Chronique de Concert
The Last Killers + Thee Oh Sees
The Last Killers , déjà vus l'année dernière au Saint-Ex , reviennent à Bordeaux avec un line-up rafraîchi. Exit le hard-rockeu à la batterie, et le blond-coupe-en-brosse au chant/guitare se mue en barbu-chevelu casquette glam rock et tatouages chaotiques. La classe à l'italienne, quoi.
Il pousse même cette classe jusqu'à s'être fait tatouer les mêmes éléphants vert et rouge sur le bras gauche que le bassiste des Red Hot , sauf qu'au lieu d'y greffer la tronche d' Hendrix juste au-dessus, j'ai plus l'impression de reconnaître Bob Marley , ou du moins l'un de ses condisciples _voire peut-être Jimmy Hendrix qui aurait mal tourné quelque part dans le trou du cul de la Jamaïque.
Anyway, visuellement, il se démène comme un beau diable, laissant la responsabilité du farfisa à son gratteux en pantalon écossais. Voix réverbée, harmonica survolté, le singer bouffe son mic et tranche la foule, dynamitant leur show garage pimenté de bidouillages électriques.
Le nouveau batteur, bonne recrue, armé de ses trois fûts de base, manie la baguette à l'envers, à la early rock'n roll/ jazz, et twiste entre baguette et maracas. Son jeu élégant ramène un peu de finesse au jeu du quatuor; même si cette légèreté se teinte parfois de riffs 60's bien convenus, comme cette copie conforme du Have love Will travel des Sonics . Le bassiste à la Ricken porte le groove, tandis que le guitariste s'occupe des passages légèrement psyché/expé.
Fin explosive à base de masques de catch, de sirène dans mégaphone et d'hystérie collective. Mieux qu'une première partie, ils ont bousculé la soirée dans le vif du sujet, en plein cur d'une transpiration collective.
Place aux californiens de The Oh Sees et leur touche de gentils hooligans à qui tu donnerais volontiers ta dernière bière. The Oh Sees ou le royaume de la surenchère réussie. Le chanteur/ guitariste, mèche 50's et tattoos old school -dont un superbe SONG bien placé sur la gorge- joue sur guitare tenue très haute de pas moins de 12 cordes, tandis que son comparse sorti tout droit de "This is England" (bon , ok, c'est pas très malin comme comparaison, surtout qu'en plus, ils sont pas vraiment anglais, mais on a les comparaisons qu'on a, hein), fait de la basse sur une 6 cordes.
Le batteur ravance ses futs proéminents sur le devant de la scène et la girl au clavier, classe et sobre, se balade entre notes blanches et tambourin saccadé. Les premiers accords de leur son rock'n roll hi-energy déclenchent la folie chez les kids qui se bousculent dans un engouement frénétique.
Les morceaux aux churs à la fois énergiques et aériens se succèdent à des pièces plus atmosphériques avec de longs passages instrumentaux, mais sans jamais que le rythme soit perdu, donnant à l'ensemble un côté hypnotique et enivrant, impeccablement maîtrisé. La tension reste palpable tout du long, et ça pogote à tout va. Je vérifie mon plafond personnel pour éviter de me prendre un slammeur déséquilibré, et m'en sort plutôt bien dans mon 10cm2.
La fin du set est tranchante et nette comme une coupure de rasoir, d'autant plus efficace qu'elle intervient après les boucles infinies de ces véritables machines de guerre. Ça siffle, ça siffle et ça vibre. Oreilles et ventre malmenés, possédés, conquis; carapace vibrante contre le monde de la vraie vie (étudiante) tout autour_
Critique écrite le 08 mai 2011 par Odliz
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