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Chronique de concert Tommy Emmanuel + Pamela Rose
Lundi 23 décembre 2024 : 6830 concerts, 27255 chroniques de concert, 5420 critiques d'album.
Chronique de Concert
Tommy Emmanuel + Pamela Rose
Bienvenue à Aubagne, ville fleurie.
Ses santons, son marché de la céramique, ses collines, et sa superbe zone commerciale. Car c'est dans ce cadre idyllique que je découvre, en ce 1er mai, le Palais des congrés-Agora où se déroule ce soir le concert de Tommy Emmanuel. Et s'il est vrai qu'il ne me serait jamais venue à l'idée de chercher un lieu de concert dans ce coin, ce qui a dû également surprendre les nombreux fans venus ce soir, je découvre néanmoins une salle tout à fait adaptée au style qui nous réunit en cette douce soirée. Un auditorium de plus de 500 places assises, avec vue et accoustique irréprochables, plein comme un oeuf pour l'occasion. C'est qu'on est venu de loin pour cette soirée, de Toulouse, de Dijon et j'en passe...mais il est vrai que les concerts de Tommy Emmanuel en France, sans être rare, se compte tout de même sur les doigts d'une main. Bon, je parle de concert depuis le début de cette chronique, mais le terme de "show", voire de "one-man-show", semblerait beaucoup plus approprié.
C'est qu'il ne plaisante pas, Tommy. Ou plutôt si, au contraire. Mais avec une telle maîtrise que ça en devient indécent. Mais bon, avant d'assister à cette démonstration de force, et de rentrer dans les détails, nous avons droit à une première partie, en l'occurrence Pamela Rose qui est chargée d'ouvrir le bal, invitée et présentée par Tommy himself.
Tout droit arrivée de Nashville, Pam va, le temps de cinq titres, nous gratifier de son joli brin de voix et de ses charmantes mélodies. Pour avis tout à fait personnel, j'ai surtout eu un faible pour sa reprise de Stevie Wonder Higher ground. La Dame a reçu un bon accueil du public, sûrement touché par ses efforts à communiquer en français. Et puis son émotion tout au long de son set parut sincère. Pam jouait en effet pour la première fois en France, avec son "bébé", une guitare de 4 semaines récalcitrante à l'accordage.
Mais le public n'aurait d'yeux ce soir que pour Tommy . Alors, le temps d'une pause, d'une Kro (c'est sur, on est pas au Poste à Galène...) et d'un tirage au sort effectué par Tommy lui même et organisé par le sponsor du soir pour faire gagner une guitare dédicacée, les hostilités pouvaient débuter.
Bon, petit préambule. La salle, à priori et simple supposition gratuite, devait être occupée à 90 % par des joueurs de guitare de tous niveaux, et je me demande combien d'entre eux ont revendu leur instrument après le concert. En tout cas, il ne fallait éprouver ni les sentiments de jalousie ni d'envie, pour assister au show de ce soir sous peine de vivre un véritable calvaire.
Car nous allons assister pendant près de 2 h (j'ai toujours pas de montre, c'est à vue d'oreille), à une maîtrise totale de la guitare. Mais je ne sais même plus si, à ce niveau, on peut encore parler de maîtrise. La guitare ne semble plus être un instrument mais faire partie intégrante du bonhomme.
Le show va donc commencer sur les chapeaux de roue avec plusieurs titres que je pensais alors bien enlevés mais qui, au regard de ce qui allait suivre, n'étaient en réalité qu'une mise en bouche.
Petit aparté au passage (après un préambule, ça arrive...) je ne connais pas assez la discographie du monsieur pour restituer la setlist, mais je suis preneur si l'un ou l'autre des lecteurs peut la compléter. Aparté fini, revenons à nos kangourous, à défaut de moutons.
Ce qui est vraiment excellent, et c'est là toute la force du garçon, c'est tout l'humour dont Tommy Emmanuel agrémente ses morceaux. Parfois juste au travers le haussement d'un sourcil ou d'un sourire. Souvent par des petites interventions parlées, mais surtout par sa gestuelle faisant écho à sa technique, difficile à décrire avec des mots, qui vient vous rappeler comment il est si simple de jouer de la guitare, d'interpréter une chanson, et qui font de son show un moment vraiment délectable.
