Chronique de Concert
The Legendary Tigerman
Petite chronique, ayant officiellement perdu mes notes et la mémoire dans les brumes d'un loooong week-end trop arrosé, grande par l'enthousiasme. Car comme d'habitude le formidable Paulo Furtado, incarnation lusitanienne du blues éternel, a cartonné dans son Poste à Galène bien aimé. Trois fois qu'il y passe sauf erreur, et trois fois qu'on l'y apprécie. C'est bon d'avoir comme ça des repères : tous les 3 ou 4 ans, roarrrr, le voilà qui débarque, mystérieux et racé derrière ses lunettes fumées, suintant le blues par tous les pores à défaut de sueur - non, le Légendaire Tigre-Homme ne transpire pas, malgré son veston bien ajusté - ce ne serait pas raccord avec sa classe.
Petite nouveauté par rapport à la tournée précédente (album Femina), où il ne pouvait (hélas) voyager qu'avec des vidéos de ses nombreuses chanteuses, il a cette fois-ci apporté un batteur avec lui. Au physique et au jeu quelque peu euh... taurin certes, mais sympa comme tout (je vais le constater à la fin du concert) et surtout, c'est bien ce qu'on lui demande, capable de cogner régulièrement et fort afin que le laidjeundèrytaïgeurmène puisse se concentrer sur sa Gretsch... et en jouer encore mieux. Ah oui il joue super bien, hyper précis sans jamais être démonstratif ou gratuitement technique : son blues est à 0 % de mat. grasse !
Le batteur intervient donc sur une moitié des chansons, tandis que seules deux amazones seront convoquées à l'écran : l'explosive Lisa Kekaula pour nous déboucher les oreilles (The saddest thing to say), et la bellissima Asia Argento pour nous éveiller les sens (Life ain't enough for you). Ca, plus la traditionnelle vidéo de Naked Blues avec femme nue et Legendary TigerMan à l'affut. Après rayon mecs, les reprises convoquent bien sûr l'oublié Bobby Troup et son inoubliable Get Your Kicks on Route 66 (on parierait que Paulo l'a plutôt découverte via la version des Cramps...). Souvenir pour moi d'un voyage initiatique et inoubliable que je vous conseille de faire dès que possible, avec tous les albums de blues que vous pourrez emmener (carnet de Route disponible sur demande).
Autre mec inoubliable dans son panthéon, le déjanté Hasil Adkins et ses poulets, rappelés ici pour la légendaire She Said. Curieusement quand le chanteur piaille "She saaaaid..." et s'arrête, y'a qu'un mec dans la salle qui fait "ouh, eh, ah ah !". A se demander si le reste du public connaît d'autres one-men-blues-band ? En tout cas le mec qui a braillé et que d'aucuns ont regardé de travers, est tout content quand le chanteur le lui fait refaire, avant de se mettre lui aussi à piailler la même chose. Paulo et moi on est comme ça, on se comprend à demi-mot, après tout ça fait quand même depuis Wraygunn au Moulin en 2005 qu'on se connaît !
Que dire d'autre d'important ? Que sur plus de 20 titres, il explore toute sa riche discographie et qu'il n'y en a pas un de trop ? Que son nouvel album est super comme les 4 LP précédents ? Même si Wild Beast ne sonne pas aussi Nick Cave en live, que sur le disque ? Qu'il arrive très bien à rendre les gens dingues à lui tout seul, y compris quand il descend dans le public s'amuser un peu, et même chanter dans les chiottes ? Alors là imagine-toi juste un peu le topo : tu as fini ton pipi, là, tu pense à rien, tu sors du cabinet en fermant ta braguette et là paf ! tu tombes sur le Legendary Tigerman en train de brailler Crawdad Hole. Pas fou ça ? Bon enfin moi j'étais pas aux gogues à ce moment-là, dommage.
Bien sûr et à l'image exacte d'un tigre, il est capable d'approches feutrées, de titres susurrés (Do Come Home), feulés à l'oreille et sexy comme le diable, tout comme ensuite de féroces rugissements (assez aîgus quand même, ce n'est pas Tom Waits non plus !) Dans sa catégorie, il est le meilleur, il le sait au point qu'il n'a plus besoin de le faire savoir et qu'il peut même être sympa et naturel comme toujours, à la fin de son concert. Où il se produit un truc dingue : il me signe ma set-list avec un "Pour Philippe", et sans m'avoir demandé mon nom. Il le connaît, on a déjà échangé par le passé, il lit parfois mes chroniques. Mais enfin ça doit bien faire 4 ans la dernière fois. Quand je vous dis que c'est le meilleur. C'est mon héros du blues à moi que j'ai, on a les mêmes disques et les mêmes goûts. Il est beau et je l'aime. Allez le voir et vous l'aimerez aussi : The Legendary Tigerman deserves A lifetime of your true love...
Sorry for the lousy pics, one video par ici !
Setlist :
Do come home
Walkin downtown
Wild Beast
Storm over Paradise
Nake Blues
& Then Came the Pain
Crawdad Hole
Gone
A Lifetime of your true love
Love Ride
Route 66
20 Flight Rock
The saddest thing to say (Lisa)
Dance Craze
Bad luck R'n'b Machine
She said
21st Century Rock'n'roll
Encore :
Life ain't enough for you (Asia)
Hey Sister Ray
My heart, safe at home
Encore's Encore :
Big Black Boat
Critique écrite le 19 mars 2014 par Philippe
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