Chronique de Concert
The Toy Dolls
Voilà une date qui était cochée depuis longtemps, plus par curiosité que par fanatisme : quand les rares Toy Dolls, rois du pitre-punk, passent à Marseille, et qu'on ne les a pas revus depuis 20 ans (c'est mon cas), y compris un mardi soir, on se déplace... Même si on sait à peu près ce que va donner le show emmené par Olga et ses deux sbires. Bien sûr, eux ne sont pas d'origine : d'après Wiki, le bassiste est là depuis 2003 et le batteur depuis 2006 : aucun des deux n'était là quand je pense les avoir vus en 1999... Les "nouveaux" ont déjà une durée très appréciable dans le groupe mais ça montre bien que c'est d'abord un one-man-band organisé autour de Michael Algar, seul à avoir survécu à 40 ans de crétinerie !
Comme souvent (et comme la dernière fois pour les glorieux Sleaford Mods), l'Espace Julien ne leur a pas fait de calicot sur la devanture, ce qui définit en fait assez bien les concerts que je suis susceptible d'aller voir dans cette salle... Avouons qu'on a préféré diner avant, désolé pour la première partie George San (photo ci dessus)...
La salle est à moitié, allez, aux deux-tiers pleine, avec pas mal de vieux punks et de vieux skins, que cette musique va rajeunir d'un coup - on soupçonne certains slammeurs de scène d'avoir eu plus de cinquante balais ! Et un pogo bon enfant va agiter une bonne partie du concert, dans une très bonne ambiance festive, où même les filles pouvaient s'amuser en toute tranquillité, y compris à sauter dans la foule.
Dans le genre punk toujours tiré à quatre épingles, notre Billy Idol local est évidemment de la partie et tentera à plusieurs reprises de se faire vraiment mal en tombant depuis la scène dans toutes les positions - le problème étant qu'il est manifestement incassable.
Comme attendu, les trois zigues des Toy Dolls actuels qui entrent en piste à 21 h 30 pétantes sont bien lookés crétins : lunettes de soleil en plastiques, cravates et vestes rouges cintrées et vite tombées sur des chemises sans manches du plus bel effet, pantalons en tartan, docks bien cirées, cheveux dressés sur la tête en iroquois ou peints en rose. Le tout pour créer un son punk-rock pétaradant et compact, emmené par la guitare extrêmement précise de Mr Algar.
Contrairement à un certain nombre de gens dans la salle, on a une connaissance assez "best-of" du groupe et son répertoire, à l'exception des grands classiques : Nellie The Elephant (qui me renvoie directement 25 ans en arrière, dans les caveaux étudiants de Strasbourg !) ou Toccata, la fantastique déclinaison de Bach, ailleurs l'air d'Oh when the Saints ou celui de M le Maudit... et l'inévitable Dig that Groove, bien sûr, une sorte de comptine passée à la gégène, ultra-efficace, tout comme Harry Cross, sans doute les deux climax du concert. Seule déception sur la liste, pas de Yul Brynner was a skinhead, hélas...
Le groupe est un peu moins pitre que prévu : pas grand chose à signaler sur scène à part un ou deux tirs de confettis, et une effigie de Richard Clayderman décapitée - le minimum syndical ! Pas forcément hyper varié leur répertoire, qui flirte parfois avec la oï bête et méchante, mais vraiment fun quand même : disons qu'on l'écouterait pas à la maison...
Mais que sur scène, au moins une chanson sur trois est vraiment jouissive (Alec's Gone, reprise en choeur), s'appuyant généralement sur les remarquables capacités du leader à la guitare, sur sa merveilleuse voix de canard (relayée par les choeurs des 2 autres) et une section rythmique irréprochable. A ce titre les morceaux instrumentaux comme leur reprise du classique surf Wipe out font particulièrement mouche aussi !
Le concert est assez généreux, avec plusieurs rappels (manifestement prévus quand même), et se finit par un lâcher de ballons-souvenir : une très belle prestation, en somme, même si elle doit être assez semblable d'une soirée à l'autre : tout ceci est très, très professionnel ! Allez, plus que 5 ou 10 ans à tirer et le chanteur, 57 ans aux prunes, pourra prendre sa retraite (sauf rallongement intempestif du temps de travail d'ici là, bien sûr) : en attendant il a encore bonne mine et on peut très bien envisager de retourner le voir d'ici là, avec ou sans les mêmes musiciens !
PS : on me demande de signaler que de nombreux soutiens-gorge ont été lancés sur scène, dont certains de grande taille - après tout, chacune ses goûts, et pour certaines de ces dames, un vieux punk un peu édenté peut aussi faire un sex-symbol tout à fait convaincant !!
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Critique écrite le 05 décembre 2019 par Philippe
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