Chronique de Concert
the National + Doveman
C'était donc mon neuvième concert de The National, et le fait de les revoir dans la salle ou je les avais vu pour la premiere fois il y a tout juste 4 ans - c'etait d'ailleurs mon deuxième concert new yorkais et le début d'une longue série de rencontres musicales (Qatsi, Steve Shiffman, Teenage Prayers, ...) et humaines - et ce deux jours avant de revenir de NY avec Svet, etait assez symbolique ...
Aussi sommes nous arrives assez tôt, et après avoir croisé Brian et Scott devant, nous sommes allés faire les groupies de base (j'arborais même mon t-shirt Da Nacional) et au moment ou les portes se sont ouvertes nous sommes allés nous asseoir au pied de la scène, jusqu'a ce que la première partie attaque ...
Ce soir c'est Doveman qu'ils ont invite pour faire leur première partie. Je ne connaissais pas du tout ce garçon, et ce que j'avais pu écouter sur son myspace, m'avait un peu fait peur. Musique très très calme, dont je n'étais pas sur que le passage sur scène serait forcement un plus ...
Je suis content de m'etre trompe. Certes sa musique est délicate et calme, mais sur scène c'est carrément chouette (desole pour cet adjectif on ne peut plus subjectif et imprécis). Il faut dire aussi que Thomas Bartlett et ses camarades, même si ils ne sont pas encore très connus on de sacres références. Lui a joue ou joue encore avec antony and the johnsons, david byrne, elysian fields, bebel gilberto, yoko ono, ...
Dougie Bowne, a la batterie avec the lounge lizards, iggy pop, cassandra wilson, ..., Shahzad Ismaily, a la guitare, avec carla bozulich, marc ribot, ..., Peter Ecklund, a la trompette, avec woody allen, madeleine peyroux, ... il n'y a que pour Sam Amidon, a la guitare, au banjo et au chapeau de cowboy, que je n'ai reconnu aucun nom dans les nombreux groupes auxquels il participe ...
Bref tout cela pour dire que l'on sent qu'ils ont une grosse expérience et l'habitude de la scène malgré leur apparente timidité / réserve. Le chant a beau être à la limite du chuchotement, il n'en est que plus touchant ...
Les interventions de chacun des musiciens, a la fois discrets et bien présents mettent parfaitement en valeur les délicates compositions de Thomas Bartlett. La trompette de Peter Ecklund en particulier fait des merveilles.
J'etais un peu decu de ne pas avoir pu venir pour le soir au Elysian Fields faisait la première partie, mais finalement je suis bien content d'avoir vu Doveman sur scène, sans quoi je serais assurément passe a cote de leur musique, laissant aux gens de la blogotheque (comme Vincent) ou a d'autres sur nos pages (comme Pierre) le soin de dire tout le bien qu'ils pensent d'eux.
Comme première partie c'était parfait. Ni trop long, ni trop court. Si cela avait été un poil plus nerveux cela ne m'aurait pas dérangé pour autant, mais il y a quand même eu quelques morceaux un peu plus nerveux que les autres.
Lorsqu'ils ont termine ils sont partis comme ils ont joue, assez timidement, sans trop s'attarder devant le public qui les applaudissait pourtant énergiquement et ont laisse la place a Padma, Bryce, Brian, Scott et Aaron venus faire les derniers réglages de leurs instruments respectifs ...
Pendant la longue attente qui avait précédé l'entrée en scène de Doveman j'avais eu tout le temps de regarder la salle se remplir. J'avais ainsi pu reconnaître quelques personnes comme un des jumeaux de Clap Your Hands Say Yeah ou des visages souvent croisées aux concerts de the National (le plus drôle et sur une des dernières photos prises lorsque Matt s'approche du public, j'ai reconnu le même gars que j'avais sur une photo prise dans les même conditions 4 ans plus tôt et à un concert de Elk City). Public assez varié du fan de rock indé portant un t-shirt de Tigers and monkeys au groupes de college kids à casquettes buveurs de bière en passant par des gens plus âgés.
