Chronique de Concert
The Dropkick Murphys
En ce soir de la Saint Valentin, on ne peut pas particulièrement dire que le romantisme était de la partie dans l'enceinte du Zénith. En effet, les Dropkick Murphys et leur "Celtic Punk invasion tour" faisaientt escale dans l'enceinte de la porte de Pantin.
Les Dropkick Murphys sont un groupe de Boston dont l'ADN est un croisement réussi entre Motorhead, les Pogues et la Oï music du début des années 80. Autant le dire tout de suite, c'est du brutal, bien tourbé et vieilli en fut depuis plus de 20 ans.
Le public, après s'être abreuvé de bière pendant les premières parties de The Mahones et de Blood or Whiskey (dont la musique est un tord boyaux fait dans un alambic similaire à celui des Murphys), était chaud comme le Kop d'Anfield Road au milieu des années 80 lors d'un derby Everton - Liverpool.
C'est donc vers 22H30, sous des "Let's go Murphys !!" repris comme dans un stade par les supporters du groupe, que le groupe est rentré sur scène comme un bulldozer arrachant tout sur son passage. Tatoués de part en part, avec un marcel et une casquette que n'aurait pas renié Brian Johnson d'AC/DC, les 2 leaders du groupe, le chanteur Al Barr et le bassiste Ken Casey attaquent le set avec Citizen CIA qui donne le ton pour le reste du concert.
Tous les morceaux sont courts, intenses, avec des refrains repris comme dans un stade par le public et tous les membres du groupe. Les chansons sont des odes au courage et aux valeurs de la Irish Working class du Massachussetts. On y retrouve aussi bien des classiques des Dubliners comme "the Rocky road to Dublin" ou "the wild Rover" boostés à la testostérone, que des chansons originales du groupe comme "Rose tatoo" et "the state of Massuchussets".
Le tempo est plus Oï que Punk, même s'il se ralentit un peu sur les titres chantés par Ken Casey. Toutefois l'osmose de la musique des Murphys est faite pour plaire aux Dockers, aux boxeurs des tripots clandestins de la mafia irlandaise tout autant qu'aux bikers de Sons of Anarchy. Au-delà de la brutalité, la musique des Murphys, à l'instar de celle des Pogues, ne dédaigne pas les instruments traditionnels et transmet une vraie dimension festive, qui la rend plus accessible que si elle était resté cantonné dans un style 100% radical à la The Exploited.
Alors, bien sûr, le concert se termine par l'hymne du groupe, popularisé par Martin Scorcese dans son film " Les Infiltrés", "Shipping to Boston" (qui est en fait une adaptation d'une chanson de Woodie Guthrie) dont le refrain est repris comme un hymne national à gorges déployés par les 7000 personnes du Zénith. C'est une version qui fait vibrer même si elle aurait gagnée à être prolongée un peu plus sur la longueur. Mais comme ce n'est pas la politique du groupe que de prolonger ses titres, les fans se seront vite consolés avec la reprise de "If the Kids are united" de Sham 69.
Tout cela donne un vrai bon concert de Rock qui tache, joué devant un vrai public conquis par cette formule Punk celtique à consommer sans modération. On ne saurait d'ailleurs que conseiller à ce public d'aller un peu plus loin dans le culture musicale et de se pencher sur "The Levellers", un autre groupe de celtic punk, moins brutal certes , mais dont les prestations scéniques sont toutes aussi énormes que celles des Murphys, et dont le manque d'écho et de succès en France est à mes yeux une aberration totale , pour un groupe qui remplit des salles comme le Zenith depuis 25 ans dans toutes l'"Angleterre.
Pour les curieux, procurez-vous d'urgence les albums " levelling the land"et "Chaos theory Live"
Critique écrite le 16 février 2015 par Lol
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