Accueil Chronique de concert The Hyènes + The H.O.S.T
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Chronique de Concert

The Hyènes + The H.O.S.T

The Hyènes + The H.O.S.T en concert

Portail Couou - Salon de Provence 1 mars 2013

Critique écrite le par

Quel point commun y at-il entre une bande de pistoleros et une bande de vilains garçons d'au-delà du périphérique ? un concert au Portail Coucou de Salon de Provence.



Le temps de se soigner les yeux avec l'exposition photographique de notre confrère et ami Boby et ses tirages argentiques de scène ou de portraits d'artistes, le trio des longs manteaux de Marseille The H.O.S.T - mais que personnellement j'ai généralement plus vu rôder dans les contrées de Salon de Provence - ouvre le bal, avec un rock dense, puissant, à la base rythmique impeccable (Thomas Campion à la batterie, le plus discret mais efficace). Faisant la part belle aux guitares franches et une basse percutante, les morceaux reposent généralement sur les deux voix impeccables de Jullien Arniaud (le précheur du groupe) et Vincent Fraschina (électrique), respectivement leader-guitare et bassiste.



Ces trois là font du bruit comme cinq, et ne souffrent visiblement pas d'un manque de renfort (on penserait d'emblée à une guitare supplémentaire). L'influence outre-atlantique, voire nord-américaine, est assumée (jusqu'à l'imagerie et l'apparence du trio à barbes et à chemises à carreaux assumées), sans qu'on (je) ne parvienne cependant à déterminer le canal historique. La majorité des intonations feraient pencher vers un rock californien - par la rigueur, la lourdeur des guitares et les envolées vocales - d'autres sonorités réveillant quelques penchants plus "american-roots", plus terrestres, plus reculées, voir sub-urbaine, le cv affirmant des affinités Queens Of The Stone Age, Pearl Jam ou Arctic Monkeys, sans qu'ils n'aient à en rougir si interrogation écrite ou musicale.



Alors que leur musique contient un je-ne-sais-quoi de rage retenue, aucune surabondance d'énergie dans le jeu de scène, la musique est plus intérieure que visuelle, pasteur-Jullien Arniaud au lead, même s'il doit être impossible au bassiste de manger un cornet de pop-corn sans en répandre partout s'il tient une basse entre les mains (oui... je sais).

On s'attend donc à une débauche d'énergie aux antipodes de la première partie avec l'entrée de The Hyènes, quatuor de garçons potaches, qui ont formé leur groupe, comme ça, parce-que (initialement au seul objectif d'une musique de film d'Albert Dupontel), et qui visiblement composent, arrangent, et performent comme ça, parce que (j'ai une idée, je l'écris, je la joue parce que j'en ai envie. Point). "Maman ne pouvant me faire qu'une seule fois / La postérité ça n'existe pas" (La Peur). Peace and Loud. La zen-attitude à la sauce rock périph'.



Le tempo est sans prise de tête, retour au rock de base aux accords restreints, aux architectures simples (sans sens péjoratif) couplet-renfrain-coulpet-solo-pont-refrain. Là encore, section rythmique puissante, électrique et rageuse (Denis Barthe à la batterie et Jean-Paul Roy ici à la guitare - ex-Noir Dez - Olivier Mathios à la basse). Vincent Bosler, sorte de Didier Wampas sous dosage en Témesta sans doute un tout petit peu plus important, assume les rôles de mauvais garçon-fond-de-la-classe, ponctuant ça et là ses performances en surjouant et parodiant les attitudes bollywood'n roll (jeu du guitare derrière la tête, bras tendu et index-auriculaire dressés, guitare basse sur jambes-sécateurs écartées), mais résume généralement son jeu à une simplicité pincée de tics (chant en scrutant sans médiator, ponctuations à base de "bon, ça va ou bien ?", etc... ).



Ce n'est pas dans le nombre d'accords joués qu'il faut aller chercher les nuances et subtilités, mais dans les arrangements et les jeux, riffs guitares et basse entêtants, batterie dense (Punk is Dead, Dead Pompidou'z, etc...). Sans compter les deux reprises punchy, d'ACDC et de MotorHead. Pour la faire courte, ceux qui rechercheraient par erreur une renaissance de Noir Dez, passez votre chemin. Les nostalgiques de Telephone première saison, entrez et faîtes vous plaisir.



Tous les ingrédients pour un bon moment, une salle qui se lâche, quelques cris et slogans venant du public, un bon petit pogo à la limite. Mais rien. Ou presque. L'ambiance n'y est pas. Le groupe n'y est sans doute pour pas grand chose. La pierre n'est pas non plus à jeter au public, venu en nombre raisonnable. La setlist est-elle en jeu ? Le début de set par un ton plus potache que rock'n roll aurait-il plombé l'ambiance compte tenu du public (La Chanson Pour..., Die Deutschen, etc...) ? L'adrénaline montera tardivement d'un cran avec les morceaux alliant puissance et revendications, jusqu'à l'ironique On Dormira Quand On Sera Mort lancé juste avant les rappels. Pause avant les rappels réduite à sa plus simple expression (entendez : le temps de sortir et de re-rentrer...). Les trois morceaux des rappels me reconcilieront avec la soirée, un Punk is Dead en guise d'étandard du dernier album (Peace and Loud), un fiévreux Quand ça Gueule en guise de carte de visite historique et un final sur Ace of Spades de MotorHead. Point final. "Rendez-vous au bar dans deux minutes"...



Simplement un jour sans, un rendez-vou manqué. Les Hyènes ont beaucoup tourné et ricané, mais elles n'ont pas attaqué ce soir... ou elles ont épargné leur public. Une chance : il paraît qu'elle attaquent à plusieurs reprises. Ce sera pour la prochaine fois.

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