Chronique de Concert
The Cure - Anniversary 1978-2018 - Live In Hyde Park London
Afin de fêter dignement le quarantième anniversaire de son premier concert donné sous le nom The Cure, le mythique groupe de Robert Smith donnait un grand concert à Hyde Park (Londres) devant 65 000 personnes le 7 juillet 2018... Filmé par Tim Pope, réalisateur - aussi brillant que barré - de moult clips et films cultes sur le combo originaire de Crawley, le show en forme de best of nommé "The Cure Anniversary 1978-2018 Live In Hyde Park London" était diffusé le 11 juillet 2019 dans les cinémas de France et du monde entier. Pour les fans, c'était le pied ultime de pouvoir assister à cet événement en étant aux premières loges ! Car, comme on avait pu le constater en 2016 à Lyon, Robert Smith et sa troupe (Simon Gallup, Jason Cooper, Roger O'Donnell et Reeves Gabrels) sont toujours au top au 21ème siécle : le leader, chanteur et guitariste sus-cité est hyper content d'être sur scène et chante divinement, sa complicité avec ses musiciens fait plaisir à voir et la set list se révèle être un infernal enchaînement de titres forts, tubesques et quasiment tous entrés dans l'imaginaire collectif.
Le concert commence en plein jour pour des raisons logistiques de strict couvre-feu sur le bucolique site, ce qui a l'air de perturber un tantinet le maître de cérémonie, plus habitué à évoluer dans le noir derrière d'inextricable fumigènes... S'il dit au micro qu'il ne s'exprimera que quand la nuit sera tombée pour être plus à l'aise, le dénommé Robert fait pourtant montre d'une forme olympique dès le début du set, les très marquants "Plainsong" et "Pictures of You", tous les deux extraits du génial "Disintegration" (album qui sera le plus cité ce soir, avec 6 titres), lançant parfaitement les "débats"... Seul l'album "Pornography" sera oublié - dommage, on aurait bien communié une énième fois sur les très torturées "A Strange Day" et "One Hundred Years " !). Mais à part ça et la cultissime "Charlotte Sometimes" (idéale pour se rouler dans son spleen), tout est là, joué à la perfection et interprété avec foi et quelques facéties faciales (grimaces) par Smith et ses sbires : "High", "A Night Like This", "The Walk", "Lovesong", "In Between Days", " Just Like Heaven" etc etc.
C'est un véritable plaisir que de se retrouver quasiment sur scène avec les Cure, on peut ainsi observer tout à loisir à quel point ils sont heureux d'être là pour ferrailler ensemble avec leurs instruments... L'intenable bassiste Simon Gallup fait d'incessants va-et-vient entre les musiciens, dispensant sourires et câlins à Smith et à l'indispensable guitariste Reeves Gabrels, Roger O'Donnell s'attache à sonner divinement aux claviers tout en échangeant des regards complices avec son patron, le batteur Jason Cooper servant, lui, d'assise rythmique inébranlable à l'édifice sonore... La réalisation de Tim Pope est bien foutue, permettant de tout voir, tout en apportant à quelques moment clés quelques effets façon clips psyché bien trippants (images déformées... ). Même si l'on se trouve dans un cinéma, on ne peut que constater qu'on est en totale immersion dans le concert, comme si l'on y était. La preuve : on a très envie d'applaudir et de hurler à chaque fin de morceau !
La nuit tombe doucement sur Hyde Park (joli coucher de soleil !), et l'on peut apprécier les traditionnels churs anglais sur l'imparable "Play For Today", avec une grande partie des 65 000 spectateurs se lançant dans des "Hohoho" reprenant la ligne de synthé, comme lors du légendaire concert "The Cure In Orange" (déjà filmé par Mister Pope). Frissons... Comme sur "A Forest", "Shake Dog Shake" et "Fascination Street", trois de nos titres préférés (oui, il y en a beaucoup !) de la pléthorique discographie de The Cure. C'est déjà l'heure du rappel anthologique, avec tout d'abord "Lullaby" sur lequel on apprécie de voir cabotiner Robert Smith tout en admirant les superbes effets "toiles d'araignée" en fond de scène. Après deux ou trois "petits tubes" comme "The Caterpillar", "Friday I'm In Love" et "Close to me", c'est le bouquet final avec moult classiques opportunément exhumés des débuts post punk : "Boys Don't Cry", "Jumping Someone Else's Train", "Grinding Halt", "10:15 Saturday Night" et "Killing An Arab". Sur ces perles brutes balancées en mode "tendu et près de l'os", Robert Smith - pas très fan de la royauté, il arbore un assez parlant "Citizen, Not Subject" sur sa guitare - prouve une fois de plus que s'il a pris de l'embonpoint, il reste pour l'éternité ce jeune punk au cur sensible qui nous a toujours fait craquer, voire chialer, avec ses ritournelles soufflant le chaud et le froid...
Ces temps-ci, en juillet 2019, The Cure tourne avec plus ou moins la même set list que celle d'Hyde Park (avec parfois l'ajout de titres de "Pornography", yeah !)... Il est donc inutile de préciser que le concert prévu le 23 août 2019 à Rock en Seine devrait valoir le déplacement. N'ayant jusque-là jamais été déçu par nos rendez-vous avec Mister Smith (premier rencard en 1992 au Zénith de Paris), on y sera, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente !
Set List :
Plainsong
Pictures of You
High
A Night Like This
The Walk
The End of the World
Lovesong
Push
In Between Days
Just Like Heaven
If Only Tonight We Could Sleep
Play For Today
A Forest
Shake Dog Shake
Burn
Fascination Street
Never Enough
From the Edge of the Deep Green Sea
Disintegration
Rappel:
Lullaby
The Caterpillar
Friday I'm in Love
Close to Me
Why Can't I Be You?
Boys Don't Cry
Jumping Someone Else's Train
Grinding Halt
10:15 Saturday Night
Killing An Arab
Photos : Mauro Melis www.facebook.com/mauromelisParis, www.mauromelis.fr, album complet : www.soundofviolence.net/multimedia/photos/236/14080/the_cure_londres...
Liens : www.facebook.com/thecure, www.thecure.com, twitter.com/thecure, www.instagram.com/thecure, www.facebook.com/Cureapinkdream...
Critique écrite le 22 juillet 2019 par Pierre Andrieu
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