Chronique de Concert
The Cure
Premièrement la manifestation en soit : Importance de l'évènement The Cure à Marseille.
Le groupe pour la première fois à un comportement de tournée style "Etats-Unis d'Europe" comme ils le font outre-atlantique, une à deux dates par pays pas plus.
Donc là Marseille le Dôme.
La salle : de merde comme tout les marseillais le savent (haaa l'époque où le groupe jouait au Palais des sports).
Le public : comme on pouvait si attendre c'est un spectacle aujourd'hui familiale, les fans de la première heure s'étonnent des enfants en train de courir dans les allées, pourtant tout ça est parfaitement logique. Du fait des deux seules dates françaises on voit un public qui vient de tout le pays, on entend même parler espagnol et italien dans la file d'attente. Tout ça est très convivial.
La première partie : Une découverte agréable, une démarche artistique entre Ride et indus, parfaitement a propos pour mettre en valeur le Bobby's band.
Le concert :
Pas de surprise la démarche artistique adoptée par le groupe en 2005 est de mise.
Exit les synthés vieillissants qui ancraient la musique du groupe aux pires effets de mode des années 80. Leur musique est maintenant dépouillée de toute ornementation inutile, on va là vers ce qu'il y a de plus concret, cordes et batterie. Ce qui nous amène à la principale attraction de la tournée : la curiosité. C'est une redécouverte de l'ensemble de la discographie du groupe puisque tous les morceaux sont réadaptés à cette nouvelle formation guitare composée de 4 musiciens d'où le titre de la tournée d'ailleurs "FOUR TOUR".
Le retour de Porl Thomson le mythique guitariste underground que Page et Plant (ouioui ceux de Led zeppelin) ont tout simplement débauché du groupe en 1992 à une incidence extraordinaire : Robert Smith s'est remit à la guitare est c'est exceptionnel. Evidemment on ne peut pas jouer comme une merde a coté d'un guitariste comme Thomson. C'est la maîtrise à l'état pure et Smith nous en fait la démo. Envolées lyriques des solos guitares comme aux meilleurs moments de leurs tournées 87 et 92 (monumentales "Prayers for rain" et "a forest" entre tant d'autres). Oubliés les solos brouillions, voir affolés, souvent à contretemps des précédents tours ou du catastrophique Trilogy. Certains attribuaient ça à la vieillesse, il devait être tout simplement mal entouré.
Surprise alors que les précédents set de la tournée (Mexico city ou Berlin) mettaient en valeur "Wish" et "Faith" (très appropriés pour faire briller les cordes) c'est "Desintégration" qui est à l'honneur a Marseille (Plainsong, Pictures of you, Prayers for rain, Desintegration, Lullaby) C'est plus de la moitié des titres de l'album qui sont joués. Plus de synthés, plus d'effet "eau de rose", les réinterprétations des titres de 89 sont grandioses. Mention spéciale à Lullaby dont les nappes de synthés sont remplacés par un jeu guitare style mandoline vénitienne tout simplement génial d'originalité et de talent.
Surprise encore alors que le bibendum de Crawley nous a habitué ces dernières temps à des chants mous et graves qui accusaient le poids des années et des litres de bières, c'est la voie claire et puissante que Smith enchaîne les morceaux pour notre plus grand plaisir, dans la foule les gens demandaient si c'était l'effet voie. Non non mec, c'est bien lui.
Le jeune batteur à pris de graine c'est pas encore Boris Willians bien sûr (ancien batteur de Cure jusqu'en 93, parti former un quartet de Jazz) mais on est loin de la boite à rythme intimidée du concert marseillais de 1996.
"No more synthés" oblige, la basse reprend sa place si particulière dans la musique de Cure, la base sur laquelle tout repose. Du coup le mixage d'ensemble lui donne la part belle et Gallup en profite. Il nous prouve ce soir à Marseille que ça fait 35 ans qu'il fait de la basse et qu'il maîtrise grave son sujet, impeccable à tout les niveau : carré, un feeling à toutes épreuves quand Robert part dans ses délires guitare, nerveux, pertinent. Gallup est indiscutablement la pierre angulaire du groupe et il fait littéralement vibrer tout le dôme avec lui.
Et pour finir la cerise sur le gâteau, celui sans qui on mangerait encore la "pop folk indus" toute pourrie que Smith nous sort depuis "Wild mood swings" en passant par "Bloodflowers". Celui sans qui un parti pris artistique et musical comme celui de cette tournée aurait été impossible : Porl Thomson.
Le guitariste de génie pendant 3 heures nous a expliqué avec argumentation à l'appui que The Cure ne sont pas morts, que leur musique fait encore rêver, qu'elle peut encore engendrer des émotions tellement fortes qu'elles mènent les larmes au bord des yeux sans que l'on sache pourquoi.
La musique est quelque chose de subjectif mais les seuls adjectifs qui conviennent sont maîtrise et talent. Porl est revenu et la magie est de retour. 16 ans depuis le palais des sports en 92, 16 ans que Marseille n'avait pas eu droit à ça. Ce gars doit être un dont du ciel, en tout cas c'est sûr c'est le salut du groupe et il nous l'a prouvé ce 4 mars avec brio.
Conclusion :
3 heures de concert, 4 rappels, une nouvelle orchestration, 4 musiciens confirmés qui tournent comme une horloge. The cure font un concert éblouissant, revenu avec une musique forte en émotions et techniquement irréprochable. Mieux que le retour d'un groupe, Marseille a été témoin ce 4 mars d'une bande de potes qui ont horriblement pris de plaisir à jouer ensemble et qui on en fait profiter les 8000 personnes qui étaient là. Quelle chance on a eu.
Petit bémol pour la set liste bien plus axée pop chez nous que pour les précédents concerts du Four tour, on aurait préféré entendre "Open", "Cut", "end", "Torture" ou "The kiss" comme les autres y on eu droit plutôt que "let's go to bed", "Close to me", "the lovecats" ou "Why can't i be you", tant pis c'est la vie.
Critique écrite le 06 mars 2008 par Mouth
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