Chronique de Concert
Tindersticks ciné concert The Waiting Room
Superbe moment, à la fois musical et visuel, que le ciné concert offert par les Tindersticks au Petit Vélo, à Clermont-Fd, dans le cadre du festival international du court métrage... En avant première de la tournée 2016 du groupe de Stuart Staples, le public a eu la chance d'assister à 18 heures 30 et 21 heures à l'interprétation du nouvel album, The Waiting Room, un des meilleurs de la carrière des Anglais, avec en fond de scène de très belles projections des vidéos réalisées pour chaque titre.
Dès l'intro du concert, avec le très beau Follow me diffusé en bande son, le ton est donné, la soirée sera classieuse, intimiste et habitée... Second chance man, le premier titre interprété par le groupe composé de Stuart Staples, David Boulter, Neil Fraser, Earl Harvin et Dan McKinna, diffuse une atmosphère emplie de mystère, de foi et de mélancolie. La voix émeut au plus au point, les musiciens sont en état de grâce, les images apportent un plus indéniable, on se sent un peu comme à la messe, mais sans avoir à faire nos prières du soir, ce qui nous convient parfaitement...
Totalement pénétré par l'ambiance religieuse du truc, on accueille la suite avec tout autant de joie, tant et si bien que l'on se surprend à apprécier la partie de basse slappée - un exercice que l'on goûte peu en général - du très suave Were we once lovers, où Mister Staples s'énerve joliment sur le fin, comme pris de convulsions soul. Le magistral leader de la troupe, toujours aussi timide et discret, cela contribue d'ailleurs à son charme, est entouré à la perfection par des acolytes de classe internationale : David Boulter, le préposé aux claviers est un authentique génie, le batteur Earl Harvin (qui assure également de très beaux choeurs) endosse la combinaison du killer total, Neil Fraser, à la guitare, et Dan McKinna, à la basse, quant à eux, étant absolument impeccables. En totale pâmoison, on se délecte ensuite du très blaxploitation Help yourself, qui permet d'appréhender une fois de plus la forme vocale éblouissante du baryton situé au milieu de la scène du Petit Vélo, une salle cosy vraiment parfaite pour ce genre d'événement.
Au milieu de toutes ces merveilles, le bouleversant Hey Lucinda, l'un des meilleurs titres du lot, bénéficie en outre de très belles images de frontons de commerces anglais à la fois clinquants et désuets. L'immense et déchirant We Entered a droit, lui, à d'émouvantes projections de films de mariages un peu surannés... Pas la peine de tout détailler, l'interprétation de The Waiting Room est poignante, hyper prenante et très intense émotionnellement (comme sur le nerveux final du languide We are dreamers!), inoubliable en un mot... Et le magistral rappel composé de vieux morceaux est du même acabit, avec en particulier une version à tomber de She's Gone. Quand les lumières se rallument, on hésite longuement à réitérer cette expérience assez magique avec les Tindersticks lors de la deuxième séance, prévue à 21 heures...
Photos : Yann Cabello (album complet ici) www.yanncabello.com, www.facebook.com/yann.cabello.7, twitter.com/YannCabello, instagram.com/profocus63...
Critique écrite le 12 février 2016 par Pierre Andrieu
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