Chronique de Concert
The Magnets / Hyphen Hyphen
Un coup d'il sur la scène et je retrouve le petit âne niché sur le côté (les habitués sauront de quoi je parle). Le public par contre se fait un peu attendre, soirée étudiante oblige, organisée par Lafé (Fédération Etudiante Arlésienne) avec la scène montante "Locale", si je puis dire. Mais pas d'inquiétude. Grâce à un photographe toujours aussi stressé, on arrive une heure trop tôt (alors qu'on sait très bien que ça ne commence jamais à l'heure ces trucs là !) et on a tout le loisir de voir le monde arriver petit à petit ...
En première partie, nous avons donc The Magnets, qui vont monter sur scène d'un pas décidé. Miss Zenia commence cash, avec une voix très grave et je constate tout de suite que leur registre a un peu changé. Encore plus Rock et peut-être un peu plus Electro aussi. Elle montre toujours une aussi belle maîtrise de sa voix, passant du grave au sur-aigüe sans sourciller (même si elle semble être un peu plus dans la réserve au niveau de son jeu de scène). Ce qui ne l'empêche pas de mener la danse, avec cet incroyable charisme dont elle fait preuve. Accompagnant la musique en engageant son corps tout entier, se retrouvant même par moment sur la pointe des pieds quand elle parvient à tout lâcher ... Et c'est dieu que c'est bon quand elle donne tout comme ça !!
Guillaume, lui, a toujours la même pêche, visage fermé et concentration inébranlable. Marine les yeux clos, si belle en apesanteur. Et Hugo dans son monde dès le premier accord, ne tenant déjà plus en place.
Ils attaquent Map à deux guitare et une basse (Zenia ayant changé d'instrument). La voix se fait grinçante. Les cordes puissantes. Une énergie communicative qui nous gagne rapidement. Plus ça va, plus ils se lâchent ... Les voix, les corps. Ils se donnent à nous et commence à se balader un peu plus sur la scène.
Un petit "Bonsoir ..." de milieu de set. La voix de Zenia sait se faire douce et aérienne, sur fond de roulement de batterie. Belle maîtrise des nuances. Observer est un morceau qui souffle le chaud et le froid, avec ses rythmes qui changent sans cesse. Tantôt quasi romantique, tantôt violent. Ils se donnent tous de plus en plus, sur un style définitivement très Rock anglais (et ça leur va plus que bien !) Le public aussi semble adhérer ... Un peu dissipé, mais bien présent et de plus en plus dansant.
Zenia se met à arpenter la scène à présent, entre animal en cage et boxeur prêt à entrer sur le ring ... Décidément toujours aussi impressionnante cette fille !! Et quand elle part, elle envoie carrément du lourd avec ses chants de sirène étranges, entièrement livrée à elle-même quand elle ne joue pas d'un instrument (ce que j'ai toujours préféré personnellement, trouvant que c'est là qu'elle laisse totalement libre cours l'expression de sa personnalité).
Les morceaux s'enchaînent et ils les lient les uns aux autres à présent. Il n'y a plus que la musique et elle est hyper prenante. Quant à eux, ils sont vraiment bluffants. Zenia a maintenant pris son micro en main et elle est obligée de contenir ses mouvements sur la petite scène. Puis elle retourne à sa guitare sur une avalanche de batterie et de cordes, à laquelle elle participe à présent en ayant repris la basse abandonnée par Hugo, passé au synthé.
Annonce du dernier morceau avant Hyphen Hyphen. Et c'est bien dommage, parce qu'on s'en ferait bien un peu plus, juste pour le plaisir (sachant en plus qu'il semble évident qu'ils en ont encore largement sous le pied !) Mais bon. On se fait une raison. Guillaume semble se déchaîner comme un diable jusqu'au dernier coup de baguette. Et le tout se termine sur les chapeaux de roues .... Du très très bon vraiment ce soir. Définitivement impatiente d'entendre cet EP en préparation et de les revoir une nouvelle fois en Live.
Zenia Church : Chant, Claviers & Guitare
Marine Soleil : Guitare
Hugo Maillet : Basse
Guillaume Rottier : Batterie
Setlist
1 - Parachute
2 - Accident
3 - Technical
4 - Map
5 - Unidimensionnal
6 - Observer
7 - Melancholy Hill
8 - Emotion's Growl
9 - Out Of Space
10 - Surf
11 - In Betwen
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Après l'excellente première partie assurée par The Magnets, nous avons droit à une entrée très Showbiz de Hyphen Hyphen, avec peintures de guerre et tout et tout ... Dans le noir. Lumières rasantes. Batteur torse nu (comme d'hab' en fait, si j'ai bien compris !) Quand à Santa, elle est fidèle à elle même, tatouages dehors et surtout des paillettes en veux-tu en voilà ... Chevelure blonde à la sauvage. Et arrivant en sautant pieds nus sur scène.
