Chronique de Concert
The Puppini Sisters
Elles voulaient recréer 70 ans après les Andrews Sisters leur mur de voix sur trois tonalités différentes. Elles l'ont fait en beaucoup plus sexy.
Elles semblent surgir des années 50 dans leur tenue or pailletée. A droite, sous une robe d'époque, la voluptueuse Kate qui fait penser à Mae West et pas seulement pour sa coiffure. Au centre, dans son short moulant, la tonique Marcella, accordéoniste plus glamour qu'Yvette Horner. A gauche, la longiligne Stephanie, jupe fendue et lèvres dévastatrices.
Dès leur entrée sur scène, on est prêt à tout pardonner aux Puppini Sisters. Derrière elles, trois musiciens (guitare, batterie, contrebasse) qui n'auront pas droit à l'erreur (Moi jaloux ?).
En toute objectivité, à l'arrivée, on n'aura pas grand-chose à reprocher aux filles, d'autant que j'étais pile en face de la belle Stephanie. Quant aux moustachus, ils ont bien fait le boulot, mais on ne peut s'empêcher d'imaginer la dimension supplémentaire que revêtirait ce show avec quelques cuivres.
La première réussite de la soirée est la setlist. Jugez plutôt :
Bei Mir Bist Du Schön* / Heart Of Glass* / Mr Sandman* / Sway* / Parole Parole / Wuthering Heights* / It Don't Mean A Thing (If It Ain't Got That Swing)** / Le Temps De L'Amour / Heebie Jeebies* / I Will Survive / Don't Sit Under The Apple Tree** / Java Jive* / Habanera (Carmen) / (I Can't Believe I'm Not A) Millionaire** / Les Cactus / Soho Nights** / Tu Vuo' Fa L'Americano* / Crazy In Love** / Hold Tight (Want Some Seafood Mama ?) / Boogie Woogie Bugle Boy (Of Company B)*
Rappels : Walk Like An Egyptian** / In The Mood*
Soit 8 titres de leur premier album Betcha Bottom Dollar*, 6 du second The Rise And Fall Of Ruby Woo**, deux chansons adaptées au public français (reprises de Françoise Hardy et Jacques Dutronc) pour un total de deux heures de standards aux arrangements plus ou moins heureux.
Dans la colonne -, Wuthering Heights qui ne fait pas un pli face au chef d'uvre de Kate Bush, Parole Parole (Blake Wilner est meilleur à la guitare que dans le rôle d'Alain Delon) et In The Mood qui perd toute sa saveur sans cuivres.
La colonne + est davantage chargée :
Les chorégraphies de la triplette dorée sur la plupart des morceaux, toujours gracieuses et synchro, même avec leurs instruments à la main (violon pour Stephanie, accordéon pour Marcella, mélodica pour Kate). Elles en jouent pour la première fois sur Mr Sandman, et les ressortent régulièrement.
Stephanie troque son joli violon en forme de $ contre une guitare pour chanter Les Cactus sans ses deux "surs" mais entourée des trois bellâtres. Auparavant, Kate avait fait apprécier sa voix en solo sur Le Temps De L'Amour.
Le public est régulièrement invité à chanter et le fait parfois spontanément : les "Doo-Ah Doo-Ah" fusent sur le très enlevé It Don't Mean A Thing, les "Oh Eh Oh" sur Walk Like An Egyptian et je ne reparlerai pas de Parole Parole.
Le rythme s'accélère en fin de concert avec le dynamique Tu Vuo Fa L'Americano cher à l'Italienne Marcella, Crazy In Love de Beyoncé complètement transfiguré et un Boogie Woogie décoiffant.
On rit aussi lorsque un homme du public est pris pour cible par les trois filles solidaires : il aurait brisé le cur de Stephanie ! Ouh le vilain ! Ou quand Marcella disjoncte sur une danse qu'un derviche tourneur n'aurait pas reniée.
Charme, humour, standards, styles musicaux variés, danses, paillettes... Le public est conquis et termine la soirée debout à danser comme un Egyptien. Oh Eh Oh !
The Puppini Sisters : Stephanie O'Brien : chant, violon, guitare ; Marcella Puppini : chant, accordéon ; Kate Mullins : chant, mélodica.
Blake Wilner : guitare ; Pat Levett : batterie ; Henrik Jensen : contrebasse.
Critique écrite le 01 février 2010 par Mcyavell
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