Chronique de Concert
The Twilight Singers
Après la chronique de l'album "Dynamite Steps" du groupe The Twilight Singers, fraîchement en ligne, voilà la suite avec ce compte rendu de concert qui malgré la trop grande confidentialité niveau promo fut en réalité un véritable évènement.
Depuis la création du groupe, c'est la 1ère fois que Greg Dulli et ses acolytes posaient les pieds sur le sol français. Hormis la délicieuse parenthèse The Gutter Twins avec Mark Lanegan et ce concert magistral donné à la Maroquinerie en Février 2008, c'était donc une première. Il y a plusieurs raisons à cela.
Greg Dulli n'a jamais eu l'exposition qu'il méritait chez nous faute à un manque évident de soutien, d'une agence de promo efficace pour l'aider à percer ici. Même du temps de son précédent groupe The Afghan Whigs, c'était déjà quasi la même chose. Alors que chez nos voisins, en Belgique ou aux Pays-Bas, ils sont connus, tournent régulièrement, ici en France rien ou si peu. C'est donc une chance pour les rares adeptes français de Greg Dulli de les voir sur scène et c'est à la Flèche d'Or que cela s'est passé.
Pour commencer, j'ai trouvé curieux le choix de la salle, j'aurai pensé plutôt à une Maroquinerie, une Boule Noire, un Nouveau casino mais pour ceux qui ne le savent pas encore, la Flèche d'Or est devenue il y a quelques temps, suite à un changement de propriétaire, une véritable salle de concert. Exit le coin restaurant, les tables, les canapés, on trouve juste un bar en fond de salle et un espace réservé au live avec une fosse moins ramassée, du coup, que par le passé. Une salle de plein pied qui doit pouvoir contenir autour de 350 places environ. Avis aux amateurs, La Flèche D'Or est donc un lieu de concert à Paris à surveiller de très près avec une programmation que je trouve de plus en plus magique et judicieuse. Des artistes confirmés, des talents encore inconnus, on ne peut que trouver son bonheur avec souvent des concerts à 10/12 euros la place, vous avez noté ? Ok, alors je reviens sur leur prestation du jour.
Ils sont arrivés pour 22h45 après de trop longues balances et deux premières parties plutôt insipides, Ladies first, Marceau! et Beat Mark. Nous ne sommes pas nombreux avec au maximum 200 personnes dont le responsable de Rock En Seine mais un paquet de visages radieux se trouvent là.
Je le redis, c'est une chance qu'ils soient passés sur Paris vu la configuration de la soirée alors profitons un max, le show ne va sûrement pas durer des plombes. On démarre par "Last Night In Town", qui est l'introduction également du dernier disque "Dynamite Steps". Pas aussi puissant que je l'espérais mais savoureuse mise en bouche, ils enchaînent sur "Fat City" un morceau de "Blackberry Belle".
Le set fera la part belle à Dynamite Steps et Powder Burns, Greg Dulli alternera les passages au piano et à la guitare. Le voir à 1 mètre de moi pour le fan que je suis et l'entendre chanter et jouer au clavier sur des titres comme "Don't Call", sa reprise de Desire, Get Lucky, Candy Cane Crawl furent des moments de bonheur intense.
J'ai entendu aussi la reprise de Martina Topley Bird "Too Tough To Die" un morceau qui lui va comme un gant de velours. Un des sommets me concernant fut qu' il a interprété à la guitare "Bonnie Brae" un titre qui me fout en l'air à chaque fois et que dire du titre "Teenage Wristband", un délice. Ce soir, pas de blah blah, de fioriture, le groupe enchaîne avec parfois de discrets sourires et un Dulli au regard toujours intense qui ne desserre que rarement les dents.
Concernant sa santé, il n'a pas maigri mais pas grossi non plus. Je l'ai trouvé plus en forme qu'il y a 3 ans et visiblement, il fume moins. En tout cas, ce soir, sur scène, il n'a pas fumé, lui le pompier notoire. Plutôt sympa de le voir prendre un peu plus soin de sa santé après son malaise sur scène en Belgique il y a deux ans.
A bientôt 46 ans, Greg Dulli est moins fou-fou mais c'est en partie dû à l'ambiance générale de cette soirée. Le bonhomme était peut-être, sûrement un peu dégoûté, moins motivé à la vue de tout cela.
Il semblait avoir envie d'expédier les morceaux mais comment lui en vouloir... 14 morceaux seront interprétés pour une grosse heure de concert... sans rappel. Au lieu de finir sur deux chansons prévues sur la set-list, ils se sont barrés comme des voleurs avec un simple merci et un geste de la main en guise de remerciements.
Les dernières chansons entendues furent le single "On The Corner" et "The Twilite Kid" en fin de set. Même si ma joie fut grande de les voir dans des conditions si intime", difficile de ne pas avoir un sentiment d'inachevé et une légère déception. Je suis tout de même ravi de les avoir vu enfin, depuis le temps que je suis Dulli, bientôt 20 ans, je t'en veux pas Greg, sans rancune et j'espère juste que tu ne rayeras pas la France de la carte d'une manière définitive. Ou bien devrai-je aller en Belgique pour te voir moins faire la tête...
Dulli, c'est pour la vie.
Remerciements : la Flèche D'Or et Alexandre
https://www.flechedor.fr
https://www.thetwilightsingers.com
Stéphane Carubelli pour les photos, sa bière et parce qu'il a une Harley avec le porte clé en plus
Critique écrite le 08 avril 2011 par Lebonair
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