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Chronique de concert Eagles
Vendredi 22 novembre 2024 : 6714 concerts, 27231 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Eagles
La perfection.
Je pensais que la perfection n'existait pas. Jusqu'au jour où j'ai vu Roger Waters à Verone il y a trois ans presque jour pour jour. Je me suis dit alors que j'avais eu de la chance, et que cette perfection était unique. Qu'elle ne pouvait pas se reproduire deux fois.
Pourtant ce soir, au Datch Forum de Milan, les Eagles, ces Eagles qu'il me tardait de voir depuis des années et des années, ces Eagles légendaires depuis 1971, oui, ces Eagles là ont touché à la perfection.
Une perfection sonore. Vocale. Harmonique. Les mots sont bien faibles pour retranscrire un tel concert de trois heures...
Le Datch Forum (ancien Fila forum, nouvellement Mediolanum Forum je crois) est un Bercy en un peu plus petit m'a t il semblé. Pourvu de balcons extérieurs pour permettre aux fumeurs de prendre l'air, et par la même de profiter du beau temps un verre à la main. Très accessible, parkings à deux euros cinquante à peine dans des terrains vagues autour,marchands de "faux tshirts" parfois plus beaux que les officiels, deux fois moins chers, et surtout de bonne qualité, baraques à bouffe et boissons qu'on retrouve aux festivals italiens... Bref une bonne entrée en matière, sans prises de tête pour chercher la salle et des places. Avec une ambiance très relax, d'un public à la moyenne assez elevée forcement.
Dans la fosse, on est vraiment pas comprimés, loin de là. Apparemment c'était complet, surtout au vu des gradins, mais en bas nous pouvions aller et venir sans soucis, et en se calant vers le milieu à droite, nous pouvions voir toute la scène. Deux écrans géants en hauteur de chaque coté de cette dernière complétaient la mise en place.
Avec dix minutes de retard sur l'horaire prévu, les lumières s'éteignent. Pour laisser place à neuf musiciens, auxquels s'ajouteront selon les morceaux quatre cuivres. Du beau monde. La crème du rock US. Don Henley. Glenn Frey. Joe Walsh. Timothy B. Schmit. Les quatre Eagles Depuis les débuts pour Henley et Frey. En costards noirs, cravate noires ou grises, chemises blanches. La classe. La grande classe. Tous multi-instrumentistes. Tous de grands chanteurs. Avec chacun leur grain de voix spécifique. Walsh et sa voix nasillarde inarticulée, Schmidt et sa voix parfaite pour chanter les balades, Henley et sa voix légèrement éraillée...
Et tous les zicos les accompagnant font comme eux des backing vocals. Ce qui donne une ampleur fantastique aux chansons. Car ils arrivent à reproduire toutes les lignes musicales ET vocales sur scène ! Le gratteux additionnel les accompagnant (ce qui fait quatre guitaristes selon les morceaux !) étant un killer aussi, ils parviennent à recréer les nombreuses lignes de gratte présentes en studio. Et inutile de vous dire que pour un "Hotel California" mémorable, ca sonnait à la perfection.
Le son étant lui aussi parfait en tous points, et ce malgré plus de dix instruments à la fois, même aux moments les plus pêchus et electriques ("Life in the fast lane", "Rocky Mountain way", "In the city"...), inutile de vous dire que la salle etait aux anges. Car ecouter un "No more walks in the wood", qui est un a cappella de quatre voix simultanées, c'était comme planer loin, très loin, emportés par cette clarté vocale sans aucun défaut.
Logiquement, ils ont interprété pas mal de chansons de leur dernier double album studio magnifique. Un album très calme dans l'ensemble, mais qui prend une dimension fabuleuse en live. Rien que pour le fleuve "Long road out of eden", chef d'uvre initiatique allant crescendo, ca valait le voyage...
Mais en fait, tout ce live fût un voyage. Un voyage des sens et de l'esprit.
