Chronique de Concert
The red goes black, Bagarre, Damian Marley, FFF
Les concerts ne débutent que dans l'après midi, c'est l'occasion de traîner dans St Nolff, où les commerçants jouent parfaitement le jeux, et bichonnent les festivaliers.
En retournant sur le site, je remarque que tout le monde a bien besoin de se reposer, l'idéal reste encore la fraîcheur des platanes à même le bitume de la route barrée pour le week-end.
Ouverture des portes vers 16h, et on remarque bien qu'aujourd'hui, le contraste sera plus marqué entre les publics des différents groupes.
Les fans d'Indochine se ruent d'ailleurs vers la scène alors que le groupe joue vers 22h (on peut les distinguer à leur look tout droit sorti du merchandising)...
D'un autre coté, pas mal d'amateur de reggae et de rock, et une tranche d'âge globalement plus élevée que la veille. La foule est aussi plus dense, avec l'ensemble du site optimisé à fond.
Ça démarre très rock'n roll avec The red goes black. Les guitares sont de sortie. Les arpèges portent jusqu'au fin fond du site, et la batterie martèle des rythmiques typiques qui rassasient les amateurs nostalgiques de l'âge d'or du rock émanant du blues.
La basse vient donner le la de la cadence à suivre. Le soleil est de la partie, et amène de la chaleur à l'ambiance hippie qui se met en place.
Les ballades blues alternent avec des riffs plus actuels, et le chant coule dessus tranquillement.
Le capitaine du navire scande ses textes, avec une mélancolie réaliste et un brin de voix qui pousse à tendre l'oreille et écouter ses directives.
Belle mise en bouche, et c'est un autre style qui succède.
Bagarre arrive avec un style vestimentaire particulier très 90s. Le style musical l'est aussi à mon goût...
Je prend un gros coup de vieux, quasi réac' à me retrouver dans l'incompréhension de l'engouement de la foule amassée aux premières loges scandant des slogans assez décalés, connaisseurs de Bagarre, et se délectant du show. Ils ont leur univers bien singulier, et le public semble s'y reconnaître.
Je suis pourtant aguerri aux groupes de rap qui ne mâchent pas leurs mots, mais là pour moi, je ne m'y retrouve pas avec les grands écarts entre les passages " poétiques " et les refrains ultra simplistes et crus.
C'est personnel, et je ne pourrai occulter que les sons minimalistes mais très efficaces frappent fort et font réagir le public. De plus, les thématiques abordées soulèvent des choses intéressantes comme la condition féminine dans notre système actuel, parfaitement d'actualité.
Les Bagarre maîtrisent l'usage des machines et lâchent de grosses basses, et les textes parlés plus que chantés sont repris par la foule, d'une seule voix.
Les gars de la sécurité enfilent une autre casquette en rafraîchissant les gens avec des tuyaux d'arrosage, un bain de jouvence sur les têtes carbonisées par la chaleur de plomb de cet après midi.
Ça rajoute aussi à l'ambiance caniculaire et survoltée.
Bagarre jouit d'une notoriété grandissante, et leur énergie sur scène est incontestable.
La musique est un langage, une vibration, qui touche ou non, et là, ce n'est pas ma came, tout simplement...
Je ne suis peut être pas assez objectif car j'attends de pieds fermes Damian Marley, vu il y a quelques années lors de sa tournée pour Distant relatives avec Nas.
Vers 18h30, c'est une heure parfaite pour pouvoir apprécier au mieux son show en solo rodé au fil des années, et agrémenté de quelques uns de ses bijoux de Stony Hill.
Le band fait le warm up avec un petit medley et Damian débarque avec son fidèle porte drapeau.
Il est magnifiquement propre dans sa prestation malgré le débit d'un torrent en furie.
Les choristes jouent les danseuses dancehall sans retenue, et le plus jeune des Marley brothers enchaîne les hits tirés de Welcome to Jamrock, Halfway tree, Distant relatives, du bon vieux Mr Marley et ainsi que ses nombreux feats.
Certains titres sont revisités, donnant une seconde jeunesse avec des breaks qui font décoller la Fête du Bruit.
Malgré un show qui avoisine l'heure et demi, je serais quand même un peu frustré de ne pas entendre certains titres calme, mais on ne peux pas tout avoir, la setlist est déjà énorme et en live il faut faire bouger!
Il est très expressif, et joue avec la foule efficacement, remerciant de nombreux sourires sincères.
Ça fait vibrer de voir un artiste toujours engagé comme lui prendre plaisir sur scène malgré des tournées internationales à rallonge. Il arrive à fédérer la quasi totalité des festivaliers même les plus sceptiques notamment avec un Could you be loved magnétique ou encore Road to Zion particulièrement planant.
Personnellement, Damian Marley et son band m'ont achevé sur place et épuisé le peu de jus qu'il me restait des deux jours de festival.
En tant que converti, ils m'ont même fait aller plus loin que ce que je pensais dans mes ressources grâce à de petites surprises. Bless JR GONG !
C'est donc assis une bonne partie de FFF que j'ai pu souffler, malgré leur son rock bien plaisant.
Mon chouchou le bassiste Nicolas Baby est aussi impressionnant visuellement que groovement !
En effet la Fédération Française de Fonck est à la croisée du rock et du funk.
Ça me remet un flash-back dans les années 90 avec une fusion particulière à cette décennie.
Marco Prince, le chanteur a effectué un parcours éclectique autour de la musique avec la composition de nombreuses B.O, un passage en tant que jury de l'émission Nouvelle star en plus de son expérience chargée avec FFF.
La scène est son jardin où il taille la ronce sans gants. Il a un style très américain, tout en chantant en français.
Les membres du groupe sont de très bon musiciens, et le guitariste Stanislas Poupaud lui aussi est ultra polyvalent avec divers formations.
Guitariste aussi de Johnny entre autre, bassiste de Winston mc Anuff, mais aussi multi instrumentiste, autant dire qu'on ne doute pas qu'ils se comprennent et qu'ils dialoguent aussi fluidement au travers de leur médium commun.
Une tromboniste vient mettre une touche funky caribéenne à la sauce déjà piquante.
A la fin de FFF, je ferai le choix de zapper Indochine (de toute façons, il n'y aurait pas pu avoir de photo), ayant eu ma dose de zik pour le week-end, et voyant que le gros plateau nécessitait une logistique obligatoirement longue.
Et pour être totalement franc, j'ai beaucoup de mal avec ce groupe qui possède pourtant un vivier de fans assez impressionnant.
J'ai l'excuse que le groupe a été maintes fois chroniqué sur Concertandco par de vrais connaisseurs...
C'est pour La phaze que je suis plus hésitant mais le choix est fait de rentrer plus tôt, La phaze tourne, et j'aurai l'occasion de les croiser bientôt...
Un grand bravo à l'ensemble de l'organisation de la Fête du Bruit et de ses bénévoles, très pro, et plein de bonnes initiatives comme le cashless qui facilitent la vie des festivaliers, et leurs permettent de se focaliser sur le son.
L'ambiance festive et la programmation bien sculptée ont fait de cette édition à St Nolff une réussite, à en voir l'affluence de ses 2 jours et la bonne humeur qu'il y a régné.
Le 3ème jour avait l'air dans la même trempe!
Critique écrite le 26 juillet 2018 par Berclic
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