Chronique de Concert
the Babes + Kriminal Pogo
Le deal lorsque j'ai croisé Odliz au Lollipop (cf chronique par ici) c'était qu'elle m'appelle quand Cranky Sphynx qui ouvrait la soirée à l'Inter attaquait. Cooki m'avait prévenu que ce serait vers 21h30. A 22h et quelques toujours aucun signe de vie, j'ai fini d'uploader les photos de Parade, je me mets en route. En arrivant j'ai effectivement raté Cranky Sphynx puisque le chanteur est dehors et the Babes est déjà sur scène.
Face à l'énorme offre ce soir, le Dar fête ses 10 ans avec De la Crau and co, j'avais choisi l'inter d'une part parce que je voulais revoir Cranky Sphynx (vus trop vite à l'époque où Cranky s'écrivait encore Crancky) mais aussi parce que j'étais intrigué par la description " punk à cornemuse originaire de Londres " du groupe. De l'extérieur où je suis en train de saluer Piloo le côté punk est évident, ... au premier coup de biniou je rentre, tombe sur Cooki, essaie de justifier mon retard en essayant de mettre la faute sur le dos d'Odliz (dont le téléphone n'a pas fait le job).
Pour CS j'essaierai de me rattraper une prochaine fois. Profitons donc de ces Babes anglais. 4 solides gaillards : un guitariste barbu avec bandana, une bassiste costaux avec des dreads, un batteur un peu caché au premier abord derrière une chanteur / souffleur (Mao) qui semble tout droit échappé des Toy Dolls (mais en noir). Les morceaux courts s'enchaînent sans temps mort. Au milieu Mao n'arrête pas de gesticuler. Il harangue le public, fait tournoyer sa cornemuse, chante en en jouant.
Ca beugle, ça aboie à toute vitesse. Je réalise que cela faisait un moment que je n'avais pas vu un groupe de punk punk. Entre les morceaux ça parle en français ou en anglais. Ca se traque entre les membres du groupes (surtout le bassiste et le chanteur). Sur la prononciation de " Marseille " qui sonne comme " Merci " ou inversement.
" Fuck Paris, Merci ". Pas le réflexe de noter dès le début des bouts de paroles pensant que la chronique sera peut être faite par O. Et pas d'enregistrement du concert, Svet n'étant pas là. Néanmoins je crois me souvenir que ça parle pas mal de picole " Drink a fucking beer in the morning ", de révolte ou de fatalité " I'm condemned ".
Bonne ambiance sur scène et pareil dans le public. Ca danse, ca pogote, ça cri le poing levé, ça interagit avec le groupe et notamment avec Mao qui nous explique qu'il est désormais un ex mother fucker puisque divorcé. " Do you like Blitz ?" et c'est parti (j'imagine) pour une petite reprise du groupe de " street punk et oi ! " (dixit wikipedia) britannique, à la sauce Babes c'est à dire avec cornemuse.
A la pause je me cale entre l'entrée et le stand de merchandising où Mao continue à interagir avec le public avec la même énergie. Pendant ce temps sur scène ça se prépare pour Kriminal Pogo groupe de " punk hxc oi! cuivré de Dallas " qui tourne avec the Babes, et partage en fait 2 membres. En effet le batteur et le bassiste de Kriminal Pogo ne sont autres que le bassiste et le guitariste de the Babes respectivement. Les 2 autres sont un guitariste et un saxophoniste (pour le côté cuivré).
Pour annoncer le début du set ils se lance dans un medley instrumental qui commence par la musique de Benny Hill (Yakety Sax) et finira par un O when the saints dont ils ont m'a t il semblé changé les paroles. A la première prise de parole nous découvrons que le chanteur guitariste est originaire de France (de La Rochelle comme nous l'apprendrons plus tard). Ce qui expliquera que certains morceaux seront carrément chantés en français comme ce Ce Soir On Fini Chez Les Flics qui ressemble à un titre de morceau de La Flingue.
Rock n'roll, punk, à fond la caisse là aussi, peut être un peu trop vite à mon goût mais surtout un peu trop fort. L'ex bassiste désormais batteur cogne comme un forcené. Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas une raison pour laquelle la piste de danse / saut mettra un peu de temps à se remplir, le public préférant au départ garder une distance raisonnable.
Au bout d'un moment les 4 poteurs du début sont revenus et ils seront rejoints par d'autres. Black out et ses churs quasi métal qui contraste avec la douceur du saxo. Surprise lorsque le groupe nous propose une version bien musclée de Santiano (qu'ils ont appris exprès pour l'occasion). Peu de temps après une chanson d'amour que le batteur introduit par " being in love, beoing a faget " avant d'ajouter " I'm a faget ".
Pas de set list écrite des morceaux choisis au fur et à mesure. Une autre reprise bien sympathique, celle de Paint it Black. Entre les morceaux le groupe échange pas mal avec le public qui s'est densifié, et pas uniquement pour demander des bières. Surtout David à la guitare, Pierre (Peter) au saxo, et le batteur au tatouage (rassurant) " Paz " sur le torse.
Apparemment cela fait une semaine qu'ils sont en tournée (6 dates déjà) et encore deux semaines à venir. Ils sont ravis de ce début de tournée et de l'hospitalité des marseillais. La salle est bien pleine, je m'éloigne progressivement de la scène, au moment où Mao s'invite sur la scène pour leur faire des bises. Content et impressionné par le monde à l'intérieur de l'Intermédiaire et partout ailleurs. C'est fou le nombre de gens qui sortent (par ici) en ce moment. Les terrasses de la Plaine étaient bondées elles aussi.
Le fait d'avoir découvert le monde du stand-up au Garage comedy club à 2 pas d'ici ouvert toute la semaine avec jusqu'à 2 sets par soir, attire mon attention sur le fait que le quartier est en train de changer. Bon sur l'augmentation exponentielle des restau / brasserie chics à tapas et des épiceries fines c'était déjà visible, mais ces temps ci ça me saute encore plus au visage. Bobo bio d'un côté et en même temps les rues n'ont jamais été aussi dégueulassées par des tags merdiques (surtout depuis que la Plaine a ré-ouvert) qui ne se limitent plus aux murs mais aussi aux portes.
Quand je vois l'effet que ça me fait je ne peux m'empêcher de penser aux personnes (encore) plus âgées qui espéraient finir leur jours tranquillement dans ce quartier où ils ont grandit, devenu le nouveau terrain de jeu de canailles à deux balles, sans respect et sans inspiration (à quelques très rares exceptions près) ...
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Critique écrite le 09 mai 2023 par Pirlouiiiit
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