Chronique de Concert
Cannibale + Thee Watched Voyeurs
Arrivée juste à temps pour le début de la première partie des Thee Watched Voyeurs, un trio clermontois qui envoie efficacement des titres de rock garage vintage à base de voix perçante, de guitares fuzzy sixties, rythmés par des lignes de basses appliquées et une batterie incisive. Les commentaires ironiques du chanteur, sur le fait qu'il n'y ait pas foule, n'ont pas franchement réussi à réchauffer l'ambiance, la quinzaine de personnes disséminée aux quatre coins de l'établissement restent camper sur leur position. Malgré ça, le set d'une grosse demi-heure nous offre une introduction énergique et réjouissante, avec cerise sur le gâteau, un son très bien arrangé!
Hey, tu te souviens de la pub Tahiti douche ?! Des corps nus ondulant sous la pluie au milieu de la jungle tropicale? Oublie le savon, parce que là on s'en fout un peu hein, on est pas chez ta mère à mater les pubs entre deux épisodes des Feux de l'Amour. Remplace-le par une bonne dose de rock garage exotique, ambiance ondée psyché torride garantie: C'est un peu ça, l'effet Cannibale !
Ça commence avec "No Mercy For Love", premier titre de leur tout aussi premier album du même nom, sorti chez Born Bad Records l'année dernière, et le public curieux, un peu plus nombreux à présent (une bonne trentaine, wow !), s'avance vers la scène, tout en laissant la distance de timidité habituelle, ou plutôt de sécurité ce soir, qui sait, avec un nom de groupe pareil, on se méfie un peu.
Fait intéressant, le parti pris des rythmes "tropicaux" ne se cantonne pas à nous faire voyager dans un seul pays, mais prends des influences assez diverses : quand "Mama", blindé de fuzz, ou "Speck of Dust", plus épuré, nous emmènent en Amérique latine avec leurs notes cumbia assurées au clavier, "Diabolik Prank" nous fait survoler l'Atlantique, vers de lointaines contrées africaines pour donner un style plus tribal, à touches funky, très dansantes, et au rythme endiablé de la caisse martelée par le second guitariste, renforçant l'aspect pulsatile.
Bon, ça ne danse pas beaucoup ce soir, le public est timide, mais dans l'esprit, c'est ça. Il est d'ailleurs tellement attentif et calme, qu'on a peut-être connu le moment "accordage" le plus silencieux pour un groupe rock, où l'on aurait presque entendu une mouche voler, si celle-ci n'avait pas foncé prématurément vers un projecteur pour une trépas brûlant... On préfère pourtant ça au bavardage intempestif subi lors du précédent live avec Volage. Le public clermontois est à l'instar de sa météo, il peut passer d'un extrême à l'autre sans prévenir. L'ambiance est toutefois détendue, la complicité entre les protagonistes étant perceptible; et le chanteur, avec son smile communicatif à te rembarrer une dépression, et à force de persévérance, réussira à rapprocher les plus téméraires vers le chaudron scénique.
On continue alors avec "Three Minute God", ce petit bijou nous propulse quant à lui dans un faille spatio-temporelle pour toucher les 60's dans un style brit yéyé assumé, avec un bonne dose de garage psyché. Un son toujours agréablement bien réglé nous fera aussi particulièrement apprécier la ligne de basse sensuelle d'"Hidden Wealth" et une très belle voix mise en valeur sur "Rythm of Fire", deux titres fiévreux et ensorcelants. On finit sur un Carribean Dream qui donne une nouvelle occasion de se trémousser au son groove reggae du clavier.
Cannibale impressionne par sa capacité à manier les genres avec habileté et originalité pour donner un contenu terriblement intéressant et propose plus d'une heure de live ardent et chatoyant. Qu'on prendra plaisir à revoir !
Critique écrite le 12 juin 2018 par Dissy
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