Chronique de Concert
The Flail
La fiche de Concert&Co était alléchante : "Hard Bop avec des accents coltraniens et même mingussiens. Ce quintette recouvre toute la palette du jazz mainstream, des années 50 aux années 80's."
Stéphan (saxo), le seul Français du groupe, prend la parole et présente ses collègues New Yorkais : Dan à la trompette, Brian au piano, Reid à la contrebasse et Matt à la batterie.
Ils entament un morceau composé par le trompettiste où les cuivres se taillent la part du lion, puis enchaînent par Slighty Cool écrit par Brian qui nous fait son premier solo de piano de la soirée. Déjà très performant, le Brian, mais la suite nous apprendra qu'il ne faisait alors que s'échauffer...
Suit Oclupaca de Duke Ellington. Il ne s'agit pas loin de là d'un de ses morceaux les plus célèbres, mais c'est une composition remarquable avec notamment un final magique, les routes de la trompette et du saxo se rejoignant pour jouer la même partition avant de se séparer à nouveau. Si toute la soirée se passe ainsi, deux compositions originales pour une du Duke ou de Coltrane, j'achète. Ce fut hélas ! la seule reprise de la soirée.
Le morceau suivant va m'inquiéter. Une composition de Stéphan qui est en réalité un prétexte à soli, chacun de 3 bonnes minutes. C'est le saxo qui commence. Quelconque. Et faites le calcul, le morceau se termine un quart d'heure plus tard comme il a commencé : en eau de boudin.
Je me permets d'être très critique sur ce coup-là car tout le reste m'a beaucoup plu, même la composition suivante, encore de Stéphan, It's Only Work When You Get Paid, juste pour préciser que je n'ai rien contre lui. C'est d'ailleurs un excellent saxophoniste, témoin le fort délicat solo en ouverture d'une ballade de Brian sur laquelle il cassera son embout (pas si délicat que ça en fin de compte) ce qui permettra au pianiste de montrer qu'il est capable de meubler pendant cinq minutes, le temps de procéder à la réparation.
Mais c'est surtout la suite qui sera de toute beauté : pour clore le premier set, ils jouent un morceau à la gloire des événements de novembre aux USA, certainement leur morceau le plus abouti avec des soli de Brian de plus en plus intenable, encore un merveilleux duo trompette / sax et un solo de trompette du même métal.
Une toute petite pause pendant laquelle je vérifie que le cocktail Mesón avait un goût de trop peu. Le batteur vient réclamer un sandwich. On lui explique qu'un repas est prévu à la fin pour les musiciens, mais il veut quand même un encas là, tout de suite.
Je comprends mieux pourquoi dès la reprise puisque c'est l'heure de jouer SON morceau avec un bon vieux solo de batterie. Le moment n'était pas propice en effet à avoir un coup de fringale, l'énergie déployée ayant brûlé un sacré paquet de calories.
La fin de la soirée sera un Brian show (trois compositions à lui). Tout d'abord un très original fight entre l'équipe saxo / contrebasse d'une part et la team batterie / trompette d'autre part. Match arbitré par Brian au mégaphone-qui-ne-marche-pas qui, après deux prestations de chaque équipe, désignera les premiers nommés vainqueurs. Le batteur se révèlera très mauvais perdant. Moi, pour une fois, j'étais d'accord avec un arbitre.
Ensuite No Sex In Spain, une ballade haut-de-gamme, le meilleur moment de la soirée avec un Brian chaud bouillant. Dommage de terminer avec I Love France, trop décousu à mon goût.
Je quitte cette ambiance fort sympathique que la clientèle d'habitués imprègne. L'absence de klaxons dans Marseille me laisse imaginer le pire. Alors, en rentrant, je regarde le match en accéléré (on dirait un solo de Brian), je vois l'expulsion de Camara (ils sont bons les arbitres ce soir !) et, fruit rouge sur le gâteau, le visage défait de Rothen.
un petit extrait d'Oclupaca :
et d'autres vidéos ici.
Critique écrite le 18 mars 2009 par McYavell
Envoyer un message à McYavell
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par McYavell
The Flail : les dernières chroniques concerts
Madeleine Peyroux + Mazur + Patricia Barber + The Flail (festival de jazz des 5 continents) par village vert
Palais Longchamp - Marseille, le 23/07/2005
Marilyn Mazur
Tous les prospectus de festival de Jazz dans la région ont un argument imbattable pour la promotion d'un interprète inconnue : "il ou elle, a joué avec Miles Davis". A mon avis Miles a du souffrir plus que l'on ne le pense. En fait, la "Mazur" c'est un groupe de femmes qui font des percussions. Pleins de trucs du monde entier qui... La suite
la Meson - Marseille : les dernières chroniques concerts
the Rodeo par Dricce
La Meson, Marseille, le 24/05/2024
Nous sommes arrivés à la bourre après un cours d'espagnol autour de la dégustation de vins de Navarre et Castille... de quoi être tout de suite dans l'ambiance amicale de La... La suite
Joe Bel par Sami
Meson, Marseille, le 12/04/2024
Avec mes horaires de boulot pas vraiment compatibles avec ceux de la salle (les concerts commencent souvent vers 20h) je n'ai pas eu la chance d'aller à la Meson depuis Françoiz... La suite
Carmen Maria Vega par Luciiiie
La Meson, Marseille, le 16/02/2024
Après avoir vu Laurent Boudin à Lollipop (voir chronique par ici), nous voila partis pour la Meson pour aller voir Carmen Maria Vega. Papa ne les avait jamais vus en concert mais... La suite
Christophe Isselée trio (Jazz sur la Ville) par Pirlouiiiit
La Meson, Marseille, le 01/12/2023
Normalement en vélo on va plus vite qu'à pied. Sauf quand on déraille. C'est ce qui est arrivé au vélo d'Alice. Du coup partis du Lollipop où nous venions d'écouter Gari Greu... La suite