Nous aurons droit à un petit medley Guitar rag/Nine pound hammer/Johnny be goode/That's allright qui verra Tommy installer durant quelques minutes une petite ambiance Jazzy en utilisant sa main droite pour jouer une ligne de basse et sa main gauche pour caresser le corps de sa guitare, la faisant ainsi sonner comme une caisse claire effleurée par un balai (si c'est pas sensuel tout ça...). C'est que je n'en ai pas encore parlé, mais en plus d'être un guitariste hallucinant, Tommy c'est le roi des percus.
Il faut le voir taper de longues minutes sur sa guitare, pour des moments de transe et de danse tribale, hypnotiques, où le micro devient lui aussi élément de percussion et percuté. La guitare prends dans ces moments là toute sa dimension d'instrument rythmique, jusque dans ses moindres recoins.
"Bon, d'accord" me direz-vous. Tommy a une incroyable technique, il joue vite, et il tape sur sa guitare. Mais le feeling dans tout ça ? Et bien, c'est ça qui est incroyable. Il en a plein. Et Tommy sait aussi ralentir le tempo, épurer (un peu, hein, tout est relatif) ses chansons et proposer des interprétations tout en douceur, tout en retenu, tel To be or not to be, Michelle des Beatles>, le duo avec Pam Rose ou encore Little by little.
Et c'est grâce à tous ces contrastes que a déchaîné les fans présents ce soir. Des cris fusant durant l'interprétation d'une petite pièce bluegrass jouée de plus en plus vite, de plus en plus vite, de plus en plus vite, et le public debout après le fameux Guitar boogie rendu célèbre par Arthur Smith. Mais quel moment d'anthologie. Je n'imagine même pas le degrés de concentration nécessaire à l'interprétation d'un tel morceau qui doit durer au bas mot 7 minutes.
Et voilà.
Juste le temps d'un rappel avec, notamment, Angelina, chanson écrite pour une de ses filles, calme, tranquille, belle, et de finir sur quelques harmoniques en suspension, et le show devait prendre fin.
Ce concert, je ne voulais pas le rater. J'avais déjà pris une claque lorsque j'avais découvert Tommy Emmanuel en première partie de Ange sur leur tournée d'Adieu en 1995 et je m'étais toujours promis de retourner à un de ses shows. C'est chose faite. J'en suis sorti avec le sourire. Je ne devais pas être le seul.
"A donf !" comme dit Tommy.
Ses santons, son marché de la céramique, ses collines, et sa superbe zone commerciale. Car c'est dans ce cadre idyllique que je découvre, en ce 1er mai, le Palais des congrés-Agora où se déroule ce soir le concert de Tommy Emmanuel. Et s'il est vrai qu'il ne me serait jamais venue à l'idée de chercher un lieu de concert dans ce coin, ce qui a dû également surprendre les nombreux fans venus ce soir, je découvre néanmoins une salle tout à fait adaptée au style qui nous réunit en cette douce soirée. Un auditorium de plus de 500 places assises, avec vue et accoustique irréprochables, plein comme un oeuf pour l'occasion. C'est qu'on est venu de loin pour cette soirée, de Toulouse, de Dijon et j'en passe...mais il est vrai que les concerts de Tommy Emmanuel en France, sans être rare, se compte tout de même sur les doigts d'une main. Bon, je parle de concert depuis le début de cette chronique, mais le terme de "show", voire de "one-man-show", semblerait beaucoup plus approprié.
C'est qu'il ne plaisante pas, Tommy. Ou plutôt si, au contraire. Mais avec une telle maîtrise que ça en devient indécent. Mais bon, avant d'assister à cette démonstration de force, et de rentrer dans les détails, nous avons droit à une première partie, en l'occurrence Pamela Rose qui est chargée d'ouvrir le bal, invitée et présentée par Tommy himself.
Tout droit arrivée de Nashville, Pam va, le temps de cinq titres, nous gratifier de son joli brin de voix et de ses charmantes mélodies. Pour avis tout à fait personnel, j'ai surtout eu un faible pour sa reprise de Stevie Wonder Higher ground. La Dame a reçu un bon accueil du public, sûrement touché par ses efforts à communiquer en français. Et puis son émotion tout au long de son set parut sincère. Pam jouait en effet pour la première fois en France, avec son "bébé", une guitare de 4 semaines récalcitrante à l'accordage.