Il était facile de se laisser transporter à travers toute la discographie du groupe. Des images passaient sur l'immense toile de fond, illustrant intelligemment certains brûlots ("Dirty laundry", "Heartache tonight", "Long road out of eden"...), les lights etaient superbes, et les images sur écrans géants nous montraient de multiples plans, avec effets, fondus, scène large, les visages des quatre artistes principaux montrés en même temps alors qu'ils étaient éloignés sur les planches, bref du boulot de grand pro.
Ils ont entamé le show par trois titres du dernier opus, et c'était déjà la méga ovation entre chaque. Mais quand un trompettiste a joué un air un peu hispanisant sous des lights rouge sang, et que l'on a deviné que c'etait l'intro du mythique "Hotel California"... Qu'une gratte à double manche a egréné les premières notes... Qu'une lumière a eclaboussé Don Henley à la batterie et qu'il a entonné les premières paroles... Putain... J'ai vécu un des moments les plus magiques qui puisse être. Je considère toujours ce titre comme le plus beau jamais écrit et interprété, alors l'avoir enfin de visu, dans sa version électrique originale, avec le solo final à deux guitares harmonisées, avec cette voix unique, ces churs, cette ambiance... Putain j'en chiale encore ! Il a beau durer plus de six minutes, j'ai l'impression qu'il n'a duré qu'une demi seconde.... et l'eternité en même temps ! J'ai voyagé loin... très loin... très très loin... Merci les Eagles. Putain merci !
De l'avoir joué si tôt, c'était bien en fait. Comme ca, on n'avait pas à se demander si la prochaine serait celle là, quand il la ferait, etc... Au vu de l'ovation tellurique qui a fait tremblé le Forum, je peux dire que ce fût un bonheur pour tous. Mais ce ne fût pas le seul grand moment, même si celui ci restera spécial, unique.
"Witchy Woman" a déboité aussi. Tout comme "In the city", puissantissime, montrant que quand il fallait envoyer la distorsion, ils n'etaient pas en reste ! La balade "Love will keep us alive" chanté superbement par le bassiste Timothy a envouté la salle, tout comme le final "Desperado". "Take it easy" en premier rappel, et qui ouvrait leur premier album en 1971, a déployé les gorges, tandis que le "Life in the fast lane" emplissait le Forum des riffs ciselés de Walsh, impérial dans son registre, confirmant qu'il était toujours un des meilleurs gratteux en activité.
Quelques chansons solo de certains des membres eminents des Eagles furent joués ("Dirty laundry" et "The boys of summer" pour Henley, "Walk away" et "Rocky mountain way", "Life's been good" qui est d'abord apparu dans un flm, pour Walsh...), et c'est là le seul tout petit "reproche" que je pourrais faire, car même s'ils étaient bons, ils ne valaient pas un "The last resort" par exemple, que j'attendais vraiment, ou un "New kid in town" étrangement absent des setlists depuis quelques temps. D'ailleurs, seulement deux morceaux de "Hotel California", ça m'a paru étrange et trop peu.
M'enfin bon, en trois heures de show, les vieux ont montré qu'ils avaient une classe immense, un souci du détail incroyable, une qualité vocale et instrumentale hors norme. Et une générosité, doublée d'un plaisir de jouer, terrible. Ils font définitivement partie des Stars. Les vraies, de celles qui vous mettent des étoiles plein les yeux, des rêves plein la tête.
La perfection.
Setlist
How Long
I Don't Want to Hear Anymore
Guilty of the Crime
Hotel California
Peaceful Easy Feeling
I Can't Tell You Why
Witchy Woman
Lyin' Eyes
The Boys of Summer
In the City
The Long Run
Pause
No More Walks in the Wood
Waiting in the Weeds
No More Cloudy Days
Love Will Keep Us Alive
Take it to the Limit
Long Road Out of Eden
Walk Away
One of These Nights
Life's Been Good
Dirty Laundry
Funk 49
Heartache Tonight
Life in the Fast Lane
Rappel :
Take It Easy
Rocky Mountain Way
Desperado
GANDALF IN EDEN
Je pensais que la perfection n'existait pas. Jusqu'au jour où j'ai vu Roger Waters à Verone il y a trois ans presque jour pour jour. Je me suis dit alors que j'avais eu de la chance, et que cette perfection était unique. Qu'elle ne pouvait pas se reproduire deux fois.
