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Chronique de Concert

The Eagles

The Eagles en concert

Stade Louis II à Monaco 30 juin 2011

Critique écrite le par

Pour faire plaisir à sa future femme, le Prince Albert de Monaco a décidé, entre autres festivités, de faire venir un des groupes fétiches de cette dernière, à savoir les Eagles. Ce qui tombe bien puisque c'est également un de mes combos favoris ! Il y a deux ans nous étions allés à Milan pour vivre presque trois heures d'un bonheur musical intense avec les Américains, nous ayant sorti un show parfait, me comblant au delà de toutes mes espérances, moi qui attendait de les voir depuis deux décennies !

Cependant cette fois ci, pour pouvoir assister à ce concert spécial, ce n'était pas le prix qui faisait barrage, puisque c'est le Prince qui offrait, mais plutôt la gracieuse autorisation pour y assister... En effet, les tickets étaient mis à disposition en premier lieu aux Monégasques pure souche, ensuite aux résidents monégasques, et enfin aux habitants des communes limitrophes... Si ça c'est pas de la préférence nationale !

Même si, comme tout le monde le sait, Marseille est le centre du monde, on peut pas dire que nous soyons réellement voisins, du coup je fais appel à mon Bro de coeur Kylen, heureux résident de la principauté, pour nous chopper de jolies places en tribunes.

Et c'est donc en cette moite dernière journée du mois de juin que nous avalons les kilomètres avec Hervé et mon père, afin de se retrouver à boire un coup tous ensemble sur une petite placette non loin du stade, avant d'investir les sièges de ce dernier.
La scène est placée dos à la tribune opposée, quelques sièges réservés aux Monégasques ont été disposés sur la pelouse, et les "étrangers" sont parqués (c'est l'impression que ça donne !) dans le virage de gauche. Nous sommes donc dans les dix-quinze mille spectateurs, ce qui fait bien vide dans une si grand enceinte... Mais c'était la volonté du Prince, nous ne discuterons pas la chose. Surtout que même en étant loin, on ne peut pas se plaindre d'être pile en face de la scène, le couple princier un peu plus bas dans la loge qui leur est habituellement dévolue, après avoir fait leur défilé depuis le virage sous une belle ovation. Charlène est vraiment resplendissante.

La première partie attaque pile à l'heure prévue, et ce sera presque quarante cinq minutes d'un profond ennui... Le bonhomme est, m'a t on dit, le gagnant de la Star Ac' sud africaine (pays d'origine de la future épouse), mais ses covers de Sting ou U2 sont très mollassonnes, sa voix n'a rien d'exceptionnel, non plus que ses zicos... Il ne branchera jamais une gratte électrique, et le set ne décollera jamais, zéro puissance, que dalle. La reprise de "Message in the bottle" fut même la plus mauvaise que j'ai pu entendre...

Applaudissements polis, allées et venues, et indifférence seront les seuls remerciements prodigués par la foule. De notre coté d'ailleurs, nous sommes plus intéressés par le défilé constant de belles plantes que par la prestation, au bout d'un (court) moment...




Puis à la nuit tombée, les lights illuminent les planches, nous faisant découvrir les quatre membres principaux entamant leur "Seven bridges road" a cappella, et le premier frisson me parcourt les poils...
Ce show n'aura pas la puissance émotionnelle de Milan, le contexte, le lieu, et le temps de jeu n'étant pas similaires, mais putain, quel groupe et quel concert ! Mon Padre râle que c'est trop "mou", mais il ne comprend pas que c'est pas du thrash, que c'est juste des belles chansons, des mélodies pures, des voix fantastiques, des zicos doués sans en mettre partout, juste ce qu'il faut où il faut pour faire sonner chaque note à sa plus juste mesure...
En live c'est parmi ce qui se fait de mieux, et de loin. Le son est toujours parfait, l'attitude des gars est humble et passionnée, la musique coule de source de chaque multi instrumentiste, de chaque compo. C'est du grand art, vraiment.

Après un "How long" countrysant et la ballade "Love will keep us alive" dédiée au couple princier, c'est l'indémodable "Hotel California" qui résonne dans le ciel monégasque, remuant enfin un public jusque là ronronnant, même si plus concerné que ce que je pensais à la base, vu la gratuité et le coté "je me montre" de la manifestation.
Cette chanson étant pour moi la plus belle jamais écrite, forcément je suis sur une autre planète, je suis au diapason de la tristesse sous jacente des lyrics, je chavire lors du solo final en harmonique un poil rallongé. Dieu que c'est beau...

Comme d'habitude le temps file vite en leur compagnie, d'autant plus qu'ils vont jouer une demi heure de moins qu'il y a deux ans. Je regrette toujours l'absence d'un "New kid in town" me paraissant indispensable, mais pour le reste, les classiques sont de la partie pour mon plus grand bonheur. Que ce soit le doux amer "I can't tell you why", "Take it to the limit", l'entetant "Witchy woman", le terrible "In the city", le très "route 66" "Take it easy", le nerveux "Life in the fast lane" ou bien sur l'ultime "Desperado", entrecoupés de titres made in Joe Walsh (avec sa voix de canard inimitable !) tels le bluesy "Rocky mountain's way" ou "Life's been good", ou made in Don Henley tels le détonnant "Dirty laundry", sans oublier quelques morceaux du dernier opus en date, dont le fabuleux et épique "Long road out of eden". Ce titre est un monument musical à mon sens. Au début on y sent la solitude et la majesté du désert, avant de basculer en un lent crescendo emplissant l'espace sonore, jusqu'à l'apothéose electrique d'un grand solo, avant de se languir à nouveau jusqu'à la frappe finale sur caisse claire. 10 minutes à part.

Je suis vraiment fan de ces mecs, de ce groupe, de cette identité. Ils ont une pure classe, ils sont intemporels, ils donnent du sens à la vie par petites touches, par petites notes, par de grandes chansons. Merci au Prince pour l'invitation, c'était royal !

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