Chronique de Concert
The Probs + Gush + Puggy (Festival Chorus des Hauts de Seine 2013)
Mais avant de revenir sur les prestations respectives de nos musiciens, j'aimerais déjà vous parler un peu du lieu. Parce que pour ma part, j'allais pour la première fois au Magic Mirror (oui oui, je sais : une honte !) et j'ai eu un vrai coup de foudre pour ce lieu, chic et bohème, qui rappelle un peu l'ambiance si particulière du Cabaret Sauvage. En plein coeur de La Défense, cet immense chapiteau de bois et de velours a de quoi impressionner. Je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi grand, d'aussi haut, d'aussi coloré, d'aussi... chaleureux ! Le plus ? Entre deux concerts, il est possible d'aller grignoter un bout ou de boire un verre, pour quelques euros. Quand on ne sent plus ses jambes, c'est plus qu'appréciable...
Avant de commencer cette chronique, il faut aussi que je vous avoue quelque chose : je suis secrètement amoureuse de Matthew Irons, le charismatique chanteur de Puggy. Alors je ne serais sans peut-être pas franchement objective en vous disant que la soirée est allée crescendo...
The Props d'abord, les premiers à monter sur scène, sont un tout jeune groupe de rock à l'énergie communicative. Quatre copains d'adolescence qui ont aujourd'hui entre vingt et vingt trois ans forment le groupe : Sébastien Escos (chanteur), Pierre Petitjean (batteur), Charles Trelin (bassiste), Christophe Bontoux (guitariste) et Stéphane Huynh (pianiste). Entre eux, la complicité est palpable. Et ils s'éclatent sur scène, ça se sent ! Le chanteur surtout, qui vibre littéralement et donne du corps en plus de la voix, avec des sauts et des gesticulations à la limite de l'hyperactivité. Certes, c'est parfois un peu maladroit mais cette ébullition créative a aussi ses charmes ! Il y a un côté très aérien dans leurs mélodies aux influences britishs. Le tout est accrocheur avec, néanmoins, un petit air de déjà vu. Et sinon, les filles, bonus : le chanteur est sympa à regarder.
(Je sais pas ce que j'ai en ce moment avec les chanteurs ?! Bref.)
Au tour de Gush, j'avoue avoir complètement déconnecté. Rien de négatif là-dedans mais je serais incapable de vous dire autre chose que : ils font planer, ces mecs-là ! C'est même difficile de distinguer un morceau d'un autre tant le tout vous entraîne vraiment dans un univers musical aux allures sixties-seventies. On sent leur goût pronnoncé pour les Beatles, Stills & Nash ou même les Beach boys par moment.
Gush, c'est sûr, est un groupe à suivre. Seul hic : ils auraient besoin d'une styliste ! Le côté hipster-mi-hippie est un peu trop pronnoncé pour ne pas prêter à sourire. Un conseil les gars : en 2013, le marcel décolleté, c'est out !
Et enfin, est arrivé Puggy, tête d'affiche très attendue par une salle fébrile. Les concernant, j'ai envie d'être dithyrambique. Parce que vraiment, c'était bien. J'ai retenu de leur prestation beaucoup de professionnalisme - tout est impeccable, tout s'enchaîne, pas une fausse note ne vient perturber nos oreilles - et, en même temps, une vraie liberté. J'ai énormément aimé les improvisations au piano de Matthew, le chanteur du groupe. Ses mains courent sur les touches, s'embalent, s'envolent et puis, hop, retour à la mélodie sans qu'on n'ait rien vu venir ! J'aime aussi ses variations vocales, allant du plus aïgu aux sonorités les plus graves.
(Je vous ai déjà dit, que j'étais amoureuse, hein ?)
Ensuite, la setlist a été parfaitement étudié : pour une fois, pas besoin d'attendre la fin du concert pour entendre les titres les plus connus. Très vite, ils déroulent les chansons de leurs premiers albums, notamment la très rythmée When you know et la sublime How I needed you - qui pourrait émouvoir le plus insensible d'entre nous.
Jouer ces mélodies aimées par le public ne les a pas empêché d'égrainer également les titres de leur nouvel album, sorti en France le jour même du concert ! To win the world se révèle une vraie réussite musicale. Fidèle au dernier album (Something you might like, 2010), les refrains du nouvel opus restent facilement en tête et on peut déjà les fredonner en sortant du concert. Mais, si on écoute avec attention, on s'aperçoit vite que les textes ont une réelle profondeur. Evidemment qu'on parle d'amour, mais pas que. Par exemple, Move on est une chanson qui évoque les nouvelles technologies et les progrès infinis de la science. Un sujet d'actualité, beaucoup moins léger que la mélodie pourrait le laisser croire ! Personnellement, j'ai eu un gros coup de coeur pour Everyone learns to forget, un morceau qui commence comme une balade folk et explose ensuite, avec des sonorités de rock tendu : l'ensemble donne une belle harmonie musicale.
Mais la patte Puggy est avant tout portée par le timbre de Matthew Iron, dont la voix virevoltante fait sans arrêt le grand écart entre pop douce et rock attitude. Un digne héritier d'un autre Matthew, si vous voulez mon avis : Matthew Bellamy.
Ah Puggy, si vous saviez, how we kiffed you !
Critique écrite le 14 avril 2013 par Julyzz
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