Pourtant ce soir, au Datch Forum de Milan, les Eagles, ces Eagles qu'il me tardait de voir depuis des années et des années, ces Eagles légendaires depuis 1971, oui, ces Eagles là ont touché à la perfection.
Une perfection sonore. Vocale. Harmonique. Les mots sont bien faibles pour retranscrire un tel concert de trois heures...
Le Datch Forum (ancien Fila forum, nouvellement Mediolanum Forum je crois) est un Bercy en un peu plus petit m'a t il semblé. Pourvu de balcons extérieurs pour permettre aux fumeurs de prendre l'air, et par la même de profiter du beau temps un verre à la main. Très accessible, parkings à deux euros cinquante à peine dans des terrains vagues autour,marchands de "faux tshirts" parfois plus beaux que les officiels, deux fois moins chers, et surtout de bonne qualité, baraques à bouffe et boissons qu'on retrouve aux festivals italiens... Bref une bonne entrée en matière, sans prises de tête pour chercher la salle et des places. Avec une ambiance très relax, d'un public à la moyenne assez elevée forcement.
Dans la fosse, on est vraiment pas comprimés, loin de là. Apparemment c'était complet, surtout au vu des gradins, mais en bas nous pouvions aller et venir sans soucis, et en se calant vers le milieu à droite, nous pouvions voir toute la scène. Deux écrans géants en hauteur de chaque coté de cette dernière complétaient la mise en place.
Avec dix minutes de retard sur l'horaire prévu, les lumières s'éteignent. Pour laisser place à neuf musiciens, auxquels s'ajouteront selon les morceaux quatre cuivres. Du beau monde. La crème du rock US. Don Henley. Glenn Frey. Joe Walsh. Timothy B. Schmit. Les quatre Eagles Depuis les débuts pour Henley et Frey. En costards noirs, cravate noires ou grises, chemises blanches. La classe. La grande classe. Tous multi-instrumentistes. Tous de grands chanteurs. Avec chacun leur grain de voix spécifique. Walsh et sa voix nasillarde inarticulée, Schmidt et sa voix parfaite pour chanter les balades, Henley et sa voix légèrement éraillée...
Et tous les zicos les accompagnant font comme eux des backing vocals. Ce qui donne une ampleur fantastique aux chansons. Car ils arrivent à reproduire toutes les lignes musicales ET vocales sur scène ! Le gratteux additionnel les accompagnant (ce qui fait quatre guitaristes selon les morceaux !) étant un killer aussi, ils parviennent à recréer les nombreuses lignes de gratte présentes en studio. Et inutile de vous dire que pour un "Hotel California" mémorable, ca sonnait à la perfection.
Le son étant lui aussi parfait en tous points, et ce malgré plus de dix instruments à la fois, même aux moments les plus pêchus et electriques ("Life in the fast lane", "Rocky Mountain way", "In the city"...), inutile de vous dire que la salle etait aux anges. Car ecouter un "No more walks in the wood", qui est un a cappella de quatre voix simultanées, c'était comme planer loin, très loin, emportés par cette clarté vocale sans aucun défaut.
Logiquement, ils ont interprété pas mal de chansons de leur dernier double album studio magnifique. Un album très calme dans l'ensemble, mais qui prend une dimension fabuleuse en live. Rien que pour le fleuve "Long road out of eden", chef d'uvre initiatique allant crescendo, ca valait le voyage...
Mais en fait, tout ce live fût un voyage. Un voyage des sens et de l'esprit.
