Chronique de Concert
The Kills, Metronomy, Sébastien Tellier (Festival Lives Au Pont Du Gard 2012)
Deuxième édition du "Live au Pont" qui propose sur deux jours une programmation alléchante dans un cadre enchanteur : le pont du Gard, patrimoine mondiale de l'Unesco.rnrn10 000 personnes se retrouvent sur les bords du gardon, un affluent du Rhône. La scène fait face au Pont, ce qui casse un peu la magie du site.
Autre point noir de l'organisation, qui est, celle-là, franchement impardonnable : 10 toilettes à disposition du public, soit 1 pour 1000 personnes ! Et attention les toilettes : pas des machins écolos avec sciure de bois, mais de bonnes vieilles cabines en plastique qui ont bien chauffé toute la journée.
Même inconséquence au niveau du bar : les écocup ne sont pas obligatoires ! C'est juste un bout de plastique estampillé Live au pont que l'on peut acheter pour un euro. Forcément, les festivaliers vont au moins cher et achètent leur bière avec les bons vieux gobelets jetables... jetables, oui, mais où ? les poubelles sont aussi nombreuses que les chiottes.
Bref, on va pas faire son terroriste écolo, mais quand on se trouve dans un site classé, on s'attend à un minimum en terme d'efforts. Mais côté orga, au Live au Pont, on se serait juste cru dans un festival de 1992 ! Pour la musique, il faudrait encore remonter 10 ans ! En tout cas pour ce que j'en ai entendu.
Pony Run Run supermarché
Quand je suis arrivé, j'ai cru entendre Citizens. C'était de l'électro-pop gentille jouée par cinq jeunes très cool qui avaient l'air d'avoir passé leur après-midi au bord de la rivière. Mais quand j'ai appris que c'était Pony Run Run, la musique a sonné différent à mes oreilles.
Leur synthpop directement venue des années 80 doit être parfaite pour sonoriser le rayon "produits de nettoyage" d'un supermarché ou pour un jingle d'émission, mais elle perd tout son intérêt sur scène. Comme souvent, quand les groupes français veulent singer leur cousin anglais et ou américain, ça finit toujours par ressembler à la division d'honneur.
Sébastien Tellier Gainsbarre
La suite est beaucoup plus amusante. Le gourou Tellier monte sur scène complètement bourré et entre deux morceaux planants dignes du meilleur croisement entre Vangelis et Justice, Sébastien Tellier tient le crachoir au public avec une posture digne de Gainsbarre. Rien à foutre de la musique, rien à foutre de la musique, rien à foutre du public, tout est parfaitement idiot et inutile (je résume).
Cette décadence en direct à pour effet de mettre le public dans sa poche qui passe sur l'indigence que le sieur sert en guise de concert où le light show est plus important que les claviers. Sébastien Tellier, c'est Jean-Michel Jarre qui ne se prend pas au sérieux.
Métronomy en bermuda
La nuit est désormais bien installée quand monte sur scène ceux que le public attend manifestement : Métronomy. Avec English Riviera, publié l'année dernière, les quatre Anglais ont réactualisé la légende pop outre-manche démarrée les Beatles. Soit un sens de la mélodie qui fait plier tout le monde chaque année devant un ou deux titres.
Pour Métronomy, c'est the bay qui a joué le déclencheur.
Reprenant les claviers de la New Wave (et le look très clean, chemise rentrée dans le pantalon), Métronomy y apporte une science de la mélodie qui fait passer leur album pour le meilleur macaron qu'on ait mangé depuis longtemps. Si leur concert reprend quasiment in extenso l'album, leur prestation ne convainc pas totalement. A l'instar du morceau "Everything goes my way" chanté par la sublime Anna Prior. Le problème, c'est qu'Anna, qui tient la batterie dans le groupe, ne semble pas être capable de tenir le chant de cette chanson de façon très...métronome. Et le rythme plus lent que sur disque fait glisser cette superbe chansons dans la guimauve.
Autre problème, le fait que Joseph Mount, le chanteur, préfère son clavier à sa guitare, même sur des lignes de guitare.
Evidemment, c'est un peu plus facile de taper sur les touches avec un doigt plutôt que de jouer avec les dix sur 6 cordes, mais le problème est ailleurs. Le clavier demeure un instrument froid et mécanique. Du coup, la musique perd son potentiel émotionnel et c'est très délicat d'entrer totalement dans leur set. Ce n'est pas manifestement pas le problème du public jeune, dont la tenue réglementaire bermuda de couleur, chemise, lunettes de couleurs et espadrille, semble être en parfaite harmonie avec l'ambiance musicale très carré et propre.
Personnellement, je pense que c'est une perte de temps d'aller voir ce groupe en concert. Ils sont bien meilleurs sur disque et passer la serpillère avec "The look" est simplement jouissif.
The Kills pussycat, Kill !
Il est plus de minuit quand arrive enfin le plat de résistance de cette soirée. Les Kills, qui sont en tournée mondiale, mais qui ont déjà annulé trois dates en France fin mai et voici deux jours à Juan les Pins. Pas de risque ici, puisque le mur du fond se drape d'un immense voile panthère. VV et Hotel, comme ils se surnommaient au début de leur carrière, seront au rendez-vous.
Jamie Hince, ceintré dans un blouson en cuir à francges, jean et boots usagés, branche sa guitare. Alison Mosshart, tignasse blonde et rose, jean slim et boots s'empare du micro et là, tout de suite, on sent la différence avec les groupes d'avant. Il ne s'agit pas de guitare ou de clavier, il s'agit de chair, de sang et de sueur, d'instinct et d'électricité.
Sur le second morceau, Future star now, Ils sont rejoints par quatre percussionnistes, tee shirt noir, cuir et foulard rouge sur le nez. Leur rôle ? Remplacer la boite à rythme utilisé par Jamie jusqu'à présent. Mais qui a eu cette idée de génie ? Jusqu'au début du concert, j'avais regretté de ne pas les avoir vu au début de leur duo, quand Jamie et Allison fusionnaient sur scène comme au lit ou avec leur dealer.
Mais force est de constater que 10 ans plus tard, leur aventure musicale a mûri et est en pleine force de l'âge. Blood Pressure, leur 4e album sorti l'année dernière, est de loin le meilleur de leur discographie. Et si nous n'avons au droit à ce duo rock et sexy comme au début, il n'empêche que ça fonctionne à fond.
Lui qui joue de la guitare comme s'il recevait 220 volts dans les reins à chaque riff. Elle, panthère à la voix claire, bondissant comme une damnée, personnage sauvage et terriblement sexy.
Le concert monte en charge avec DNA, Tape song, une splendide version de Black Ballon et atteint des sommets avec les deux derniers morceaux, Fuck people et monkey 23, tiré de leur premier album.
Pas de parlote entre deux morceaux, pas de rappel. Pas besoin.
(Beaucoup) Plus de photos de cette soirée par Pirlouiiiit en cliquant ici.
Critique écrite le 16 juillet 2012 par Stephane Sarpaux
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des gens qui dansaient, 4h non stop de concert !
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