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Chronique de Concert

Toto

Toto en concert

Dôme de Marseille 25 mars 2018

Critique écrite le par


Toto c'est pour moi, typiquement le genre de groupe dont je n'ecoute quasiment jamais les albums studio, les trouvant assez inégaux ou mollassons sur la durée, mais qui ne m'a jamais déçu en live, où le tout prend une dimension bien plus rock !
Après un beau "Mindfields tour" en 1999, et surtout un superbe "25th anniversary tour" début 2003, toujours dans ce Dôme qu'ils affectionnent, j'avais fais l'impasse sur les tournées suivantes, estimant avoir eu avec le show de 2003 toute la quintessence du combo pendant 2h30 de folie dans une salle surchauffée.
Cette tournée fêtant leur 40ème anniversaire (belle carrière quoi qu'il arrive) etait l'occasion de faire connaitre à mon fils cette légende américaine, et de me rappeler de bons moments aux sons de leurs classiques.

Alors si le groupe etait en forme, l'assistance, toujours fidèle au fil du temps (puisque la quasi totalité des siège etait occupée), dont la moyenne d'age etait en accord avec celle du groupe, s'est révélée bien trop sage, se levant pour les hits incontournables ("Africa, "Hold the line" et "Rosanna" essentiellement), mais pas plus. Pas que les fans ne furent pas comblés, point du tout, mais c'est dommage que l'ambiance n'ait pas été plus vive, pour donner une autre dimension à ce spectacle de 2h30 une fois encore, sans première partie.
Sur ce tour, le groupe ne s'embarasse pas de backdrop ni de gris gris scéniques, juste de beaux lights assez sobres et eux. Toujours souriants, enjoués, naturels, heureux d'etre là, à délivrer une musique léchée, entre pop et rock, sans aucune fausses notes. En même temps, vu les huit cadors sur les planches, difficile d'imaginer un faux pas ! Et puis avec ce superbe son (définitivement bien réglé après le "Alone" d'ouverture), c'etait un bonheur pour les esgourdes

Car Lukather et sa clique sont des zicos plus que confirmés, tellement à l'aise que ça semble si facile de visu... Et pourtant, quel gratteux technique ce Steve ! Pas de démonstration inutile, mais des soli bien placés et plein de feeling (toute la partie soliste sur la cover "While my guitar gently weeps"... à tomber !). On peut en dire autant du fondateur Paich au piano ou de Forrest, dernier batteur en date. Même si chacun y va de sa petite partie instrumentale, ça reste mélodique, sans longueurs chiantes comme pendant neuf soli inutiles sur dix. Moi qui n'avait eu que l'excellent Kimball en live, j'ai egalement apprécié Joseph Williams, qui avait notamment oeuvré sur leur "Seventh one" fin 80s. Belle voix typique bien conservée.

Et s'il etait facile de faire une setlist best of ultra classique, ce qui aurait aussi ravi les gens, les membres ont plutot décidé de sortir quelques perles et de piocher dans une dizaine de leurs albums ! Sympa pour les fans ! Du coup, pas de "99", de "Waiting for your love" de "I'll be over you" ou de "Pamela", mais de belles chansons de "Isolation", "Tambu", "Fahrenheit", "Mindfields", "Turn back", "Kingdom of desire", et même le thème de "Dune" ! Evidemment leur premier opus et l'excellent "IV" sont les plus couverts, mais c'est un parti pris qui dénote une volonté de se faire plaisir tout en régalant les vieux de la vieille qui etaient nombreux ce soir là.
Bien sur, et heureusement, ils n'ont pas zappé des belles chansons comme "I will remember", "Stop loving you" ou "Georgy Porgy", qui font toujours leur petit effet et renvoient beaucoup de souvenirs de jeunesse.

Le fait de proposer une première partie electrique entrecoupée d'une petite demi heure accoustique, où Paich, Porcaro, Lukather ou Williams racontent avec humour de courtes anecdotes suivies d'extraits plus ou moins longs de morceaux marquants, avant de reprendre la configuration classique, etait une très bonne idée, pour apprécier toutes les facettes de ce combo historique. Ils peuvent envoyer de bons riffs rock ("Hold the line", "English eyes", "Lion"), du funky jazz fusion ("Jake to the bone"), du groovy ("Girl goodbye"), de la ballade magnifique ("I will remember", "Angela", "The road gos on") comme de la chiante ("Lea" est le bon exemple du Toto que je n'aime pas des masses), et surtout de la belle pop, typée 80s ou pas.
Et puis même si les radios les ont usé jusqu'à la corde, voir et entendre "Africa" et "Rosanna" live me file encore le petit frisson, surtout quand toutes les gorges hurlent les paroles pour ne faire plus qu'un avec le combo. De tels hits sont imparables interprétés par leurs géniteurs.

Excepté un bout de "Human nature" pendant le set calme, on a eu une seule cover electrique ("While my guitar gently weeps"), ce qui n'est pas plus mal, surtout qu'ils ont gardé celle qui met le plus en valeur le jeu d'un Lukather en grande forme physique et technique (petite pique au show de 2008 au Gaou en ouverture de ZZ Top, où en solo il etait apparu bouffi et plutot titubant, pour un des concerts les plus ennuyeux jamais vus...).

Toto confirme encore une fois que c'est la grande classe en live, on ne voit pas le temps défiler et on en ressort le coeur léger et de belles images en tête, qui perdurent bien longtemps après le réveil du lendemain.


Setlist:

Set 1:

Alone
Hold the Line
Lovers in the Night
Spanish Sea
I Will Remember
English Eyes
Jake to the Bone
Lea
Rosanna

Acoustic Set:

Miss Sun
Georgy Porgy
Human Nature
Holyanna
No Love
Mushanga
Stop Loving You

Set 2:
Girl Goodbye
Angela
Lion
Dune (Desert Theme)
While My Guitar Gently Weeps
Make Believe
Africa

Rappel:
The Road Goes On

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