague psychédélique américaine (1965-1968).
Seule réserve pour ce soir, on n'entend pas les paroles. Et dans ce cas, ce n'est pas loin d'être criminel. Une grande partie du charme de ce groupe est que Rudy, sa chanteuse, vocalise en français.

Je regarde devant moi
Je ne vois que du noir
Et je me demande si je peux
A nouveau te revoir
Tu m'as laissé y croire
Je suis là seule dans le noir
Oui, comme tous les soirs.


Beaucoup d'histoires d'amour, des baisers, des ruptures, on retrouve dans leurs paroles l'inconscient collectif d'une génération dont les seuls centres d'intérêts semblait être le flirt et s'amuser. Et comme nous en sommes, quarante après, très, très loin, on est comme transporté dans une dimension parallèle à l'écoute des Terribles. Enfin, presque, puisque je n'ai pratiquement rien entendu des paroles et c'est très dommage.




Chez les Spits, je ne crois pas faire fausse route en disant que leurs textes n'ont pas grande importance. Les compos non plus. Tout ça se résume en 1,2,3,4 let's go. Deux minutes de tatapoum, quelques mots hurlés avec un bel accent chewing gum prolétarien. Plus un orgue. Un orgue qui envoie des spirales de sons qui créé toute la dynamique propre à ce groupe (deux frères, les frères Wood, plus un batteur et un clavier). Au début, je n'ai pas bien compris tout l'amour que portait Olivier Maussant (l'organisateur de ces soirées) à ces simili-Ramones originaires de Seattle. Mais les morceaux s'enchaînant, le rythme s'enhardissant, il faut bien reconnaître que je ne suis pas resté insensible à leur crétinisme punk. Comme mes autres camarades, qui affichaient un seul et même sourire de contentement crétin.



Par souci de me cultiver, j'ai acheté un de leur album. Je l'ai écouté une première fois aujourd'hui entre deux courses aux toilettes. C'est très surprenant. Je n'ai absolument pas retrouvé l'énergie et le son de leur concert. On dirait que ça sonne comme un gros de tas de merde enregistré avec du matériel acheté dans un surplus de l'armée Rouge. Très étrange. Je crois que je vais le réécouter.



Sites de The Spits:
https://www.thespits.com/
https://www.myspace.com/thespits

Sites des Terribles:
https://les.terribles.free.fr/
https://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=38048713

D'autres récits de concerts et quelques âneries: https://www.myspace.com/lasseguette





 Critique écrite le 09 novembre 2006 par Bertrand Lasseguette


Excalibur, Reims : les dernières chroniques concerts

The Bewitched Hands on the Top of our heads, Libelul par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 14/06/2007
Ah, ah, ah. Le Brian Jonestown Massacre peut aller se rhabiller. On a mieux, nous, ici à Reims, The Bewitched hands on the top of our heads. ON THE TOP OF OUR HEADS, c'est un peu dur de s'en souvenir et pour le prononcer correctement, à la coule, il faut s'accrocher. Je ne crois pas trop me tromper en disant qu'il s'agit d'un hommage aux... La suite

Sheriff Perkins, Lover ! par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 17/10/2007
Elle s'appelle Daphne. Elle joue de la basse. Elle en a troublé plus d'un. Elle m'a fait penser à Michelle Mae, de Make Up, Scene Creamers et actuellement dans Weird War. Le même nez légèrement en trompette, la même moue, le même instrument. Daphne joue dans Lover !, une formation américaine. Lover ! joue du punk bubblegum, un... La suite

Block Out, Vortex of end, Tchikentai et Biribirum par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 17/02/2007
Beurk. Pas beau. Caca. Voilà, pour résumer, tout ce que m'inspire en général la musique métal. L'écoute successive de ces trois groupes fut pour moi, une longue descente aux enfers. Dignes porte-étendards de leur mouvance esthétique, Block Out, Vortex of end et Tchikentai et Biribirum, nous ont offert tout ce qu'il y a de plus abject dans cette... La suite

Illegal Process, Aido Music System, Brazilian Fever par Bertrand Lasseguette
Excalibur, Reims, le 05/02/2007
Brazilian Fever, c'est en fait 12225 Chacals sans Pims leur bassiste, soit les deux frères Payart. Aido, déjà vu, déjà entendu. C'était comme une répétition avant leur soirée historique du 7 février (trois spectacles enchainés et déchainés mélangeant rock et théâtre). Illegal Process, une découverte pour moi,très intéressant, du power rock... La suite