Chronique de Concert
The Iron Troopers + Into the Deep + Zepset
Bon ok, contrairement à ce que pourrait croire certains crétins majuscules, ce ne sont pas évidemment les vrais groupes qui jouent ce soir, ce sont des Tribute Bands. Bon, Késako un Tribute Band ? Et bien, mon cher Jean-Pierre, un Tribute Band, c'est un Cover Band, mais pas que ! Un Tribute Band, comme le Cover Band, reprend les titres de groupes connus, mais en plus, le Tribute Band rend hommage au groupe copié en jouant bien (généralement) et en reprenant souvent le décorum et le jeu de scène des artistes modèles. Cela peut parfois paraître un peu kitsch, un peu comme un salon vintage dans lequel on rêve d'un passé figé, parfois ça l'est quand c'est vraiment fait seulement au premier degré, mais souvent quand c'est fait avec le respect dû aux créateurs, c'est une belle occasion de vivre par délégation une page de l'histoire de la musique. C'est un truc de passionnés, pour des passionnés par des passionnés. Et il faut beaucoup de travail pour pouvoir mettre ses pieds dans les pieds de ces géants qui nous ont inspiré et espérer pouvoir toucher quelques poussières de leurs étoiles. Patrick, le programmateur de cette soirée connaît bien le prix de cette passion, la réussite de cette soirée permettant d'éponger l'échec d'autres n'ayant pas trouvé le public malgré la qualité de la prestation des musiciens.
Into the Deep
Les premiers à se jeter sur grande scène sont les Normands de Into the Deep. Devant un public dépassant les 500 personnes, composé à la fois de plus vieux revivant leur jeunesse et de jeunes regrettant de ne pas être vieux et d'avoir vécu une telle jeunesse, Puce à l'Oreille attaque la soirée sans préliminaire, nous prenant telle une charge de Cosaques directement de front avec un Black night survolté et sans concession. Le chanteur Chabalien à la voix puissante et juste, à la présence scénique imposante et charismatique est entouré d'un batteur aussi efficace qu'invisible derrière ses fûts pourtant en hauteur, d'un guitariste timidement caché derrière ses cheveux et triturant doctement sa strato, d'un clavier efficace et taquin (c'est malin les quelques notes de Mister Swing !!!), et d'un bassiste que notre Fernand Raynaud local aurait sans hésitation qualifié de HEUREUX !
Plutôt bien servi par le son, ce qui ne sera pas toujours le cas ce soir, les Into the Deep, vont maintenir la tension pendant les 1h30 de set, sans pause, sans répit, enchaînant dans un tempo parfait les hits du Pourpre Profond : "Black night", "Hush", "Stormbringer", "Pictures of home", "You keep on Movin", "Child in time", "Lazy", "Mistreated", "Highway star", "Smoke on the water" et "Burn". Ils sont pour moi la grosse claque de la soirée, mêlant une parfaite maîtrise technique aussi bien instrumentale que vocale, une énorme patate, une présence et une générosité sur scène totale et une belle communion avec le public. Un beau chauffage de salle pour la soirée.
Zepset
Après un très rapide changement de plateau, c'est au tour de Zepset de prendre le relais. Ce Tribute band de Led Zeppelin est aussi un beau pari de technicité, les 4 musiciens originaux de ce groupe ayant oublié d'être des manches. Et c'est sans souci que Franck Flachez chanteur blond bouclé aux langoureuses poses Plantiennes, Yann Bourhis guitariste à la Les Paul 58 et à la SG double manche (blanche), Fred Jullien à la basse, aux lunettes de soleil mystérieuses et au bandana sur le crâne, Thierry Scarlatti à la frappe aussi lourde que celle du Bonzo et Olivier Castan, clavier remplaçant et hélas peu audible relèvent le défi de cette technicité.
Autour d'une belle set list : "Good times bad times", "Rock n roll", "Celebration day", "No quarter", "Dazed and confused" (et son explosion d'archet), "Immigrant song", "The song remains the same", "Stairway to heaven", "Kashmir "(comme l'imprimé des chemises !!!) et "Whole lotta lov"e, les Zepset vont souffrir de l'efficacité de leur prédécesseurs. En effet, après l'avalanche des Into the Deep, la prestation, pourtant très bonne des Zepset me paraît plus poussive, plus lourde, moins enlevée. Le son ne les ayant pas aidé, avec une guitare très en retrait, un clavier quasi inaudible et une voix parfois trop noyée dans un effroyable écho digital. C'est dommage et c'est certainement un groupe à revoir dans un contexte différent.
The Iron Troopers
Après un nouveau changement de plateau hyper rapide (bravo à l'équipe technique), c'est autour des affreux métalleux de prendre la suite. Quelques personnes du public préfèrent partir plutôt que de franchir le pas entre les géants du hard rock et les légendes du NWOBHM. Les Orléanais de The Iron Troopers se sont donnés pour mission de faire revivre le Iron Maiden du Live after death. Menés par la voix tonitruante et aux veines saillantes de Arno Walden, The Iron Troopers sont locomotivés par la batterie de Thomas Lemaire et la basse de l'imperturbable Fred Maurin, et mélodisés par les duels de guitares du jeune Arnaud Merlet et du Davemurrayen Chris Dannacker.
Attaquant le set par l'introduction de l'album Seventh son of a seventh son, puis par Moonchild, les Iron Troopers vont cibler surtout les titres des années 80 avec quelques incursions dans les années 90 voire même dans les années 2000. La set list : Moonchild, The evil that men do, The prisonner, 2 minutes to midnight, the trooper (et son drapeau anglais), revelations, Flight of Icarus, The wicker man, Wrathchild, the number of the beast, Hallowed by the name, Powerslave, Wasted years, Fear of the dark, Run to the hills, Speed of light, Iron Maiden, sera l'occasion pour les nombreux fans aux tee-shirts Eddiefiants de se faire un bon gros cadeau. Très généreux avec sa voix, même si parfois elle était quasi inaudible en pied de scène, Arno est presque aussi efficace pour encourager la salle Dumoulin que Bruce Dickinson pour enflammer le Hellfest, il court presque autant, saute presque aussi haut, mais sait-il " à quoi sert ce bouton " ? Tenant la salle pendant près de 2h00, les Iron Troopers ont parfaitement réussi leur baptême du feu riommois.
La soirée n'est pas tout à fait finie puisque s'ensuit un dernier changement de plateau à l'issue duquel tout les intervenants de la soirée reviennent pour interpréter ensemble non pas "we are the world", mais l'hymne Européen de la soirée à savoir le titre Rock the Night. Au final une belle soirée, un peu longue, avec trois très bons groupes. Quelques nuances toutefois en ce qui concerne le son très inégal dans la salle. Celle-ci, très haute de plafond est généralement configurée avec des gradins. Le son était très bon au balcon, bon au fond de la salle, mais vraiment déficient en pied de scène. C'est le seul regret de la soirée, et ça n'a pas empêché qu'elle soit très bonne. A refaire avec un beau mélange du genre Motörhead, Ramones, AC/DC !!!!!
Critique écrite le 11 décembre 2018 par Jérôme Justine
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> Réponse le 13 décembre 2018, par Seb
Bon résumé. J'aurais enfoncé encore plus le clou tellement le son était médiocre. La preuve, le bassiste de Iron Troopers obligé de demander que le son du chanteur soit monté pour enfin l'entendre correctement. Réagir
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