Chronique de Concert
The Hives
Au cours des décennies précédentes, on a pu déclarer notre flamme aux Ramones, aux Cramps, à Neil Young, à Iggy Pop, à Jon Spencer, à Tom Morello, aux Wampas ou encore à Dionysos, car ils étaient ou sont toujours exceptionnels sur les planches. Ce 17 novembre 2021, c'est aux Hives qu'on a envie de dire "je vous vénère pour tout ce que vous me procurez concert après concert". Si un jour venait en effet à être demandé le nom des meilleurs groupes live de tous les temps, le combo suédois serait certainement l'un des premiers à venir immédiatement à l'esprit.
Incontournable sur la scène internationale depuis plus de 20 ans, le groupe emmené par Howlin' Pelle Almqvist est plutôt stable dans sa composition, hormis un changement de bassiste il y a environ un septennat avec le départ de l'impressionnant moustachu Dr Matt Destruction, remplacé par The Johan and Only, ex membre de Randy.
Forte de sa réputation scénique, la formation venue du Nord fédère lors de chacun de ses passages une cohorte inaliénable de fidèles. Dans un Olympia rempli à ras bord et bouillonnant - la jauge, initialement prévue à 75%, ayant été passée à 100% quelques jours avant la date parisienne -, les Suédois livrent un show intense et euphorisant à la hauteur des espérances, dans un contexte post-pandémique où chacun a envie d'en découdre avec les décibels et les riffs entêtants.
Débutant avec "Come on", marié au classique "Main offender", on entre directement dans le vif du sujet. Toujours chic, le groupe porte de nouveaux costumes de scène, évidemment noir et blanc tout en étant phosphorescents, et est résolument disposé à dérouler ses hymnes et son sens de l'entertainment.
Howlin' Pelle Almqvist, charismatique chanteur monté sur ressort, distribue des "Madame, Monsieur, tout le monde" dans un français approximatif et se plaît à haranguer la foule surexcitée, être au plus près d'elle et même à s'y mêler, tout en déployant la panoplie du personnage à l'ego surdimensionné qu'il a créé. Nicholaus Arson, frère de Pelle à la ville, vissé à sa Fender Telecaster, égrène les accords incontournables et d'une efficacité rare, tout en secouant sa tignasse frisée et s'affiche toujours le torse en avant. Le reste du gang, plus discret, mouille tout de même la chemise, au sens propre comme au figuré, en particulier Chris Dangerous, derrière les fûts, à qui le public souhaitera un "Joyeux anniversaire" et le fondamental Vigilante Carlstroem qui assure tel un métronome les rythmiques infernales.
Tout ce que l'on peut espérer d'un concert, les Hives le proposent avec dextérité : des morceaux courts et efficaces comme la pièce maîtresse "Hate to say I told you so", une énergie folle en toutes circonstances, un look reconnaissable d'entre tous, des références irréprochables (AC/DC ou Electric Frankenstein par exemple) et surtout une propension à distiller et partager de l'allégresse et l'illustration de ce qu'est l'urgence rock.
On retiendra également en guise d'apothéose de ce set, un extraordinaire "Tick tick boom" étiré sur la longueur ; où après avoir été invitée à s'accroupir face à un gang statufié l'espace d'une poignée de secondes, la fosse exultera comme jamais dès le retour du riff de ce classique issu du "Black and White Album".
On s'impatiente déjà de l'annonce de la prochaine tournée française des indispensables et incontournables Hives, qui sont d'ores et déjà programmés à Garorock le 3 juillet 2022.
Photos : Manu Wino manuwino.com www.facebook.com/manuwino
Set List :
Come On!
Main Offender
Go Right Ahead
Paint a Picture
Won't Be Long
Good Samaritan
Walk Idiot Walk
Two-Timing Touch and Broken Bones
My Time Is Coming
See Through Head
Hate to Say I Told You So
I'm Alive
Try It Again
Tick Tick Boom
Critique écrite le 20 novembre 2021 par Samuel C
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