Elle commence donc ce set, avec sa voix suraigüe, dont elle joue allègrement en montée et en descente. Une guitare, un clavier, plus le chant ... Le moins que l'on puisse dire est qu'elle ne se ménage pas ! Et à eux quatre, ils nous diffusent une sorte de Rock-Ethnique, on va dire, très porté sur les drums, un chouilla quand même trop gueulard pour moi, mais indéniablement bourré d'énergie. Avec de jolies poses, comme lorsqu'elle semble entamer un combat des chefs, tête contre tête avec son guitariste.
"Approchez-vous, on va danser !!" Et oui on danse, mais oui aussi, on reste très exactement dans la même verve, avec cette façon très brutale de chanter, hachée, saccadée même, avec bien peu de nuances. Mais, nonobstant mon avis, dans la salle ça commence à frapper allègrement des pieds, pour se mettre au diapason de la fureur à laquelle nous assistons sur scène.
On va encore donner dans la danse un peu tribale pour la suite. Avec un clavier pourtant très 80's et les filles qui déploient une énergie plutôt phénoménale, je dois bien le reconnaitre. Un guitariste un peu plus dans l'introversion et une séance de clappe générale ... Assez déchaînée la demoiselle, mais on commence à franchement tourner en rond.
Sur Major Tom, elle s'agite toujours autant, mais sur un drum cette fois. Avec quelques moments d'accalmie qui font du bien et qui donne un peu de nuances à l'ensemble, parce que le côté Big Bazard c'est amusant, mais hélas toujours un peu pareil ! Ceci étant, il semble que ce soit ce qui leur plait ... Alors hop, tout le monde attrape une baguette et frappe en même temps sur la batterie.
Grace est annoncée comme faite pour danser (tiens, quelle surprise ;) !!) Alors continuons. Des chorés s'organisent dans la salle. C'est plutôt rigolo. Ils nous la jouent pose dans le noir, balayés par les strombis. Puis ils s'animent un par un, en commençant pas le bassiste. Les deux filles nous offrent un joli face à face ... Santa vise et nous shoote de sa guitare.
Le public, toujours aussi excité, monte à présent sur scène pour danser avec eux. Un son tout de même très ciblé 90's musclé. Festif on va dire ... Et je regrette un peu que les tentatives de morceaux plus nuancés soient en grande partie couvertes par le bruit de la salle. Pour compenser, Santa se met a franchement donner de la voix sur Las Vegas, qui va du même coup devenir (avec l'aide des claviers et de la batterie) bien plus intéressant que les hurlements auxquels nous avons eu droit jusqu'ici. Avant de quitter la salle, elle descend danser au milieu du public, puis remonte pour un amusant jeux au clavier, en parfait miroir avec Line.
Pour le rappel, Santa se fait encore une fois fusiller sur place (décidément, ils sont marqués par les jeux de guerre ces petits !), puis Puss, Line et elle prennent tous les trois un micro en main et nous font les churs, sur une musique de plus en plus électro. Tout le monde se baisse pour reprendre son élan et se mettre à sauter de plus belle. Mais cette fois c'est un peu mou du genoux quand même ... (La fatigue peut-être).
Wild Patterns. Dernier morceau de leur dernier EP (Wild Union sorti le 2 mai dernier) et donc la dernière occasion de danser. Santa nous offre une belle attitude, debout sur son retour. Encore une fois très animale. Toujours beaucoup d'agitation mais, bizarrement, je m'ennuie ferme depuis un moment. C'est, pour moi, beaucoup de n'importe quoi (avec du bon et du moins bon) qui ne donne, au final, pas grand chose. Qu'à cela ne tienne ... Pour sauter, ça saute ! Elle tient la note au clavier, pendant que les autres jouent aux marionnettes cassées ... Puis ils quittent définitivement la scène sur un fond d'Electro qui continue seul. Pour un groupe se voulant dans la mouvance de Talking Heads ou Phoenix, pour moi il y a encore de la route à faire.
Samanta Cotta aka Santa : Chant, Claviers & Guitare
Romain Adamo aka Puss : Guitare
Laura Christin aka Line : Basse
Zacharie Schutte aka Zak : Batterie
Setlist
1 - MVT II
2 - Baby Baby Sweet Sweet
3 - Atlas
4 - Major Tom
5 - Grace
6 - Loris
7 - L'Hymne
8 - Las Vegas
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9 - We Hide The Sun Shine
10 - Wild Patterns
Chronique réalisée par l'équipe de Concerts en Boîte
Critique écrite le 24 février 2013 par Ysabel
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