Chronique de Concert
The National & This Is The Kit
A la demande d'une amie, je me suis donc rendu sur Paris ce mercredi pour aller écouter The National, jamais vus en concert jusqu'à présent. J'ai une histoire un peu particulière avec ce groupe américain. Découvert en 2008 après leur album Boxer, j'ai ensuite écouté en boucle tous les précédents. Leur virage un peu plus mainstream, voire pop parfois avec High Violet en 2010, m'avait détourné d'eux et j'avais écouté d'une oreille distraite les albums suivants. Jusqu'à la sortie l'an dernier de First two pages of Frankenstein que j'ai trouvé excellent.
This Is The Kit
Bien placés, sur le côté de la scène, nous assistons à la première partie assurée par This Is The Kit, plutôt sympathique. J'écoute régulièrement leurs 2 derniers albums en ligne et je les aime bien. En concert, ça passe, même si la taille de la salle et la durée du set (3 petits quarts d'heure) ne les mettent pas forcément beaucoup en valeur.
The National
A 21h précises, le groupe new-yorkais The National fait son entrée sur scène au son de Slippery song de Talking Heads. Durant 2h15 rappel inclus, le combo jouera plus de 25 morceaux issus de la totalité de sa discographie. Matt Berninger semble en forme, se démenant durant toute la performance, même si sa voix est cassée. Il a du mal à hurler ou chanter lorsque cela monte dans les graves. L'énergie est néanmoins toujours présente et on voit qu'il ne ménage pas ses efforts et est content d'être là. Un roadie est obligé de le suivre tout le concert pour tenir le fil de son micro : pourquoi n'a t il pas un micro sans fil en 2024 ? C'est la question du soir. Il s'emmêlera même une minute dans les câbles. Mis à part ça, il monte sur les éclairages, se roule par terre, se balade dans le public, lui apporte de l'eau : un vrai showman. Ses discours pro Biden et pour le Gay Month sont appuyés, et on voit qu'il est engagé sur les sujets.
Les musiciens sont au diapason, avec un bassiste discret et efficace : Scott Devendorf et des guitaristes très rock et très agréables à voir jouer sur leur Gibson Firebird: Aaron et Bryce Dessner . Ça joue très bien et suivant les morceaux, on s'envole plus ou moins. Smoke detector issu du dernier album notamment est très efficace. D'autres morceaux marquants ont été les classiques Bloodbuzz Ohio, Mr November, Fake Empire et surtout England. Il y en a pour tous les goûts et on ne s'ennuie quasiment jamais.
Kate Stables, chanteuse de This Is The Kit et Minda Tindle accompagnent aussi le groupe à la voix sur plusieurs morceaux plus calmes. C'est très agréable pour mélanger les ambiances live, même si je suis moins fan de ces morceaux sur disque. Les cuivres et claviers jouent aussi leur rôle et sont très intéressants sur certains morceaux. Le musicien qui cimente le tout et qui est véritablement impressionnant est Bryan Devendorf, le batteur. Je me rends compte de la complexité et de l'étendue de sa palette. Il met un punch dingue, n'hésite pas à user de la double pédale et s'avère indispensable et bluffant de bout en bout.
Le groupe termine avec Vanderlyle crybaby geeks chanté par le public, le leader de The National lui tendant son micro et ne chantant presque pas. La formation s'est donné sans compter, Bryce Dessner parlant en français, évoque le rôle tout particulier de ce pays où il vit et qui a apprécié le groupe avant tout le monde, il y a près de 25 ans. Un excellent concert avec des personnes de tous âges (20-65 je dirais). Je regrette juste le peu de morceaux des anciens albums, mais reconnais que High violet et Trouble will find me sont d'excellents disques dans lesquels je ne manquerai pas de me replonger : mieux vaut tard que jamais !
Photos by @grahammacindoe https://www.instagram.com/grahammacindoe/
Setlist :
Runaway
Eucalyptus
Tropic Morning News
Don't Swallow the Cap
Bloodbuzz Ohio
The System Only Dreams in Total Darkness
I Need My Girl
This Is the Last Time
Oblivions (avec Kate Stables and Mina Tindle)
Rylan (avec Kate Stables and Mina Tindle)
Conversation 16
Cherry Tree
Abel
Alien
Deep End (Paul's in Pieces)
Smoke Detector
Day I Die
Pink Rabbits
England
Graceless
Fake Empire
Space Invader
Rappel:
Light Years (avec Kate Stables and Mina Tindle)
Mr. November
Terrible Love
Vanderlyle Crybaby Geeks (chanté essentiellement par le public)
Critique écrite le 06 juin 2024 par Cabask
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