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Chronique de concert Tess & Ben
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Tess & Ben
Tess & Ben ont ouvert mercredi soir à Avignon la saison des Cafés Culturels du Théâtre de L'Oulle d'Avignon. Dirigé depuis le début de l'année 2015 par Laurent Rochut, le théâtre devrait offrir dorénavant, outre les créations artistiques en terme de spectacle vivant et un lieu de résidence, une pépinière et un lieu d'échanges, avec chaque milieu de semaine, diverses présentations de projets artistiques et culturels toutes disciplines confondues : musiques, expressions artistiques, projections, débats, etc...
Ce soir-là, c'était au duo - puis quatuor - Tess & Ben d'ouvrir le bal, avec une première partie sur la base du duo originel voix + contrebasse (Estelle Inzani à la voix et Benoit Rapetti à la contrebasse), auquel a succédé une version "extended " de ce même duo, en formation voix + trois contrebasses, avec le renfort des contrebassistes Véronika Soboljevski et Louis Guillermin. Concept pour le moins original sur le papier, et expérimenté très récemment lors d'une soirée au Rouge Gorge d'Avignon, qui marquait le lancement du second album de Tess & Ben " Délaissant les Grands Axes ".
Tantôt pincées ou tantôt caressées à l'archet, tantôt frappées, voire totalement délaissées pour des rythmiques ou des percussions corporelles, les contrebasses, par delà leur beauté même, ont offert un panel d'interprétation et d'accompagnement aussi hétéroclite que jouissif. Que ce soit sur un superbe This World Is Crazy de Lonely Drifter Crazy, aux arrangements dissonants et foutraques à souhait. Ou avec le délicat mariage des trois contrebasses sur une Valzer Della Fisarmonica du trio Lescano (trio féminin italien des années 30), réelle démonstration s'il en est, de la qualité des trois musiciens.
Au milieu de cette cathédrale d'instruments, la superbe voix de Tess emmène tout son petit monde au gré des ambiances abordées : oser attaquer franchement avec une Mercedes Benz de Janis Joplin dès le premier titre. Placer une ambiance plus swing sur un Perhaps (W. Farrel) au troisième titre. Ou comble de l'audace, reprendre dès le cinquième titre une sublime version très atmosphérique et superbement incarnée de Aucun Express (A. Bashung). Sans parler des prouesses vocales en quasi-apnée sur les refrains de Wanna be startin' something' (Mickaël Jackson) ou de la douce rugosité de la voix sur Des Mots d'Amour façon Mayra Andrade.
Outre les moments intenses ou plus posés, cette soirée entre amis aura donné lieu bien entendu à des instants plus enlevés ou cocasses, avec notamment un I've Got a Woman (R. Charles), à l'intro vocale comico-chaude de Ben. Ou un entraînant Walk Like an Egyptian (Bangles), soutenu par pas moins d'une quarantaine de choristes (dans le public). Ainsi qu'un petit bijou rythmique sur Au Port (Camille).
Alors bien entendu, dans "Cafés Culturels ", il y a culture mais également café, et son bar et les joyeux drilles en fond de salle, s'exprimant sans retenue, même pendant les morceaux les plus délicats vocalement pour la chanteuse. Alors bien entendu, la salle est pleine comme un oeuf d'amis et de soutiens de longue date, qui ne peuvent s'empêcher de frapper dans leurs mains, même si, arrangements musicaux audacieux obligent, c'est parfois à contre-temps des musiciens, bouleversant l'équilibre. Alors bien évidement le récent quatuor (le contrebassiste Louis Guillermin succédant au pied levé à Gabrielle Gonin) se cherche encore un peu du regard et des cordes, d'autant que la barre est placée très haute en terme de qualité et d'originalité recherchées, donnant par voie de conséquence un rendu un peu moins frais et spontané que la première partie avec le duo originel parfaitement rodé depuis près de cinq années d'existence et de route.
Mais la qualité et les idées sont là, et bien là. Et le tout est d'une inventivité et d'une performance réellement bluffantes et jubilatoires.
Et on en redemande.