Lorsqu'ils font leur entrée sur scène la salle est désormais bien pleine. C'est en effet complet, mais ils n'ont pas abusé sur la jauge, on peut en effet respirer et on pourrait même un peu circuler. Finalement ce n'était peut être pas indispensable de venir si tôt. Ce soir il y a bien évidemment Padma barbiche et cheveux courts. Ils attaquent comme sur Boxer (ou sur Myspace) par Fake Empire suivi de Mistaken fro strangers. Comme à chaque fois que j'écoute Fake Empire je ne peux m'empêcher de penser à An Empire morceau phare de ce qui aurait pu être le deuxième album de Qatsi si ceux ci n'avaient jeter l'éponge.
J'ai bien apprécié ce concert mais je ne l'ai pas trouvé magique comme certains de leurs concerts comme le tout premier, leur show case à Other Music ou même leur deuxième passage au Poste à Galène. Je crois que cela vient surtout du fait que mon album préféré reste pour le moment (car je n'ai pas encore bien écouté Boxer), Sad Songs for Dirty Lovers qui m'avait vraiment interpellé et qui contient quelques perles rock inégalées comme Slipping Husband ou Available.
Peut être aussi ont ils perdu un tout petit peut de leur fraîcheur / innocence ... Après une telle reconnaissance, autant de concerts, et d'albums vendus peut on éprouvé la même excitation à être sur scène qu'au début ? Je n'en suis pas sûr. Pourtant sur scène leur attitude n'a pas vraiment changé. Bryce est toujours aussi concentré et oscillant, Aaron avec ses bouclettes en bataille a toujours un regard mi triste - mi dans la lune, Scott et Brian derrière leurs lunettes sont assez impassible et Matt complètement schizophrène selon qu'il chante ou parle. Entre les morceaux il est souriant avec toujours ce petit côté mi enfantin, mi timide, qu'il perd assez vite dès qu'il se met à chanter.
Failli oublié Padma qui même si il ne fait toujours pas officiellement partie de The National (de son propre chef) participe en plein à leur identité sur disque comme sur scène. Ce concert qui mettait bien évidemment l'accent sur le nouvel album n'était que le 5ème ou 6ème de la tournée ... les morceaux et leurs enchaînements n'étaient donc peut être pas forcement super bien rodés.
Succession de morceaux calmes où l'on pouvait un peu mieux comprendre les paroles et d'autres plus énervés où la voix de Matt avait tendance à disparaître. Sur certains comme Abel on pouvait compenser connaissant le morceau, pour d'autres c'était plus difficile.
Une fois de plus le set était bien plus énervé que ce que les disques pourraient le laisser penser, mais j'ai trouver les explosions de Matt un peu moins fluides, moins naturelles, moins spontanées. Attention je ne dis pas du tout qu'il n'était pas sincère (il est encore loin de nous faire le coup d'un Iggy Pop ou d'un Jon Spencer). On ne peut pas se mettre dans un état pareil artificiellement ... je dis juste que ce n'était pas tout à fait comme certaines autres fois.
Vers la fin il feront venir sur scène Thomas Bartlett de Doveman qui les accompagnera (comme sur le disque ?) à l'accordéon sur un morceau. Apparition sur scène relativement anecdotique, mais bien sympathique. J'aurais peut être aimé qu'il y ait un peu plus de (invités) surprises lors de concert (ils jouent à domicile, 5 soirs d'affilée, ont pleins d'amis dans le coin, ...) d'où peut être ma légère insatisfaction.
Quelques passages explosifs bien agréables avec les incontournables Lit Up, Abel et Mr November ... passage au piano des deux frères Dessner, traditionnelle escalade de retours par Matt, .... Padma était particulièrement en forme : très excité sur son violon (qu'on n'entendait pas toujours assez), mais encore plus sur son tambourin ! A la fois spectaculaire et entraînant.
Au final 17 morceaux qui sont passés très (trop) vite, qui confirment que the National a gravit un échelon supplémentaire. J'espère qu'on aura la chance de les revoir bien vite en France et notamment à Marseille. D'après la petite discussion que j'ai eu avec leur manageuse à la fin, on devrait être vite fixé ... les discussions étant (si j'ai bine compris) d'ordre financier ... je sens qu'on risque de ne pas les revoir au Poste à Galène ...
Plus une petite de Doveman ici
Critique écrite le 31 mai 2007 par Pirlouiiiit
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