Chronique de Concert
The Mystery Lights + Rod Hamdallah (Les Nuits de l'Alligator 2020)
La Coopérative de mai, Clermont-Ferrand 13 février 2020
Critique écrite le 17 février 2020 par Pierre Andrieu
Animée chaque année par les efforts de moult cadors rock 'n roll blues, la caravane du festival itinérant Les Nuits de l'Alligator passe une nouvelle fois par La Coopé en ce jeudi 13 février... Deux ans après avoir fait forte impression à Clermont-Ferrand dans cette même salle, c'est l'occasion d'effectuer un retour tant espéré pour l'incroyable groupe américain The Mystery Lights, spécialiste des concerts de feu dans un registre garage/rock 'n roll/rhythm and blues. Après avoir offert un set foudroyant dans le club en 2017, juste après une prestation ultra terne des Dandy Warhols dans la grande salle, le combo du chanteur/guitariste/sauteur Mike Brandon est cette fois en tête d'affiche et a attiré toute une foule de fans ayant déjà vu le combo new-yorkais à l'uvre ou alléchés par sa très bonne réputation scénique.
Rod Hamdallah
En première partie, on découvre l'excellent ex guitariste de Legendary Shack Shakers, Rod Hamdallah, un fier américain basé à Atlanta, Georgia (il a d'ailleurs déjà enregistré avec deux des meilleurs musicos du coin, les frères Jared et Jonah Swilley, officiant respectivement chez les Black Lips et Mattiel) qui évolue avec classe et décontraction entre blues, rock 'n roll et garage. Secondé à la perfection par un groupe de Français qui semble avoir joué tout le temps avec lui (ce qui n'est pas le cas !), les Limougeauds de Weird Omen à la basse, à la batterie et au sax baryton, le mec dévoile une tripotée de titres tous plus jouissifs les uns que les autres. Grâce à sa voix typée black music (à la Black Keys) et à sa guitare rugueuse (à la White Stripes), on pense à une fusion ultra efficace et authentique de ces deux groupes/frères ennemis. Pas de fioritures, pas d'effets de manche inutiles, juste du rock 'n roll bercé (trop près du mur) par le blues le plus crade. Cerise sur la gâteau, Rod Hamdallah a même un tube dans son répertoire, ça s'appelle "I Don't Mind" et c'est à découvrir de toute urgence. Comme le reste des uvres de ce Monsieur promis à un bel avenir...
The Mystery Lights
Un peu plus tard dans la soirée, The Mystery Lights arrive sur scène après des balances en line check un peu longues... Le top départ de l'explosif show est donné sur "I'm So Tired (of Living in The City)", le premier titre du dernier album du combo ricain, le chaudement recommandé "Too Much Tension !" (acheté en vinyle rose à la fin du show et qui a déjà pas mal tourné sur la platine). Immédiatement, on retrouve le groupe imparable qui nous avait marqué à TINALS en juin 2016 et rue Serge Gainsbourg en février 2017 : Mike Brandon est plus que jamais une boule de nerfs qui saute partout comme un cabri surexcité, tout en n'oubliant pas de chanter comme un fou furieux et de jouer de la gratte comme un enragé.
Un enragé, certes, mais un enragé sachant intégrer avec maestria sa culture musicale rock/garage/soul/psyché à ses compositions, signées en compagnie du reste de la bande, les exceptionnellement bons LA Solano (guitare Vox), Alex Q Amini (basse) et Zach Butler (batterie). Et oui, ce n'est pas un hasard si la troupe enregistre pour Wick Records, une division de Daptone Records, génial label connu pour avoir hébergé Sharon Jones and The Dap-Kings, Charles Bradley ou encore Naomi Shelton et dont les musiciens résidents ont joué sur l'inusable "Back To Black" d'Amy Winehouse.
Accompagnés sur scène par Lily Rogers (très en forme à l'orgue Farfisa), les Mystery Lights n'ont aucun mal à faire étalage de leur classe. Qui est reconnaissable au fait que tous leurs morceaux sont bons (cf les hits restant en tête "Someone Else Is in Control", "What happens when you turn the devil down", "Too Much Tension !" etc.), qu'ils jouent ensemble comme par télépathie (voir les changements de rythmes sur le très surf rock "Wish That She'd Come Back" ), que tous les petits détails qui font la richesse de leurs disques sont retranscrits comme par miracle en live et qu'une reprise de King Khan & BBQ Show est intégrée à leur set list.
Dans ces conditions idéales, rien d'anormal à ce que le chaud public de La Coopé soit aux anges à la fin du concert et demande bruyamment un rappel. Infatigable malgré les heures de route journalières, le groupe s'exécute et dégaine deux titres enthousiasmants, avec en final un truc de dingue évoquant furieusement le "Surfin' Bird" des Trashmen (et qui s'avère être " Demolición " de Los Saicos), vociféré par un invité en sweat à capuche qui n'est autre que le road manager de la bande. A la fin d'une telle démonstration, on ne peut qu'hurler sa joie et se ruer sur le stand de merch pour acheter des disques. En attendant impatiemment de revoir The Mystery Lights sur scène !
Photos : Yann Cabello www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/yanncabello...
Critique écrite le 17 février 2020 par Pierre Andrieu
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