Mille mercis à Thomas O'Brien pour ses photos. (www.thomasobrien.fr)
set-list :
Mercedes Benz (J. Joplin) L'eau à la bouche (Gainsbourg) Perhaps (W. Farrès) Blackbird (Beatles) Aucun Express (A. Bashung) Sunny Afternoon (R.Davies / Kinks) I've Got a Woman (R. Charles) Walk Like an Egyptian (Bangles) Crazy In Love (Beyoncé) Material Girl (Madonna) Les Mots d'Amour (Mayra Andrade) This World is Crazy (Lonely Driften Karen) Au Port (Camille) Between the Bars (Eliott Smith) Valzer della Fisarmonica (Trio Lescano) Faith (G. Mickael) Wanna be Startin' Somethin' (M. Jackson) Wonderful Life (Black) All about that Bass (M. Traynor) L'Herbe Tendre (Gainsbourg) Wonderful Life (Black)
Ce soir-là, c'était au duo - puis quatuor - Tess & Ben d'ouvrir le bal, avec une première partie sur la base du duo originel voix + contrebasse (Estelle Inzani à la voix et Benoit Rapetti à la contrebasse), auquel a succédé une version "extended " de ce même duo, en formation voix + trois contrebasses, avec le renfort des contrebassistes Véronika Soboljevski et Louis Guillermin. Concept pour le moins original sur le papier, et expérimenté très récemment lors d'une soirée au Rouge Gorge d'Avignon, qui marquait le lancement du second album de Tess & Ben " Délaissant les Grands Axes ".
Tantôt pincées ou tantôt caressées à l'archet, tantôt frappées, voire totalement délaissées pour des rythmiques ou des percussions corporelles, les contrebasses, par delà leur beauté même, ont offert un panel d'interprétation et d'accompagnement aussi hétéroclite que jouissif. Que ce soit sur un superbe This World Is Crazy de Lonely Drifter Crazy, aux arrangements dissonants et foutraques à souhait. Ou avec le délicat mariage des trois contrebasses sur une Valzer Della Fisarmonica du trio Lescano (trio féminin italien des années 30), réelle démonstration s'il en est, de la qualité des trois musiciens.
Au milieu de cette cathédrale d'instruments, la superbe voix de Tess emmène tout son petit monde au gré des ambiances abordées : oser attaquer franchement avec une Mercedes Benz de Janis Joplin dès le premier titre. Placer une ambiance plus swing sur un Perhaps (W. Farrel) au troisième titre. Ou comble de l'audace, reprendre dès le cinquième titre une sublime version très atmosphérique et superbement incarnée de Aucun Express (A. Bashung). Sans parler des prouesses vocales en quasi-apnée sur les refrains de Wanna be startin' something' (Mickaël Jackson) ou de la douce rugosité de la voix sur Des Mots d'Amour façon Mayra Andrade.
Outre les moments intenses ou plus posés, cette soirée entre amis aura donné lieu bien entendu à des instants plus enlevés ou cocasses, avec notamment un I've Got a Woman (R. Charles), à l'intro vocale comico-chaude de Ben. Ou un entraînant Walk Like an Egyptian (Bangles), soutenu par pas moins d'une quarantaine de choristes (dans le public). Ainsi qu'un petit bijou rythmique sur Au Port (Camille).
Alors bien entendu, dans "Cafés Culturels ", il y a culture mais également café, et son bar et les joyeux drilles en fond de salle, s'exprimant sans retenue, même pendant les morceaux les plus délicats vocalement pour la chanteuse. Alors bien entendu, la salle est pleine comme un oeuf d'amis et de soutiens de longue date, qui ne peuvent s'empêcher de frapper dans leurs mains, même si, arrangements musicaux audacieux obligent, c'est parfois à contre-temps des musiciens, bouleversant l'équilibre. Alors bien évidement le récent quatuor (le contrebassiste Louis Guillermin succédant au pied levé à Gabrielle Gonin) se cherche encore un peu du regard et des cordes, d'autant que la barre est placée très haute en terme de qualité et d'originalité recherchées, donnant par voie de conséquence un rendu un peu moins frais et spontané que la première partie avec le duo originel parfaitement rodé depuis près de cinq années d'existence et de route.
Mais la qualité et les idées sont là, et bien là. Et le tout est d'une inventivité et d'une performance réellement bluffantes et jubilatoires.
Et on en redemande.
Mille mercis à Thomas O'Brien pour ses photos. (www.thomasobrien.fr)
set-list :
Mercedes Benz (J. Joplin) L'eau à la bouche (Gainsbourg) Perhaps (W. Farrès) Blackbird (Beatles) Aucun Express (A. Bashung) Sunny Afternoon (R.Davies / Kinks) I've Got a Woman (R. Charles) Walk Like an Egyptian (Bangles) Crazy In Love (Beyoncé) Material Girl (Madonna) Les Mots d'Amour (Mayra Andrade) This World is Crazy (Lonely Driften Karen) Au Port (Camille) Between the Bars (Eliott Smith) Valzer della Fisarmonica (Trio Lescano) Faith (G. Mickael) Wanna be Startin' Somethin' (M. Jackson) Wonderful Life (Black) All about that Bass (M. Traynor) L'Herbe Tendre (Gainsbourg) Wonderful Life (Black)
Critique écrite le 06 mars 2016 par Flag
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