Chronique de Concert
The Cure
Grand moment de communion extatique en compagnie de The Cure à la Halle Tony Garnier de Lyon : une set list de rêve marquée au fer rouge par l'inoxydable album Disintegration (7 titres !) et constellée de tubes inoubliables, un Robert Smith très en voix, un groupe impeccable (Simon Gallup, Roger O'Donnell, Jason Cooper et Reeves Gabrels), 2 heures 30 minutes de show, un son impeccable, 16 000 personnes en transe dans la superbe cathédrale de métal lyonnaise... Rien à redire, tout cela méritait amplement le déplacement !
Dès le début du set fleuve des Cure, on sait que les choses vont bien se goupiller ce soir : les trois premiers titres sont aussi les morceaux inauguraux du très culte opus Disintegration, paru en 1989 : Plainsong, Pictures of You et Closedown. Instantanément, le son incomparable des torturés anglais crée une atmosphère de spleen idéal, enveloppant le corps et l'esprit pour mieux les plonger dans un état de béatitude proche de l'Ohio. A titre personnel, on se souvient du jour de sortie de l'album cité à l'instant. C'était en mai 89 et on l'avait acheté en CD, puis recopié fébrilement sur cassette audio pour pouvoir l'écouter en boucle au Walkman pendant un voyage scolaire en Angleterre. Pendant la traversée de La Manche en Ferry, l'effet était magique... Et en live en 2016, c'est toujours l'extase ! Comme lors des concerts des Cure auxquels on a eu la chance d'assister, au Zénith de Paris en 1992, au festival de Bénicassim en 2002 et à La Route du Rock en 2005, avec ce soir le sentiment inespéré de retrouver de vieux amis sur scène. Merci à notre bienfaiteur, qui nous a convaincu de venir avec lui et offert la place ! Il aurait vraiment été complètement idiot de manquer un tel show marqué par des interprétations infernales et magistralement romantiques d'A Night Like This, Push, In Between Days, Three Imaginary Boys, Lovesong, From the Edge of the Deep Green Sea, Prayers for Rain ou encore Disintegration. Sur ces perles nimbées d'une aura de mystère, comme lors du concert tout entier, Robert Smith semble prendre un pied incroyable à chanter et à jouer de la guitare, Simon Gallup est intenable à la basse, Roger O'Donnell fait le job aux synthés, l'ex compagnon de route de David Bowie (vu ici-même en 1996), le guitariste Reeves Gabrels, sait rester sobre et déployer des trésors de technique barrée quand il le faut et, quant à lui, Jason Cooper assure derrières ses fûts...
La fin du main set est rapidement suivie par trois copieux rappels, que l'on accueille avec une joie immense dans la fosse de la Halle Tony Garnier, peuplée de vieux fans venus en famille, de gothiques pur jus, de curistes sosies de Mister Smith et d'amateur de musique pop. Quel bonheur de prendre de plein fouet At Night, M, Play for Today (avec la fameuse mélodie reprise par toute la salle) et A Forest, où les spectateurs tapent dans leurs mains au rythme de la basse de Simon Gallup sur un final d'anthologie ! Rhaaaaaaaaaaaaaaa ! Et ce n'est pas fini, il reste encore les imparables Just Like Heaven et Boys Don't Cry, avant le dernier rappel ultra pop avec le très attendu Lullaby, The Caterpillar, Let's to to bed ou encore Close to me et Why can't I be you?, qui clôt la soirée. Porté pendant 2 heures 30 par le son mélancolique et pop des Cure, très bien mis en scène par des lumières, vidéos et projections trippantes, on se sent vite orphelin à la fin du show, qui voit Robert Smith rester seul sur scène pour remercier de manière touchante, la main sur le cur : " Thank you very much, see you again ! " Même s'il vient d'écouter religieusement Boys dont cry il y a quelques minutes, notre voisin se fend d'un " Mais putain, il va nous faire chialer ! ", et ce avec l'il humide... Oui, c'est bien ça : c'était beau à en pleurer !
Set List :
Plainsong
Pictures of You
Closedown
A Night Like This
Push
In Between Days
Three Imaginary Boys
Before Three
Lovesong
Sleep When I'm Dead
If Only Tonight We Could Sleep
Burn
From the Edge of the Deep Green Sea
Prayers for Rain
Disintegration
At Night
M
Play for Today
A Forest
Catch
The Walk
Friday I'm in Love
Just Like Heaven
Boys Don't Cry
Lullaby
Hot Hot Hot
The Caterpillar
Let's to to bed
Close to me
Why can't I be you?
Photos : Christophe Bardey (www.instants-live.fr) et Mauro Melis (photo prise sur la tournée 2016 au Madison Square Garden de New York, www.mauromelis.fr)
Critique écrite le 21 novembre 2016 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 27 novembre 2016, par Edouard
[Hall Tony Garnier, Lyon - 17 Novembre 2016] "C'était en mai 89 et on l'avait acheté en CD, puis recopié fébrilement sur cassette audio pour pouvoir l'écouter en boucle au Walkman pendant un voyage scolaire en Angleterre. Pendant la traversée de La Manche en Ferry, l'effet était magique... " C'est exactement ça... Moi aussi, j'en avais les larmes aux yeux à la fin du concert... Superbe critique qui va droit au cur des vieux fans... Réagir
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