Chronique de Concert
The Libertines (Festival Rock en Seine 2015)
Domaine national de Saint-Cloud 29 août 2015
Critique écrite le 01 septembre 2015 par Pierre Andrieu
Ils n'ont pas annulé (ouf !), ils ont assuré (sauf pendant un rappel mitigé) et ils ont fait plaisir à leurs fans (indulgents, forcément)... " Ils ", ce sont les inespérés Libertines des pas toujours très clean Pete Doherty et Carl Barât, accompagnés par une section rythmique efficace et flamboyante (le musclé et expansif batteur Gary Powell) et tirant une gueule de trois mètres (le bassiste John Hassall, visiblement désespéré d'être là). Les quatre anglais sur le retour ont clôturé la journée du samedi 29 août au festival Rock en Seine dans le superbe cadre du Domaine national de Saint-Cloud...
Quelqu'un les a visiblement briefés et coachés pour qu'ils ne se défoncent pas trop avant leur show et ne ruinent par leur reformation pour l'argent (mais pas que), Pete et Carl effectuent donc un départ sur les chapeaux de roue avec des titres très punk, servis avec guitares bien défouraillées (mais toujours aussi branleuses, c'est ce qui fait leur charme) et chant cockney désabusé, vociféré et faux à souhait (ça donne un certain genre, pas déplaisant). L'on se prend à avoir des petits frissons de satisfaction et d'émotion en découvrant les deux amis chantant souvent comme des frères sur le même micro, et ce même s'ils ont composé avec Can't stand me now un tube - bien joué ce soir, ça fait plaisir ! - documentant leurs homériques engueulades lors de l'enregistrement du deuxième album.
Désormais réconciliés et à nouveau proches, ne sont-ils pas choupis ces deux petits voyous aux grands cœurs sensibles se souriant de manière touchante avant de quasiment se rouler des pelles devant 30 000 personnes ? Pfiou ! C'est beau l'amitié virile... Quel pied d'avoir droit à des versions live saignantes d'Horrorshow, Time For Heroes, Music When the Lights Go Out, What Katie Did, Last Post on the Bugle, Death on the Stair, The Good Old Days ou encore Boys in the Band. C'est le moment que choisit notre fort aimable voisine pour nous signaler que Doherty est un peu bouffi, ce qui est vrai, mais comme il assure à peu près on ne lui en veut pas... Pour information, on rétorque à la demoiselle que Barât est, lui, beau comme un acteur de western hollywoodien un peu cabossé dans son cuir cintré et sous son chapeau de cowboy.
Bref, trêve de considérations bassement physiques, le show se déroule - presque - sans accroc, même si vers la fin l'excitation baisse un peu, tous les titres n'étant pas exactement interprétés de manière totalement inoubliable. Au bout d'une heure, c'est le temps du rappel syndical, et là c'est la cata, Pete ne revient pas vraiment d'équerre, ne veut pas jouer les mêmes chansons que son acolyte plus sobre, massacre en yaourt Les copains d'abord de Brassens et fait chier en tapant sur les cymbales pendant un morceau joué par Barat en quasi solo. Heureusement, le gars se reconcentre avant la fin des hostilités, ce qui autorise un I Get Along assez héroïque dans ces conditions pour le moins précaires. Et puis tout le monde retourne à ses occupations, le groupe britannique étant attendu au festival de Reading le lendemain. Voilà, on a vu les Libertines en live et c'était cool, sans être incroyable... Mais il y avait quand même au moins une dizaine de morceaux imparables de classe nonchalante ! Qui méritaient bel et bien d'être vécus en live...
Photos : Boby Allin (www.facebook.com/pages/boby/68782502944 www.byboby.com www.flickr.com/photos/boby_allin/ twitter.com/OdieuxBoby)
Liens : www.rockenseine.com, www.facebook.com/rockenseine, twitter.com/rockenseine...
Critique écrite le 01 septembre 2015 par Pierre Andrieu
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