Chronique de Concert
The Do + Milenka
Milenka va nous proposer de faire un petit bout de chemin dans leur univers très personnel. Dès la présentation, Gini Helie se penche vers son micro, habillé d'une guirlande d'animaux de tissu, pour nous expliquer qu'ils viennent tout droit de leurs montagnes niçoises, traversant rivières et forêts, pour suivre The DØ dans leur tournée. Ils vont commencer en nous interprétant Anouki Kun, écrite en Australie ... Un doux rêve éveillé, sous les lumières bleues. On a un peu l'impression de se trouver dans une sorte de forêt magique. Elle, avec de faux air de Björk et lui, affairé derrière son clavier, bonnet vissé sur la tête.
Elle a une très belle gestuelle quand elle chante. Bouge ses mains à la manière des chanteuses réalistes, se met à genoux, presque priante, dans son monde nocturne, comme habité d'esprits.
"On va vous emmener avec nous traverser une rivière ..." Il sort une guimbarde, puis des grelots et toute sorte de drôles d'instruments qui produisent des sons proches des bruissements de l'eau, pour l'accompagner au fil de la Rivière de Japan! (sorte de balade aux sonorité presque africaines).
Et puis, le voyage continu : "Nous avons croisé sur le chemin un alchimiste qui transforme le plomb en or ..." On entend un cheval qui galope au loin. Elle prend des attitudes de prêtresse, avec sa voix légèrement cassée, et nous emmène avec elle dans une ballade ethnique-folk. On est proche de l'incantation.
Elle nous susurre un "Merci" à la fin de chaque morceau. Et nous repartons dans notre voyage à travers le monde. Les Steppes emplies de bêlements de moutons, de chants d'hommes et de rires d'enfants. Gini Helie prend maintenant des attitudes plus lascives sur ces sonorités un peu mongoles. "On rêve de vivre comme des nomades de cabane en cabane et de forêt en forêt ..." On a l'impression de les suivre dans leur périple. Elle, danse. Lui, joue debout. On est vraiment au milieu de la nature, on l'entend et on va voit pendant que nos sens sont portées par Forest.
Nous terminons ce set par une chanson écrite pour leur petit garçon de 2 ans. C'est une sorte de berceuse, toujours dans l'esprit des musiques du monde. Elle semble danser autour d'un feu imaginaire. C'est un chant très intense, dans une langue inconnue, qu'elle réussi pourtant à nous faire partager, puisque la salle l'accompagne pour la terminer avec cette spéciale dédicace : "To the D - To the O - To The DØ"
Et on se quitte ainsi, avec la promesse de se retrouver à Montpellier.
Setlist
Anouki Kun
Blind
I declare
Japan!
The Alchemist
Warrior
Forest
Devenir
Les deux chouettes qui décoraient le fond de scène pour Melinka ont disparues avec eux et à la place, on peut lire BOTH WAYS OPEN JAWS (titre du dernier album de The DØ) en lettres blanches sur un font noir. La batterie elle aussi est aux armes du groupe, surplombée sur la droite par un impressionnant jeux de gongs et de drums.
La salle est pleine à craquer et il fait une chaleur incroyable ! Le public commence à s'impatienter et les sifflets se font entendre.
La mise en place se fait dans la pénombre d'une lumière rouge. Olivia commence à chanter dans un porte voix lumineux. Le rendu est magnifique et donne à sa voix un écho très particulier. Leur univers est en place. Elle semble tout droit sortie de l'imagination de Lewis Carroll, avec sa robe digne d'Alice au pays des merveilles et sa manière de se déplacer. Sorte de poupée-marionnette, avec son petit tricorne porté sur le devant : Alice au pays des pirates finalement ! Et comme je l'imaginais, les percus sont fabuleuses.
Ils se détachent à contre jour, en ombres chinoises. Le son est nickel, au service d'une musique puissante (avec tout ce qu'il faut où il faut) et les voix ressortent parfaitement. L'intensité commence à monter et ce n'est qu'un début : ce crescendo va durer tout au long du concert.
"Vous êtes prêts ?" Too Insistent commence dans une lumière d'aquarium, la voix d'Olivia complètement partie dans les aigües, mais parfaitement maîtrisée et absolument jamais forcée. Elle recommence à se déplacer en saccade, tournant sur elle comme un jouet cassé.
"Merci d'être venu, ça faisait longtemps qu'on était pas venus à Montpellier ... Et de voir tous ces gens, ça fait plaisir !!" Elle arpente la scène, micro en main et, quand la musique de fait douce, sa voix est envoutante. On se fait taquiner "C'est samedi soir ou quoi ?!!" Mais oui, pas de souci ! Et même écrasés par la chaleur ambiante, les fans se mettent à danser et à crier quand elle se penche sur les premiers rangs.
Le saxo sort de la lumière et lance Slippery Slope, faisant se lever les mains comme à la grand messe. La musique se déchaîne et elle l'accompagne de chaque mouvement de son corps. C'est une fée qui pirate nos méninges pour nous emmener dans un voyage hors du temps. Les strombis parcourent la salle, les bras se lèvent : c'est une ambiance de malade !
Petite pause bien méritée et morceau de choix : elle est seule dans la lumière, guitare à la main et commence On My Shoulders ... D'une douceur ! Elle semble tout droit sortie d'un rêve. Puis tous les instruments s'en mêlent et la puissance revient aussi sec. C'est très différent de la version album et c'est là que, pour moi, au peut jauger un groupe : à ce qu'il sait faire de ses tubes.
La fureur reprend bien vite tous ses droits. Les guitares dissonent. La voix d'Olivia, qui sait se faire si douce parfois, se déchire à présent. J'adore sa silhouette d'Ophélie qui se cabre et cette puissance qui émane d'elle, envoyant un son phénoménal. On est complètement dans du rock-psyché.
On va pouvoir à nouveau souffler un peu. Dan se met au piano et les murs s'emplissent d'étoiles. Elle joue les fées Clochette au milieu de la scène et fait allumer la salle pour la faire chanter. On entre tous dans la Bohemian Dances et le public est en réelle communion avec les artistes sur scène.
Lorsque le set touche à sa fin, l'intensité est à son comble. C'est une véritable furie qui harangue le publique, moitié féline et moitié lascive. Les guitares rugissantes sont proches de la fusion et cette ambiance du feu de Dieu va se maintenir jusqu'à la dernière note.
Pour le rappel, ils nous reviennent tout en douceur, à contre jour des faisceaux de lumière. L'ambiance est presque irréelle au milieu des étoiles qui dansent à nouveau. Et puis, l'électro et les strombis reprennent possession de l'espace et nous emmène dans dans un final toujours aussi intense. Ils vont nous quitter après avoir salué à contre jour, devant un public réellement en délire ... Un concert plutôt intense et vraiment plein d'énergie.
Setlist
The Calendar
Gonna Be Sick
Too Insistent
Smash Them All
Slippery Slope
On My Shoulders
The Wicked & The Blind
Bohemian Dances
Leo Leo
Aha
Tight Rope
Critique écrite le 13 avril 2011 par Ysabel
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