Chronique de Concert
Tez, Bitchee Bitchee Ya Ya Ya, Prefuse 73
Oui.
Ca me rend triste.
Ca gâche un peu mon plaisir.
Comme lorsque j'avais vu Noir Désir à la fête de l'humanité, en 1994 (?) et que juste avant leur entrée sur scène, les deux écrans géants avaient diffusé un spot pour une boisson gazeuse.
Ca salit.
Comme un rot dans une conversation amoureuse.
Enfin... Le pire c'est que j'ai l'impression d'être un ringard en disant tout ça.
Et ça ne me donne plus trop envie de parler de musique. Pourtant c'était bien.
Il y a eu Tez. Tez, c'est bien. Un type seul avec un micro, qui fait du hip hop avec sa bouche. Tez, c'est le monsieur plus du beatboxing. Il fait le rythme, le scratch, et les voix. Tout seul. Il n'a besoin que d'un micro. Un vrai phénomène de foire. Il a laissé tout le monde bouche béé, genre : "Mais comment il fait ça. C'est pas possible, ce n'est pas humain. Il met son micro juste comme ça, contre la gorge et boum pschhhh, ça fait des grosses basses dans ta face".
Justement, Bitchee Bitchee Ya Ya Ya, c'était beaucoup dans ta face. Entre clownerie et peep show. Avec de gros beats, de bonnes cuisses et... Tahiti Boy. Oui. Le Tahiti Boy. Je l'ai reconnu derrière son bandeau noir de maquillage. Ca m'a fait plaisir de le revoir. J'ai gardé un excellent souvenir d'un concert, voilà un an au Point Ephémère, avec son groupe la Palmtree Family. Merveilleux, des mélodies de crooner, des rocks californiens, c'était fin, c'était extra, ça m'avait emballé.
A l'époque, il avait des lunettes rondes, une jolie veste, une voix suave, c'était le leader. Là, (en dessous, à gauche) il y a ce maquillage, un tee-shirt lacéré sur lequel il est écrit "I don't like Justice", des rythmes de sauvages...
Comment expliquer une telle déchéance ? Avec Bitchee Bitchee Ya Ya Ya, le petit pianiste est passé du paradis à l'enfer. Le malheureux ! Mais... pourquoi ? Il était si mignon avec ses chansons. Il ne voulait faire de mal à personne. Il rougissait pour un rien. Et le voilà maintenant, transformé en sauvageon de discothèque. Ah, le pouvoir maléfique du sexe. Ca ne peut être que ça. C'est la seule explication. Il a croisé cette furie anglaise et est tombé en ses charmes femelles. Elle a dû lui faire une démonstration de sa danse de Sabbat et c'en était fini de Tahiti Boy. Je l'ai vu. Le pauvre n'est plus lui-même. Adieu songwriting, churs, arrangements, violoncelle, ce n'est plus que dance, dance, dance et Fuck friend Il fallait le voir se donner en spectacle avec elle. Je l'ai vu. Je les ai vus. Les deux, côte à côte, au milieu de la scène. Devant les gens, oui. Devant les gens. Ooh, c'était si o-b-s-c-è-n-e.
C'est bien simple, je suis sorti de la salle, j'ai descendu l'escalier, je suis sorti, j'ai regardé les deux marraines, les deux voitures, le mal par le mal. Il faut soigner le mal par le mal. Ca été net. J'étais calmé.
J'ai pu ainsi retourné voir la suite et la fin. Prefuse 73. Une toute autre histoire. Un autre souvenir. Ce devait être en 2001, été 2001, à Caen, dans un hôtel, seul comme un con, avec Vocal Studies and Uprock Narrative. Un disque sidérant de nouveauté. Des rappeurs éclatés en mille morceaux par un producteur iconoclaste, Guillermo Scott Herren. Le même Guillermo qui m'a conduit sur les traces de Savath and Savalas, puis de Delarosa and Asora.... Des objets musicaux singuliers. Beaux et apaisants, malgré des cassures dans tous les sens. Les disques n'ont cessé de s'accumuler depuis 2001, albums, maxis...
Savath and Savalas s'est mué en bossa électro, le parfait accompagnement pour les nuits sans sommeil tandis que Prefuse 73, à force d'albums interminables, a pris du gras et est devenu mon meilleur somnifère.
Et en live ? Ce fut à peu près la même chose. J'étais très impatient et heureux de découvrir Prefuse 73 sur scène. J'aime toujours cette musique. Je la conseille même. C'est à découvrir. Mais sur la longueur, c'est assommant. Il y a les deux types derrières les machines, Guillermo est celui avec le bonnet, puis le batteur et sa cymbale.
Cette cymbale.
Frappée avec la régularité d'un métronome.
En fin de compte, c'était un peu comme ces groupes de métal que je déteste. Cela ressemblait à de la musique de nerd. Le même motif répété jusqu'à plus soif. Sauf que ce n'était pas du métal, mais de l'electro, de trop ?
Critique écrite le 23 octobre 2007 par Bertrand Lasseguette
Cartonnerie, Reims : les dernières chroniques concerts
Suicidal Tendencies + 22 Below par Fabrice Lmb
La Cartonnerie à Reims (51), le 16/04/2017
Un peu de douceur nous était proposée en ce dimanche de Pâques :) . Les légendaires Suicidal Tendencies faisaient escale à La Cartonnerie pour clôturer leur tournée française et... La suite
Ghost + Dead Soul par Fanrem
Cartonnerie à Reims, 106 à Rouen, le 03/02/2016
Finalement, j'ai fait ces deux dates de concert du groupe Ghost qui personnellement succèdent a la Cigale en décembre dernier, et que j'avais adoré (chronique à lire ici). Les... La suite
Stuck In The Sound + Adam Kesher + The Elderberries par Pascal Power Mondaz
La Cartonnerie, Reims, le 28/03/2009
L'histoire de ce compte rendu du plateau FAIR (The Elderberries, Adam Kesher, Stuck In The Sound) à la Cartonnerie de Reims commence le jour du concert vers 19h30 quand un certain... La suite
Julien Doré par elo
Cartonnerie Reims, le 10/04/2009
Acheté les places sur un coup de tête, un peu stressée de me retrouver avec les jeunes groupies de cet artiste en herbe, mais vraiment pas déçue de ce concert de Julien Doré : tout le personnage était bien présent. L'humour décalé, les reprises, l'auto dérision face au peu d'enthousiasme de la salle et une sacrée présence sur scène quand... La suite