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Chronique de Concert

The Pogues + The Moorings

The Pogues + The Moorings en concert

Olympia de Paris 11 septembre 2012

Critique écrite le par




Les Pogues en concert en France (hors festivals), ça faisait 21 ans que le fan que je suis attendait ça. La dernière fois c'était en 1991 et c'était Joe Strummer, feu chanteur des Clash, qui avait remplacé Shane Mac Gowan qui était HS. Autant dire que j'ai sauté sur l'occasion, qui n'était pas près de se renevouler vu l'état de santé de certains. Et je n'ai pas regretté.

Déjà, on a eu droit à une 1ère partie sympa avec un groupe, The Moorings, qui a du être bercé par la musique des Pogues dans sa jeunesse vu le style de musique. Comme la plupart, je pensais qu'ils étaient irlandais étant donné le look marin du chanteur (genre Captain Haddock en plus jeune) et la crinière rousse de la violoniste (genre Rebelle de Pixar). Mais quand le chanteur s'est mis à parler Français sans accent entre 2 chansons, j'ai eu un doute... Confirmé par leur site internet : ils sont bien français. Et ils ont bien chauffé la salle, si besoin était.



Comme il faisait déjà bien chaud et que j'avais soif, je suis allé à la buvette de l'Olympia avant la fin de leur set pour éviter la cohue et, là, stupeur, plusieurs queues (une par serveur) qui remontaient jusqu'en haut des marches, soit pour ceux qui ne connaissent pas l'Olympia, une trentaine de mètres ! Confirmation qu'on était bien à un concert des Pogues et qu'il faudrait que je fasse avec ma soif si je ne voulais pas rater le début du concert. Je suis donc retourné dans la fosse et ai passé le temps à observer le public, ce qui était plutôt drôle : ça allait des jeunes défoncés (y en a même un qui a pissé par terre au milieu de la fosse) dont les dialogues prouvaient qu'ils n'étaient pas nés lors du dernier concert des Pogues ("Tu crois que ça va pogoter ? - Tu parles, ça m'étonnerait !") jusqu'aux "papis" d'environ 60 berges, qui n'étaient pas les derniers à pogoter par la suite d'ailleurs.



Puis, alors que de la musique était diffusée dans la salle qui commençait à s'impatienter, le morceau "straight to hell" des Clash est passé et là, ç'est devenu magique : tout d'abord, le public s'est mis à chanter à tue-tête comme pour un émouvant hommage au dernier chanteur des Pogues à s'être produit dans une salle parisienne. Puis les lumières se sont éteintes alors que le morceau n'était pas fini, preuve ce morceau ne passait pas par hasard, les Pogues ayant prévu de s'associer dans cet hommage en arrivant les uns sprès les autres sur la scène. Evidemment Mac Gowan est arrivé le dernier en claudiquant tel un Dyonisos édenté et habillé comme un Blues Brother. Et là, c'était le délire, il faut dire qu'il s'était fait beau le Shane, car en plus de sa chemise blanche et costard cravatte et lunettes noirs, il était rasé et s'était fait une petite couleur aux cheveux pour cacher la grisaille. Quelle émotion de le voir encore debout malgré tous les excès qui l'ont bien abimé, content d'être là avec son sourire édenté, et faisant honneur à son public (le concert étant aussi filmé) notamment en le saluant régulièrement et en ne buvant que de l'eau (à moins que ce soit du gin, mais je n'ai pas l'impression vu qu'il a tenu près de 2 heures).



Après, c'est parti très fort avec l'hymne éthylique "streams of whisky" repris en choeur par tout le public, puis plein de classiques bien choisis qui, par la magie des Pogues et de la voix sans pareille de Mac Gowan, font passer du rire et de la danse ("Sally Mc Lennane", "Bottle of smoke",...) à l'émotion voire aux larmes (j'en ai vu pleurer sur "Fairytale of New York" quand Shane a fini par danser un slow avec la chanteuse qui complétait le duo). Malgré l'âge, les papys ont assuré sur scène et ils n'ont rien perdu de leur magie. Ils ont fini par achever ceux qui tenaient encore debout après près de 2 heures de show et 2 rappels en concluant par "Fiesta" (qui n'a pas été écrit par Patrick Sébastien pour ceux qui ne le sauraient pas) sous un déluge de confettis.



Après avoir englouti une bière achetée au premier vendeur à la sauvette croisé, je me suis dit que j'étais on ne peut plus heureux, bien qu'épuisé et transpirant.


www.pogues.com

Photo Mauro Melis www.soundofviolence.net/multimedia/photos/2211/9686/the_pogues_paris_olympia_12_09_2012.html

 Critique écrite le 13 septembre 2012 par SMGFB


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