Chronique de Concert
The Fleshtones + Dynamite Shakers
C'est dans l'antre de Petit Bain qu'ils allaient une fois de plus rendre visite à leurs fidèles fans parisiens, à qui, tels d'inlassables croisés, ils délivrent les commandements du rock garage presque tous les ans. C'est donc un fervent public de quadras et quinquas grisonnants, souvent affublés d'un harrington et de lunettes de vue cerclées d'une monture noire à la Elvis Costello, qui investissait la salle. Alors que les fans de la tête d'affiche du jour étaient en train s'abreuver au bar en attendant les maitres de cérémonie, comme c'est la tradition, leurs oreilles furent soudain happées par la rythmique sauvage et les riffs des Dynamite Shakers qui assuraient la première partie. Ces quatre teenagers, à peine sortis de l'adolescence, étaient en train d'envoyer du lourd avec une énergie et une rage communicative. Leur batteur, au look improbable de nerd échappé du club informatique d'un lycée des années 90, martelait ses futs comme si sa vie en dépendait en hurlant comme un possédé, et donnait ainsi une sauvagerie et une vraie envergure à ce groupe de baby rockers bien au point. Ils méritèrent amplement l'ovation chaleureuse que leur réserva le public après une clôture de set faite avec la reprise de "Too Much class class for the neighbourhood" des Dogs.
Alors que l'on venait de quitter les teenagers de Dynamite Shakers, ce sont les sexagénaires bien murs des Fleshtones qui investissaient la scène en hurlant eux aussi comme des possédés et en envoyant une grosse énergie. Le chanteur Peter Zaremba, avec sa célèbre grande mèche grise, hurle "I Am back to school" avec une envie évidente d'en découdre. Le groupe est rodé, carré même, mais le batteur, un peu "plan plan", ne tient pas la comparaison avec celui des Dynamite Shakers. Les titres se suivent et se ressemblent avec un format 100% garage. Si aucune chanson n'est mauvaise, aucune ne se démarque non plus. Dans ce set très uniforme, mais joué avec beaucoup d'envie et une générosité évidente, on reconnaitra une reprise de "Child of the moon" des Rolling Stones en hommage à Charlie Watts et des morceaux dédiés à Dominique Laboubée des Dogs et aux Ramones. Comme c'est de coutume, Zaremba fait tourner son public sur lui-même et descend chanter dans la fosse. Le guitariste et le bassiste se juchent sur des amplis et donnent de grands coups de pieds en l'air. Tout cela est très sympa et efficace mais ne nous transporte pas vers des sommets. Néanmoins, on apprécie le concert comme on peut le faire au cinéma avec un action movie retro avec Kurt Russell ou Liam Neesson. Les Fleshtones, tels une série B régressive, décomplexée et sympathique, apportent une bonne dose de plaisir et de bonne humeur sans la moindre tricherie, à un public qui ne demande que cela. Pour terminer ce concert, le groupe new yorkais accueille les Dynamite Shakers lors d'un rappel bien mérité.
Critique écrite le 18 novembre 2021 par lol
Envoyer un message à lol
Voir toutes les critiques de concerts rédigées par lol
The Fleshtones : les dernières chroniques concerts
The Fleshtones, Jon Spencer and the Hitmakers, Thomas Mascaro par Fred Boyer
Ninkasi Kao - Lyon, le 07/11/2019
Double programme ce soir au Ninkasi Kao, aux abords du mythique Stade de Gerland qui a vu s'écrire certaines des plus belles pages de l'histoire du foot français (notamment une... La suite
The Fleshtones + The Norvins par Samuel C
Petit Bain - Paris, le 30/11/2017
Dans le dictionnaire illustré "Le rock de A à Z" de Jean-Marie Leduc et Jean-Noël Ogouz paru en 1984, les Fleshtones ont droit un petit chapitre, où on peut lire notamment :... La suite
The Fleshtones / Laydown par jorma
Le Molotov, Marseille, le 07/05/2016
Une chronique des Fleshtones, c'est 2'50.
Le temps de compter jusqu'à quatre.
Le temps de gueuler Let's go
Le temps de cracher un p'tit riff garage.
Le temps de tourner sur... La suite
The A-Phones + The Fleshtones + The Bellrays par Mystic Punk Pinguin
Cabaret Aléatoire - Marseille, le 09/03/2010
Direction le Cabaret Aléatoire pour un plateau punk garage, ça tombe bien pour fêter les 37 ans du Raw Power des Stooges. Trois groupes un mardi soir, pas mal pour une ville où... La suite
Petit Bain, Paris : les dernières chroniques concerts
CLAMM par judenne
Petit Bain, Paris, le 18/02/2023
Samedi 18 février, Melbourne posait ses valises à Petit Bain. Tout droit venus du pays d'Oz, les punks de CLAMM sont de retour à Paris après leur passage remarqué en septembre... La suite
Crows & Servo par Judenne
Petit Bain, Paris , le 07/02/2023
En 2017, Crows fut LA découverte du Micro Festival de Liège, en Belgique. Leur musique sombre et intense a depuis gardé une place dans les favoris de la scène punk anglaise... La suite
Anneke Van Giersbergen par Electric Eye
Petit Bain, Paris, le 21/04/2022
Mine de rien, la vocalise batave Anneke Van Giersbergen (à vos souhaits) cumule près de trente ans d'une carrière bien remplie : the Gathering, le groupe de metal dit... La suite
Vox Low par Lb Photographie
Petit Bain - Paris, le 15/03/2022
Qu'est-ce que la vie sinon de sempiternelles questions existentielles : être ou ne pas être au Petit Bain ce soir ? Peut-on vivre sans pouvoir enfin découvrir en live les morceaux... La suite