Chronique de Concert
The Brian Jonestown Massacre
Coup de chance, le concert avait lieu à La Cigale, qui est sans doute la meilleure salle de concert de Paris, tant du point de vue de la sonorité que de l'esthétisme et de sa taille. C'est une salle archicomble, dont la clameur au moment de l'entrée sur scène du groupe marquait bien l'impatience qui l'avait précédée.
C'est avec une ballade semi acoustique, "We never had a chance", que le concert s'ouvre brillamment. Le son est excellent. Le groupe a une patine vintage du meilleur effet et Anton Newcombe chante sur ce premier titre avec une désinvolture quasi adolescente qui est assez touchante.
Le groupe enchaîne avec une série de titres plus accrocheurs qui sonnent comme un bon vieux rock garage joué sous acide. Les riffs de guitares sixties portés par une basse low tempo font leur effet. La formule est intéressante mais on se rend compte assez vite qu'elle a ses limites. Les limites vocales de Newcombe sont les premières à apparaître puisqu'elles nous font décrocher de climats hypnotiques pourtant bien amenés. De plus, si la base de la musique du groupe est foncièrement bonne, on attend que des solos de guitares viennent nous emporter en nous faisant décoller par leur intensité. Si David Gilmour ou des groupes comme les Liminanas ou les Français de Turzi maîtrisent parfaitement, dans leurs styles respectifs, l'envol guitaristique, on ne peut pas en dire autant du groupe de Newcombe. On a en effet la sensation d'avoir une bonne mise à feu, mais que la fusée ne décolle pas, ou alors pas très haut et qu'elle ne nous met pas en orbite.
Plus le concert avance et plus les chansons se succèdent, plus on est frappé par l'absence totale de charisme du groupe. On dirait une bande d'étudiants néo babas qui répètent dans une salle du sous-sol de l'université. Alors que l'on touche à la fin du concert avec des titres comme "Nevertheless" ou "Wisdom", on a la sensation que le concert tourne en rond, que tous les titres se ressemblent et que la recette est la même. Il n'y a pas de surprises, de changement de tempo et toujours pas d'envol.
C'est donc extrêmement déçu que je finis par quitter la Cigale. Même si ce n'était pas mauvais, il me semble totalement improbable qu'un groupe comme BJM bénéficie d'une telle hype et d'une telle réputation quand des groupes comme Turzi ou Zombie Zombie semblent condamnés à rester dans une semi confidentialité...
Photo prise à La Route du Rock en août 2018 : Titouan Massé www.facebook.com/titouanmassephoto, titouanmasse.tumblr.com, www.flickr.com/photos/titouanbzh
Critique écrite le 27 septembre 2018 par lol
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