Accueil Chronique de concert Les Tétines Noires
Dimanche 24 novembre 2024 : 6412 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.

Chronique de Concert

Les Tétines Noires

Les Tétines Noires  en concert

Petit Bain, Paris 20 octobre 2018

Critique écrite le par

Petit Bain accueillait l'un des concerts de la tournée de reformation des Tétines Noires. Derrière ce nom plus que discutable se cache l'un des groupes les plus inclassables et étrange de la scène underground rock française. A la fois indus, punk, gothique, glam, bruitiste, sa musique et ses shows déjantés ont marqué durablement le public qui l'avait vu sur scène à l'époque de ses "méfaits", au début des années 90. C'est donc plus de 20 ans après la sortie de son troisième et dernier album sous ce nom, et près de 15 ans après la sortie du dernier opus de leur émanation sous le nom de LTNO, que le groupe Les Tétines Noires se reformait pour reprendre son répertoire historique sur scène.

C'est une salle bien remplie d'un public composé de fans historique du groupe, et d'une faune interlope typique des nuits de l'est parisien qui piaffaient d'impatience alors que le duo Dear Deer et son post punk sous haute influence de Joy division finissait honorablement le set de première partie. Le show commence par l'aménagement de la scène et la mise en place de bougies, de petites poupées blafardes et de tiges d'encens sur les caissons de retour avant que n'arrive sous un voile noir, porté comme un objet le pied de micro humain du groupe historique. Créé par l'artiste "made in Eric", qui loue son corps nu qu'il met à la disposition d'expositions, de particuliers pour être utilisé comme un objet, le pied de micro des Tétines Noires est donc un homme nu, immobile, dos au public, les mains sur le crane sur lequel sont attachés des porte micros. Si le batteur et le bassiste ont une allure relativement classique, le clavier arrive vêtu de noir, portant une paire d'ailes noires sur le dos et le regard maquillé d'une grande trainée noire. Le chanteur, arrive quant à lui avec un look qui pourrait être le croisement de ceux qu'avaient Siouxsie et Adam Ant au début des années 80. Il véhicule une animalité androgyne rock certaine qui lui confère un charisme "dark" plus que certain.



Le concert commence sur un titre que l'on pourrait qualifier d'electro punk où le chant est volontairement et outrancièrement maniéré, avant de se muer dans des hurlements sauvages quasi horrifiques. Il en ressort un effroi et une tension impressionnante, prête à exploser à tout moment et qui perdurera tout le concert. Si on imagine sans peine le traumatisme que pourrait ressentir un fan de Supertramp ou de Phil Collins devant un tel spectacle, il faut quand même avouer que l'effet provoqué par les Tétines Noires ne laisse personne indifférent et que leur impact scénique n'est clairement pas à la portée de n'importe qui. On pense fatalement à les comparer avec les images que l'on connait des concerts du Birthday Party de Nick cave.

Si certains morceaux sont volontairement déstructurés, d'autres sonnent comme d'excellents morceaux Post Punk (Washing machnine) ultra percutants. Cette diversité participe à l'étrangeté de la performance en apportant une touche dadaïste à la sauvagerie de ce concert. Les intermèdes bruitistes, comme le morceau joué avec des verres, sont eux aussi assez surprenants et accentuent très clairement ce sentiment. Néanmoins, lors des 20 dernières minutes, le groupe n'arrivera à mes yeux pas à maintenir l'urgence sur le fil du rasoir, et l'explosivité imprévisible qui scotchait jusqu'alors le public. Ce type de performance ne peut tenir que par la tension qu'il transmet et l'état de choc dans lequel il plonge le spectateur. Lorsqu'on les perd ou qu'on les ressent moins, on décroche du concert et on n'arrive plus à le rattraper. C'était probablement le cas d'une partie de l'assistance puisque le silence du début du set laissait la place à un brouhaha de bavardages qui empêchait définitivement toute connexion mentale avec l'univers dark et torturé qui nous était proposé.

