Chronique de Concert
The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band
Un dimanche soir frisquet ce 11 octobre. Nous arrivons dans la salle, le concert commence à peine et réussissons à nous caler juste devant la scène, nous nous sentons bien "au chaud", porté par l'énergie positive du groupe, l'émotion des harmonies des voix, le son du banjo, des violons, par la beauté saisissante d'Élise "Veerle Baetens", et la drôlerie, la finesse, le charme de Didier "Joan Heldenberg". Les musiciens sont tous debout autour d'un unique micro central qui donne un aspect "coin du feu" chaleureux. Ce qui est incroyable, c'est qu'ils réussissent à faire frémir, taper du pied, reprendre en chur des salles entières alors que le bluegrass est un style de musique extrêmement peu populaire en France. Le public n'est pas uniquement spectateur, on sent qu'il se passe quelque chose. Que personne ne discute entre eux. Tout le monde a des étoiles dans les yeux.
Même Didier (appelons le comme ça, c'est son nom dans le film) a l'air de ne pas en revenir du succès rencontré. Il a la langue bien pendue mais personnellement j'en redemande tellement. Il est passionnant à écouter parler, il nous raconte les codes du bluegrass, l'histoire des États-Unis, nous parle de ses chanteurs favoris, l'histoire du film, comment un des musiciens est devenu son meilleur ami, le tout avec son accent flamand maladroit mais tellement charmant. On a envie de l'avoir comme meilleur ami nous aussi.
À peu de choses près, le concert était le même qu'à la Cigale. Didier aura fait remarquer qu'il n'avait jamais joué dans une si petite salle. Et effectivement la Maroquinerie était un écrin magnifique à ce moment de magie. Dans les "nouveautés", par rapport au mois de mars, on peut noter un intermède de Eriksson Delcroix (Bjorn, le guitariste et celui à qui l'on doit la magnifique musique du film) accompagné seulement de sa femme sur scène. Ils sont venus chanter quelques chansons que j'imagine issu de leur dernier album, "For Ever". Très jolie voix madame Delcroix.
Et aussi un moment qui m a semblé vraiment improvisé, c'est quand Élise (comme pour Didier, c'est son prénom dans le film) a demandé à prendre le micro pour chanter "Mes hommes" de Barbara a capella (rapport à un film qu'elle vient de tourner) où elle fait une déclaration à tous les hommes qu'elle a autour d'elle (ici, ses musiciens). Tous les garçons se sont mis à genoux autour d'elle, on a eu notre larmichette.
Voilà un dimanche soir unique, qui fait du bien. Des soirées comme celle-là rendent la vie plus belle, tellement tout paraît léger. Malheureusement, il se peut que l'aventure Broken circle s'arrête avec le concert de l'Olympia. Les membres du groupes ayant des engagements professionnels qui laissent peu de temps à la musique (je rappelle que Didier et Élise sont acteurs et je les imagine être beaucoup sollicités depuis le succès d'"Alabama Monroe"). Même si c'était éphémère, je suis heureux d'avoir vécu ces moments ! Tout à une fin, c'est peut-être ça qui est bien, en tout cas pour les écouter en live, il vous reste la possibilité de vous procurer le disque "Unbroken" enregistré lors d'un concert à l'Ancienne Belgique de Bruxelles et qui sorti un peu en catimini par chez nous. L'album est sorti très récemment.
Juste petit caprice personnel, un peu déçu, comme à la Cigale de ne pas avoir entendu la reprise de Bruce Springsteen "Further on up the road" pourtant présente dans le film et dans la BO. Mais c'est une goutte d'eau par rapport à la joie qu'ils ont su nous apporter. Merci au groupe, merci à Charlie de nous avoir permis d'assister à la soirée. Ils nous manquent déjà... Hâte des les retrouver que ce soit au cinéma pour les uns ou dans d'autres projets musicaux pour les autres.
Setlist :
Will the Circle Be Unbroken? / Black Mountain Rag / Country in My Genes (Loretta Lynn cover) / The Boy Who Wouldn't Hoe Corn (Alison Krauss & Union Station cover) / Wayfaring Stranger / Over in the Gloryland (The Stanley Brothers cover) / Sin City (The Flying Burrito Brothers cover) / Blackberry Blossom / Don't Think Twice, It's All Right (Bob Dylan cover) / Tumbling Tumbleweeds (Sons of the Pioneers cover) / Do I Ever Cross Your Mind (Dolly Parton cover) / Little Maggie (The Stanley Brothers cover) / Reuben's Train / The Way It Goes (Gillian Welch & David Rawlings cover) / The One I Love Is Gone (Bill Monroe cover) / Cowboy Man (Lyle Lovett cover) / Sand Mountain / Ain't Nobody Gonna Miss Me When I'm Gone // If I Needed You (Townes Van Zandt cover) / Cherokee Shuffle / Salty dog / Didn't Leave Nobody But the Baby
Chronique initialement postée sur le site gconcertcesoir.com, www.facebook.com/Gconcertcesoir, twitter.com/Gconcertcesoir...
Toutes les photos du concert sont signées Lofanax www.facebook.com/Lofanax-647803092016949
Critique écrite le 25 octobre 2015 par Xavier Averlant
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