Chronique de Concert
The Glums + Glasvegas
La Coopérative de Mai, Clermont-Ferrand 14 mai 2009
Critique écrite le 15 mai 2009 par Pierre Andrieu
Du bon et du moins bon à la Coopérative de Mai en ce jeudi soir pluvieux : la soirée commence avec un réjouissant set de pop anglaise des Glums, avant de tourner au cauchemar avec le show calibré pour les stades des Ecossais très formatés FM de Glasvegas...
Glasvegas, le cauchemar...
Pour commencer, une leçon à retenir, la "vedette" de la soirée n'est pas toujours à chercher en haut de l'affiche ; Glasvegas est annoncé comme une révélation par Les Inrocks qui suivent - comme toujours - le NME et sur les affiches de la Coopé on pouvait lire "2 dates en France !" (zéro, ça n'aurait dérangé personne, hein !) ou "coup de cœur d'Oasis" (Noël Gallagher devait avoir pris beaucoup de drogues la veille). Résultat des courses : le disque de Glasvegas est aussi surproduit qu'inintéressant au possible, quant au concert du quatuor, on nage en plein pathétique. Le chanteur se prend pour Joe Strummer (look, lunettes noires, Marcel de docker... ) mais il chante comme un mauvais Bono et en fait vraiment des tonnes ; et vas y que je prends la pose à chaque refrain, et vas y que je flatte le public sur la beauté de Clermont-Ferrand (rires)... Ce type là est une plaie universelle, il joue uniquement dans le but de finir dans les stades anglais et américains comme les infects Razorlight. Sauf que là, un petit détail lui a échappé : il est dans un club à moitié vide, en France et tout son cinéma de rock star sonne faux et ridicule. Et ce n'est pas tout, il y a un autre problème - majeur également - dans ce combo qui aurait dû rester anonyme : il joue toujours la même chanson, mal écrite en plus, avec des mélodies d'une pauvreté hallucinante et un son monolithique à souhait. Leur truc aux Glasvegas, leur "idée de génie" c'est d'interpréter en boucle Be My baby des Ronettes (produit par Phil Spector) avec le mur du son de Jesus And Mary Chain et la voix de U2. Mais quelques détails ont été oubliés au moment du brainstorming dans les bureaux marketing de la maison de disques : sous le bruit divin des Chaines de Jesus et Marie, il y a - accessoirement - de vrais morceaux, les vocalises grandiloquentes de Bono sont souvent fatigantes et Be my baby est une chanson incroyablement magique (elle !)... Ce qui n'est définitivement pas le cas des brouillons ineptes de Glasvegas, tout juste bons à séduire de vieux sourdingues, voire des supporters de foot anglais en état d'ébriété avancé...
The Glums, comme dans un rêve éveillé...
Heureusement, en première partie il y avait les Glums... Un petit groupe du coin (qui deviendra bientôt grand, s'il continue sur sa lancée !), un peu timide encore, pas toujours très charismatique mais qui prend soin d'écrire avec un soin maniaque des chansons magistrales. C'est peut-être un détail pour certains, mais pour d'autres ça veut dire beaucoup ! Ça veut dire travailler longuement en répète avant de faire les malins sur disque ou en concert, contrairement à Glasvegas. Les détracteurs des Glums leurs reprochent d'écrire des morceaux trop proches du style des Beatles et de leurs fans d'Oasis ; ces influences sont indéniables mais les morceaux des Glums, s'ils s'inspirent de ces illustres aînés, possèdent avant tout des mélodies captivantes, des parties vocales superbes, des chœurs élégiaques et précis, des orchestrations enthousiasmantes (guitare, basse, batterie, orgue, tambourin...) et l'allure de hits immédiats. Et ça, ce n'est pas donné à tout le monde d'écrire des morceaux bien foutus - cf leur excellent premier album - puis de pouvoir, après, les interpréter avec classe sur scène ! C'est pourtant le tour de force que réussissent haut la main les Glums, et ce malgré le manque de public, malgré la difficulté de jouer en première partie d'un groupe de stadium rock et malgré la jeunesse des musiciens. Quand on écrit des titres aussi miraculeux (des titres qui donnent l'impression d'être comme dans un rêve éveillé pendant tout le concert !), il faut persévérer, enregistrer un vrai album et visiter tous les endroits dignes de ce nom accueillant des concerts. Ce serait vraiment trop bête que ce jeune groupe touché par la grâce ne fasse pas des adeptes partout en France !
Sites Internet : www.myspace.com/theglums, www.myspace.com/glasvegas, www.glasvegas.net, www.lacoope.com, www.myspace.com/lacooperativedemai.
Critique écrite le 15 mai 2009 par Pierre Andrieu
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> Réponse le 16 mai 2009, par stéphane
[la coopérative de mai - 14 mai 2009] Les gouts et les couleurs.. 1 ère partie (The Glums) naze !!! Heureusement que le bar est resté ouvert.. Tout change avec l'arrivée de James Allan et sa bande: les GLASVEGAS. Voix envoutante, interprétation à fleur de peau et écriture des textes d'une grande sensibilité.. Depuis longtemps je n'avais pas été aussi enthousiaste à un concert.. U2 ne s'y est pas trompé, puisque GlasVegas assurera la première partie de leurs représentations au stade de Wembley, au Cardiff Millennium Stadium et Glasgow Hampden Park. Merci aux organisateurs de la programmation de la coopérative de mai décidemment très pertinents ! Réagir
> Réponse le 19 mai 2009, par Pimy
Comment peut-on dire d'un groupe tel que Glasvegas qui sort son premier album est formaté pour les grands stades ??? A part si on a pour seule référence concernant le groupe l'article pourri des Inrocks les concernant qui dit exactement la même chose... Glasvegas a tourné pendant deux ans à travers l'Ecosse avant de se faire remarquer par les majors pour leur single "Daddy's gone" sorti en Novembre 2007, qui se trouve être une superbe chanson. Même si l'accent à couper au couteau du chanteur James Allan rend la compréhension difficile, rien n'interdit de lire les textes qui sont de véritables poèmes. Je les ai vus en Norvège pour un super concert dans une petite salle pleine et chaufféee à bloc. Le chanteur est charismatique et déborde de sincérité. Peut-être les musiciens sont plus... La suite | Réagir
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