J'ai donc eu le sentiment d'être perdu lors du dernier tiers du show et de rester hermétique aux outrances et aux provocations du groupe que je finissais par ne plus comprendre et par trouver gratuites. Le rappel avec le mime du chat m'a semblé totalement ridicule. Il ressort toutefois de cette performance un véritable talent et une puissance chaotique assez exceptionnelle. On est quand même dans de la musique extrême qui trouverait aisément sa place dans la "warzone" du Hellfest mais qui pourrait traumatiser durablement un auditeur de Radio Nostalgie.


Lt-No : les dernières chroniques concerts

KAOLIN+LTno+Zornik+Arkol par xav
Le Splendid de Lille, le 18/03/2004
Concert : ARKOL', ZORNIK, LTno, KAOLIN Date : 18 mars 2004 Lieu : Le Splendid (Lille) Simplicité, authenticité, complicité : voilà ce que je retiendrai de cette formidable soirée (désolé pour les rimes en "-é"). Pour cette deuxième et dernière soirée de la toute 1ère édition du festival POP-ACCESS, qui aura vu défiler la veille les lillois de... La suite

Lofofora + LtNo + Counterfeit (festival music session 2002) par metal@concertandco
Ninkasi Kao, Lyon, le 23/11/2002
Deuxième étape du festival Music Session 2002 au Ninkasi Kao. Ce soir : Counterfeit, LtNo et Lofofora. Commençons par les lyonnais de Counterfeit. Alors qu'on attend beaucoup de l'album à venir, ils ont pu présenter leurs nouveaux morceaux le temps d'une prestation très très efficace, bien plus qu'une semaine avant à l'Ovni (enfin ce ne sont pas... La suite

Counterfeit + LTNO + Lofofora (Festival Music Session 2002) par Hk
Ninkasi Kao, lyon, le 23/11/2002
Il n'y avait qu'un groupe qui valait la peine ce soir-là au Ninkasi Kao, c'était LTNO et le valeureux leader Emmanuel, surprenant de par son rôle et ses prouesses. J'avais eu l'occasion de voir LTNO à Montpellier pour le Sriracha Tour et la performance de Emmanuel avait été faiblarde quelque peu perturbée par des metalleux en manque de boum-boum et... La suite

Counterfeit, LTNO, Lofofora (festival Music Session 2002) par Max
Ninkasi Kao, Lyon , le 23/11/2002
J'attendais ce concert avec impatience pour pouvoir enfin voir lofofora en concert. Counterfeit a ouvert le "bal". Leur musique était assez énergique, avec un très bon son, mais elle n'a pas transcendé la salle. Vient ensuis LTNO. Pour moi ce fut le point noir de la soirée. Musique assez nullissime, reprise de boys boys boys, voix assez... La suite

Petit Bain, Paris : les dernières chroniques concerts

CLAMM en concert

CLAMM par judenne
Petit Bain, Paris, le 18/02/2023
Samedi 18 février, Melbourne posait ses valises à Petit Bain. Tout droit venus du pays d'Oz, les punks de CLAMM sont de retour à Paris après leur passage remarqué en septembre... La suite

Crows & Servo en concert

Crows & Servo par Judenne
Petit Bain, Paris , le 07/02/2023
En 2017, Crows fut LA découverte du Micro Festival de Liège, en Belgique. Leur musique sombre et intense a depuis gardé une place dans les favoris de la scène punk anglaise... La suite

Anneke Van Giersbergen en concert

Anneke Van Giersbergen par Electric Eye
Petit Bain, Paris, le 21/04/2022
Mine de rien, la vocalise batave Anneke Van Giersbergen (à vos souhaits) cumule près de trente ans d'une carrière bien remplie : the Gathering, le groupe de metal dit... La suite

Vox Low en concert

Vox Low par Lb Photographie
Petit Bain - Paris, le 15/03/2022
Qu'est-ce que la vie sinon de sempiternelles questions existentielles : être ou ne pas être au Petit Bain ce soir ? Peut-on vivre sans pouvoir enfin découvrir en live les morceaux... La suite