Chronique de Concert
The Breeders (TINALS This Is Not A Love Song Festival 2018)
De retour aux affaires avec un très bon album studio intitulé de fort intelligente manière All Nerve, les Breeders assurent le service après vente de leur dernière sortie nerveuse et racé avec une tournée printanière des festivals en France avant de revenir cet automne... L'étape du This Is Not A Love Song Festival de Nîmes n'a fort heureusement pas été oubliée et permet aux fans de longue date (dont nous faisons fièrement partie) et aux novices de passer une divine heure en compagnie d'un groupe à la classe inaltérable. Les quelques gouttes de pluie en début de set, les deux ou trois pètes burnes (rapidement remis à leur place) et le très désagréable tirage de gueule de la bassiste Josephine Wiggs (il semble y avoir eu une engueulade pour cela dure tout le concert) n'empêcheront pas le show des soeurs Kim et Kelley Deal d'être punchy, jubilatoire et rafraîchissant.
Le sourire, la joie de vivre et la voix toujours adolescente de Kim Deal sont pour beaucoup dans cette réussite... Cette personne solaire semble faire de la musique pour les bonnes raisons : c'est à dire parce qu'elle adore ça et parce qu'elle veut faire plaisir aux gens qui la suivent depuis des années. La set list offerte à Bradford Cox (qui vient de donner ici-même un très beau concert avec Deerhunter et qui n'en manque pas une miette en bord de scène) mais également au nombreux public réuni devant la très agréable grande scène extérieure de TINALS est une pure madeleine de Proust : les meilleurs titres récents signés par les Breeders, plus tous les tubes mémorables des Américaines déjantées accompagnées par l'efficace bûcheron Jim MacPherson.
Après les stimulants, concis et prés de l'os "New Year", "Wait in the Car" et "All Nerve", la machine à jouer des tubes indie rock de manière foutraque et ultra décontractée (amateurs d'enchaînements ultra pro et de solos joués à la perfection, passez votre chemin et allez voir Scorpions au Hellfest !) se met joyeusement en branle : les géniaux et intacts "No Aloha" et "Divine Hammer" sonnent carrément comme deux authentiques coups de tonnerre... C'est le paradis pour les amoureux de pop songs barbelées, certes, mais aussi délicatement sucrées ! La suite est du même acabit, aucun titre faible ou fadasse à signaler, que du bon interprété à la cool, comme en répétition, par un groupe qui sonne comme il faut.
Même avec toute son ostentatoire énergie négative, Madame Wiggs n'arrive pas à fusiller le concert, que ce soit avec ses bras croisés quand elle ne joue pas, ou la "pause" qu'elle s'octroie assise sur le kit de batterie pour bien montrer qu'elle boude et qu'elle se fait chier au plus haut point. Il suffit d'écouter les morceaux joués avec enthousiasme par Kim, Kelley et Jim pour passer du (très) bon temps. Les tubesques ou intimistes (voire délicieusement mélancoliques) "Drivin' on 9", "Off You", "I Just Wanna Get Along", "Cannonball", "Do You Love Me Now?" et "Saints" donnent de belles séries de frissons sur tous le corps. En cadeau ultime, les fans reçoivent dans leurs trompes d'Eustache l'hymne des Pixies écrit et chanté par Miss Deal, le très bien nommé "Gigantic" avec sa ligne de basse culte et ses allures de gigantesque hit chromé définitif. Thank you very much The Breeders !
Photos : Titouan Massé www.facebook.com/titouanmassephoto, titouanmasse.tumblr.com, www.flickr.com/photos/titouanbzh, twitter.com/titouanbzh
Critique écrite le 20 juin 2018 par Pierre Andrieu
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