Mais le public n'aurait d'yeux ce soir que pour Tommy . Alors, le temps d'une pause, d'une Kro (c'est sur, on est pas au Poste à Galène...) et d'un tirage au sort effectué par Tommy lui même et organisé par le sponsor du soir pour faire gagner une guitare dédicacée, les hostilités pouvaient débuter.
Bon, petit préambule. La salle, à priori et simple supposition gratuite, devait être occupée à 90 % par des joueurs de guitare de tous niveaux, et je me demande combien d'entre eux ont revendu leur instrument après le concert. En tout cas, il ne fallait éprouver ni les sentiments de jalousie ni d'envie, pour assister au show de ce soir sous peine de vivre un véritable calvaire.
Car nous allons assister pendant près de 2 h (j'ai toujours pas de montre, c'est à vue d'oreille), à une maîtrise totale de la guitare. Mais je ne sais même plus si, à ce niveau, on peut encore parler de maîtrise. La guitare ne semble plus être un instrument mais faire partie intégrante du bonhomme.
Le show va donc commencer sur les chapeaux de roue avec plusieurs titres que je pensais alors bien enlevés mais qui, au regard de ce qui allait suivre, n'étaient en réalité qu'une mise en bouche.
Petit aparté au passage (après un préambule, ça arrive...) je ne connais pas assez la discographie du monsieur pour restituer la setlist, mais je suis preneur si l'un ou l'autre des lecteurs peut la compléter. Aparté fini, revenons à nos kangourous, à défaut de moutons.
Ce qui est vraiment excellent, et c'est là toute la force du garçon, c'est tout l'humour dont Tommy Emmanuel agrémente ses morceaux. Parfois juste au travers le haussement d'un sourcil ou d'un sourire. Souvent par des petites interventions parlées, mais surtout par sa gestuelle faisant écho à sa technique, difficile à décrire avec des mots, qui vient vous rappeler comment il est si simple de jouer de la guitare, d'interpréter une chanson, et qui font de son show un moment vraiment délectable.
Nous aurons droit à un petit medley Guitar rag/Nine pound hammer/Johnny be goode/That's allright qui verra Tommy installer durant quelques minutes une petite ambiance Jazzy en utilisant sa main droite pour jouer une ligne de basse et sa main gauche pour caresser le corps de sa guitare, la faisant ainsi sonner comme une caisse claire effleurée par un balai (si c'est pas sensuel tout ça...). C'est que je n'en ai pas encore parlé, mais en plus d'être un guitariste hallucinant, Tommy c'est le roi des percus.
Il faut le voir taper de longues minutes sur sa guitare, pour des moments de transe et de danse tribale, hypnotiques, où le micro devient lui aussi élément de percussion et percuté. La guitare prends dans ces moments là toute sa dimension d'instrument rythmique, jusque dans ses moindres recoins.
"Bon, d'accord" me direz-vous. Tommy a une incroyable technique, il joue vite, et il tape sur sa guitare. Mais le feeling dans tout ça ? Et bien, c'est ça qui est incroyable. Il en a plein. Et Tommy sait aussi ralentir le tempo, épurer (un peu, hein, tout est relatif) ses chansons et proposer des interprétations tout en douceur, tout en retenu, tel To be or not to be, Michelle des Beatles>, le duo avec Pam Rose ou encore Little by little.
Et c'est grâce à tous ces contrastes que
Et voilà.
Juste le temps d'un rappel avec, notamment, Angelina, chanson écrite pour une de ses filles, calme, tranquille, belle, et de finir sur quelques harmoniques en suspension, et le show devait prendre fin.
Ce concert, je ne voulais pas le rater. J'avais déjà pris une claque lorsque j'avais découvert Tommy Emmanuel en première partie de Ange sur leur tournée d'Adieu en 1995 et je m'étais toujours promis de retourner à un de ses shows. C'est chose faite. J'en suis sorti avec le sourire. Je ne devais pas être le seul.
"A donf !" comme dit Tommy.
Critique écrite le 03 mai 2009 par Jorma
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