Il était facile de se laisser transporter à travers toute la discographie du groupe. Des images passaient sur l'immense toile de fond, illustrant intelligemment certains brûlots ("Dirty laundry", "Heartache tonight", "Long road out of eden"...), les lights etaient superbes, et les images sur écrans géants nous montraient de multiples plans, avec effets, fondus, scène large, les visages des quatre artistes principaux montrés en même temps alors qu'ils étaient éloignés sur les planches, bref du boulot de grand pro.
Ils ont entamé le show par trois titres du dernier opus, et c'était déjà la méga ovation entre chaque. Mais quand un trompettiste a joué un air un peu hispanisant sous des lights rouge sang, et que l'on a deviné que c'etait l'intro du mythique "Hotel California"... Qu'une gratte à double manche a egréné les premières notes... Qu'une lumière a eclaboussé Don Henley à la batterie et qu'il a entonné les premières paroles... Putain... J'ai vécu un des moments les plus magiques qui puisse être. Je considère toujours ce titre comme le plus beau jamais écrit et interprété, alors l'avoir enfin de visu, dans sa version électrique originale, avec le solo final à deux guitares harmonisées, avec cette voix unique, ces churs, cette ambiance... Putain j'en chiale encore ! Il a beau durer plus de six minutes, j'ai l'impression qu'il n'a duré qu'une demi seconde.... et l'eternité en même temps ! J'ai voyagé loin... très loin... très très loin... Merci les Eagles. Putain merci !
De l'avoir joué si tôt, c'était bien en fait. Comme ca, on n'avait pas à se demander si la prochaine serait celle là, quand il la ferait, etc... Au vu de l'ovation tellurique qui a fait tremblé le Forum, je peux dire que ce fût un bonheur pour tous. Mais ce ne fût pas le seul grand moment, même si celui ci restera spécial, unique.
"Witchy Woman" a déboité aussi. Tout comme "In the city", puissantissime, montrant que quand il fallait envoyer la distorsion, ils n'etaient pas en reste ! La balade "Love will keep us alive" chanté superbement par le bassiste Timothy a envouté la salle, tout comme le final "Desperado". "Take it easy" en premier rappel, et qui ouvrait leur premier album en 1971, a déployé les gorges, tandis que le "Life in the fast lane" emplissait le Forum des riffs ciselés de Walsh, impérial dans son registre, confirmant qu'il était toujours un des meilleurs gratteux en activité.
Quelques chansons solo de certains des membres eminents des Eagles furent joués ("Dirty laundry" et "The boys of summer" pour Henley, "Walk away" et "Rocky mountain way", "Life's been good" qui est d'abord apparu dans un flm, pour Walsh...), et c'est là le seul tout petit "reproche" que je pourrais faire, car même s'ils étaient bons, ils ne valaient pas un "The last resort" par exemple, que j'attendais vraiment, ou un "New kid in town" étrangement absent des setlists depuis quelques temps. D'ailleurs, seulement deux morceaux de "Hotel California", ça m'a paru étrange et trop peu.
M'enfin bon, en trois heures de show, les vieux ont montré qu'ils avaient une classe immense, un souci du détail incroyable, une qualité vocale et instrumentale hors norme. Et une générosité, doublée d'un plaisir de jouer, terrible. Ils font définitivement partie des Stars. Les vraies, de celles qui vous mettent des étoiles plein les yeux, des rêves plein la tête.
La perfection.
Setlist
How Long
I Don't Want to Hear Anymore
Guilty of the Crime
Hotel California
Peaceful Easy Feeling
I Can't Tell You Why
Witchy Woman
Lyin' Eyes
The Boys of Summer
In the City
The Long Run
Pause
No More Walks in the Wood
Waiting in the Weeds
No More Cloudy Days
Love Will Keep Us Alive
Take it to the Limit
Long Road Out of Eden
Walk Away
One of These Nights
Life's Been Good
Dirty Laundry
Funk 49
Heartache Tonight
Life in the Fast Lane
Rappel :
Take It Easy
Rocky Mountain Way
Desperado
GANDALF IN EDEN
Critique écrite le 14 juin 2009 par Gandalf
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